Luc Michel (militant)

Luc Michel, né en , est un militant politique belge d'extrême droite.

Pour les articles homonymes, voir Luc Michel et Michel.

Membre de la Fédération d'action nationale et européenne (FANE) néo-nazie, il fonde le Parti communautaire national-européen (PCN-NCP) en .

Biographie

Luc Michel est originaire de Charleroi[1].

Très tôt engagé en politique, il fait ses premières armes au sein des NEM-Clubs (Clubs liés au périodique Nouvelle Europe Magazine) au Front de la jeunesse, puis il fonde, en 1977, le groupe Occident 2000[2]. À cette époque, il participe au comité de rédaction du bulletin français néo-nazi Notre Europe et participe, comme representant de la Belgique, au Conseil fasciste européen réuni par la Fédération d'action nationale et européenne à Paris en 1980[3],[4]. Selon Walter De Bock, il fréquente à cette époque : « la Fane française, le Parti européen belge, le Vlaamse Militanten Orde, la revue suisse Le Courrier du continent, des groupes ou revues de tendance néo-nazie »[2].

Avec d'anciens membres du Parti des forces nouvelles et du Mouvement socialiste populaire, il fonde en 1981 le Front nationaliste, qui fusionne en 1982 avec l'équipe de la revue Conscience européenne.

En 1984, avec ses alliés précités, et l'aide de Jean Thiriart, l'ancien dirigeant du mouvement Jeune Europe (1962-1969), il fonde le Parti communautaire national-européen (PCN-NCP)[3], un groupuscule qui participe à la vie de l'extrême-droite belge. Depuis 2012, le site du PCN-NCP n'est plus mis à jour. Suivant Philippe Baillet, le PCN serait un groupe fantomatique, qui n'aurait jamais eu qu'une existence sur le papier[5].

En 1991, il dépose des listes aux municipales en coalition avec le Parti des forces nouvelles et la Ligue Le Pen.

Luc Michel se consacre principalement depuis 2006 à l'animation d'une ONG d'extrême-droite, l'Eurasian Observatory for Democracy and Elections (en) (Eode), un organisme que Libération présente comme « chargé de superviser des élections dans des États à la démocratie douteuse », notamment en Moldavie ou le référendum de 2014 en Crimée[1], ainsi que les élections de novembre 2014 dans les républiques séparatistes de Donetsk et de Louhansk[6].

Bernard-Henri Levy donnant une conférence devant des étudiants de Kiev le l'a qualifié de « néonazi » et de « criminel ». Maud de Bourqueney, de StreetPress, le considère comme « un Belge un peu fou »[7].

Un temps éditeur, Luc Michel a dirigé les Éditions Machiavel, liées au PCN, et a édité quelques revues – dont La Cause des peuples, Conscience européenne, Nation Europe, L’Europe communautaire - toutes disparues.

En 2016, il devient conseiller du régime du Burundi, et notamment du président de la République Pierre Nkurunziza, qu'il incite à ne pas dialoguer avec l’opposition[1]. Il explique son soutien par son interprétation de la crise politique burundaise de 2015 comme une révolution de couleur, et voit en Nkurunziza l'un des dirigeants africains « persécutés par le néocolonialisme » et par le milliardaire George Soros, « un cache-nez du gouvernement américain »[1]. Dans le même temps, il apporte son soutien à Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo, et au régime de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo en Guinée équatoriale[1].

Idées

Les grands axes de son combat politique sont l’unité de l’Europe de Reykjavik à Vladivostok et la lutte contre «l' impérialisme américano-sioniste », appuyant sa lutte sur le rejet de l'OTAN et la défense des chefs d'États, généralement classés parmi les dictateurs[7], qui ont, dans l'histoire, associé une forme de socialisme et de nationalisme tels que Staline, Tito, Slobodan Milošević ou encore Mouammar Kadhafi et Saddam Hussein.

« Son rêve », selon Manuel Abramowicz, rédacteur en chef de Résistances.be, observatoire de l’extrême-droite belge, « c’est la création d’un empire européen du Portugal jusqu’au fin fond de la Russie »[7].

Il est également partisan du panafricanisme, visant à l'unité du continent africain[1].

Il indique avoir été influencé très jeune par les travaux de l'historien Jean-Pierre Faye sur la révolution conservatrice[8].

Bibliographie

Notes et références

  1. Dominique Albertini, Pierre Benetti, « Burundi : Fachosphère d’influence », sur liberation.fr, (consulté le ).
  2. Walter De Bock, L'Extrême-droite et l'État, EPO, 1982
  3. Nicolas Lebourg, Le Monde vu de la plus extrême droite, p. 63
  4. http://www.resistances.be/raes.html
  5. Philippe Baillet, L'Autre Tiers-mondisme : des origines à l’islamisme radical - Fascistes, nationaux-socialistes, nationalistes-révolutionnaires entre « défense de la race » et « solidarité anti-impérialiste », Saint-Genis-Laval, Akribeia, , 475 p. (ISBN 978-2-91361-261-7), p. 184-185
  6. About the Source Anton Shekhovtsov Anton Shekhovtsov is Visiting Senior Fellow at the Legatum Institute et Research Associate at the Institute for Euro-Atlantic Cooperation He is also Editor of the “Explorations of the Far Right” book series at ibidem-Verlag, « Fake monitors "observe" fake elections in Donbas - », sur Blogspot (consulté le )
  7. « Luc Michel: « La Libye n'est pas du tout un État répressif » », sur http://www.streetpress.com (consulté le )
  8. Nicolas Lebourg, « La Fonction productrice de l'histoire dans le renouvellement du fascisme à partir des années 1960 », dans Sylvain Crépon et Sébastien Mosbah-Natanson (dir.), Les Sciences sociales au prisme de l'extrême droite. Enjeux et usages d'une récupération idéologique, L'Harmattan, (lire en ligne), p. 213-243
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