Louise Little

Louise Helen Norton Little était une militante américaine grenadienne née en 1897 à Langdon et morte en 1989. Elle était la mère de Malcolm X.

Histoire familiale et jeunesse

Little est née à La Digue, St. Andrew, Grenade, fille d'Edith Langdon. Edith était la fille de Jupiter et de Mary Jane Langdon, des « Africains libérés » qui ont été capturés dans l'actuel Nigéria, avant d'être libérés du navire négrier par la Royal Navy, puis installés dans le village grenadien de La Digue[1]. À l'âge de 11 ans, Edith, l'une des six enfants des Langdon, a été violée par un homme écossais « significativement plus âgé » nommé Edward Norton. De cette relation sexuelle forcée naît Louise, enfant unique d'Edith[2],[3].

Louise Little est élevé par ses grands-parents, Jupiter et Mary Jane, jusqu'à la mort de Jupiter en 1901 et celle de Mary Jane en 1916[4]. Elle fait ses études dans une école anglicane locale et parle couramment l'anglais, le français et le français créole grenadien[5]. Après la mort de sa grand-mère, elle émigre de la Grenade en 1917 à Montréal, où son oncle Edgerton Langdon lui fait découvrir le garveyisme et l'Universal Negro Improvement Association (UNIA)[6].

Carrière

Par l'entremise de l'UNIA à Montréal, elle rencontre Earl Little, un artisan et pasteur laïc de Reynolds, en Géorgie. Le couple se marie le 10 mai 1919[7]. L'année suivante, ils déménagent à Philadelphie, puis à Omaha, Nebraska en 1921. Pendant son séjour à Omaha, Louise devient secrétaire et reporter pour la section locale de l'UNIA, envoyant des nouvelles des activités locales de l'UNIA, dirigées par Earl, à Negro World ; ils inculquent l'autonomie et la fierté noire à leurs enfants. [8],[9],[10] Leur fils Malcolm, devenu célèbre sous le nom de Malcolm X, déclarera plus tard que la violence blanche avait tué quatre des frères de son père[11]. Un autre fils, Wilfred, affirmera quant à lui que Louise « avait reçu des lettres des dirigeants du mouvement la remerciant pour le travail qu'elle avait accompli et la félicitant pour son dévouement à la cause »[12]. Earl et Louise ont eu sept enfants ensemble  : Wilfred (1920–1998), Hilda (1921–2015), Philbert (1923–1993), Malcolm (1925–1965), Reginald (1927–2001), Wesley (1928–2009) et Yvonne (1929-2003).

En raison de menaces émises par le Ku Klux Klan[13], la famille déménage en 1926 à Milwaukee, Wisconsin, et, peu de temps après, à Lansing, Michigan[14] . Alors, la famille se fait fréquemment harceler par la Black Legion, un groupe raciste blanc. Lorsque la maison familiale brûle en 1929, Earl accuse ainsi le groupe raciste Black Legion[15].

En 1931, Earl meurt au cours de ce que les autorités décrivent comme étant un accident de tramway. Cependant, Louise estime qu'il s'agit d'un meurtre perpétré par les membres de la Black Legion. Les rumeurs concernant le meurtre d'Earl par des racistes blancs se propagent amplement, suscitant un grand désarroi chez Louise et ses enfants.

Au cours des années 1930, des adventistes blancs du septième jour se portent témoins de la petite famille; plus tard, Louise Little et son fils Wilfred sont baptisés dans l' Église adventiste du septième jour[16] . En 1937, un homme que Louise fréquentait — ensemble, ils avaient même évoqué le mariage — disparaît soudainement de sa vie lorsqu'elle tombe enceinte de son enfant, Robert (1938-1999)[17]. À la fin de l'année 1938, elle a alors une dépression nerveuse et se fait interner à l'hôpital d'État de Kalamazoo . Les enfants sont donc séparés les uns des autres et envoyés dans des foyers d'accueil .

Louise Little est restée internée à l'hôpital psychiatrique de Kalamazoo de 1939 à 1963. Malcolm — qui, entre temps, était devenu un criminel, puis avait été condamné, emprisonné et libéré, et a connu la gloire comme Malcolm X, un important ministre de la Nation of Islam — joint ses efforts à ceux de ses frères et de sœurs pour obtenir la libération sa mère de l'hôpital. À la suite de ces événements, Louise a vécu avec sa famille et sa descendance pour le reste de sa vie.

Références

Notes

    Notes de bas de page

    1. Blain, « On Louise Little, the Mother of Malcolm X: An Interview with Erik S. McDuffie », Black Perspectives, African American Intellectual History Society, (consulté le )
    2. McDuffie, « The Diasporic Journeys of Louise Little: Grassroots Garveyism, the Midwest, and Community Feminism », Women, Gender, and Families of Color, vol. 4, fall 2016, p. 152 (DOI 10.5406/womgenfamcol.4.2.0139)
    3. Graham, « Writer, Teacher, Activist and Voice for Caribbean History », College of Arts & Humanities, University of Maryland, (consulté le )
    4. McDuffie, pp. 152–153.
    5. Wurth, « Activist's mom 'stood her ground' », The News-Gazette, (consulté le )
    6. McDuffie, p. 155.
    7. McDuffie, p. 155.
    8. Manning Marable, Malcolm X : A Life of Reinvention, New York, Viking, , 20–30 p. (ISBN 978-0-670-02220-5)
    9. Bruce Perry, Malcolm : The Life of a Man who Changed Black America, Barrytown, N.Y., Station Hill, , 2–3 p. (ISBN 978-0-88268-103-0, lire en ligne)
    10. Vincent, « The Garveyite Parents of Malcolm X », The Black Scholar, vol. 20, march–april 1989, p. 10–13 (JSTOR 41067613)
    11. Malcolm X et with the assistance of Alex Haley, The Autobiography of Malcolm X, New York, One World, (1re éd. 1965), 3–4 p. (ISBN 978-0-345-37671-8)
    12. Jan Carew, Ghosts in Our Blood : With Malcolm X in Africa, England and the Caribbean, Chicago, Lawrence Hill Books, (ISBN 978-1-55652-218-5, lire en ligne), 118
    13. Louis A. DeCaro Jr., On the Side of My People : A Religious Life of Malcolm X, New York, New York University Press, , 43–44 p. (ISBN 978-0-8147-1864-3, lire en ligne)
    14. Kofi Natambu, The Life and Work of Malcolm X, Indianapolis, Alpha Books, , 330 p. (ISBN 978-0-02-864218-5, lire en ligne), 3
    15. Natambu, p. 4.
    16. « Malcolm X and Seventh-day Adventism », blacksdahistory.org (consulté le )
    17. Marable, Malcolm X, p. 35.

    Sources

    • Blain, Keisha N. (19 février 2017). "Sur Louise Little, la Mère de Malcolm X: Une Entrevue avec Erik S. McDuffie". Perspectives noires. Société d'histoire intellectuelle afro-américaine. Récupéré le 14 juillet 2018.
    • McDuffie, Erik S. (automne 2016). "Les voyages diasporiques de Louise Little: Garveyism de base, le Midwest et le féminisme communautaire". Femmes, sexe et familles de couleur. 4 (2): 152. doi: 10.5406 / womgenfamcol.4.2.0139.
    • Wurth, Julie (7 avril 2016). "La mère de l'activiste" a tenu bon "". The News-Gazette. Récupéré le 14 juillet 2018.
    • Marable, Manning (2011). Malcolm X: une vie de réinvention. New York: Viking. p. 20–30. (ISBN 978-0-670-02220-5).
    • Perry, Bruce (1991). Malcolm: La vie d'un homme qui a changé l'Amérique noire. Barrytown, NY: Station Hill. p. 2–3. (ISBN 978-0-88268-103-0) .
    • Vincent, Ted (mars-avril 1989). "Les Parents Garveyite de Malcolm X". Le savant noir. 20 (2): 10–13. JSTOR 41067613.
    • Malcolm X; avec l'aide d'Alex Haley (1992) [1965]. L'autobiographie de Malcolm X. New York: One World. p. 3–4. (ISBN 978-0-345-37671-8).
    • Carew, janv. (1994). Fantômes dans notre sang: avec Malcolm X en Afrique, en Angleterre et dans les Caraïbes. Chicago: Livres de Lawrence Hill. p. 118. (ISBN 978-1-55652-218-5).
    • DeCaro Jr., Louis A. (1996). Du côté de mon peuple: une vie religieuse de Malcolm X. New York: New York University Press. p. 43–44. (ISBN 978-0-8147-1864-3).
    • Natambu, Kofi (2002). La vie et le travail de Malcolm X. Indianapolis: Alpha Books. p. 3. (ISBN 978-0-02-864218-5) .
    • "Malcolm X et adventisme du septième jour". blacksdahistory.org. Récupéré le 25 juillet 2019.

    Lectures complémentaires

    • Little, « Our Family from the Inside: Growing Up with Malcolm X », Contributions in Black Studies, vol. 13, , p. 7–47 (lire en ligne)
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