Louise Gaillard

Louise Gaillard est l'une des militantes sourdes de France à la Belle Époque, née le à Paris 11e et morte le au Puy-en-Velay. Louise est reconnue pour le surnom Jeanne d'Arc des sourds-muets et la deuxième femme de Henri Gaillard.

Louise Gaillard
Nom de naissance Louise Henriette Walser
Alias
Jeanne d'Arc des sourds-muets
Naissance
Paris 11e
Décès
Puy-en-Velay
Nationalité  Française
Activité principale
Poétesse
Autres activités
Militante
Conjoint
Charles Dupont(1901-1910), Henri Gaillard (1911-1920)
Descendants

de l'union avec Charles Dupont Dupont Pierre Dupont jean Dupont Pierre

de l'Union avec Henri Gaillard Gaillard Henri Gaillard Valentine Gaillard Anne

Gaillard Margueritte

Elle est également une poétesse reconnue au sein de la communauté sourde avec des interventions régulières lors des banquets et des publications au sein de la presse sourde comme la Revue des Sourds-Muets.

Biographie

Enfance

Ses parents Claude Walser et Philiberte Durey[1] donnent la vie à Louise Walser et son frère jumeau, Léon, le . Louise et Léon sont les derniers enfants de la fratrie. L'aîné, Joseph, n’a vécu qu’un mois. Le cadet, Henri, il a quatorze ans de plus que les jumeaux. Léon est décédé à cause de diphtérie, à l'âge de 3 ans et demi. Louise perd l'audition à l'âge de huit ans donc elle connait déjà le français écrit et oral[2].

Étude

Samedi , Louise quitte Paris pour étudier à l'Institution nationale des sourdes-muettes de Bordeaux[3]. Et comme tous les élèves ont leur numéro, Louise a le sien: 937. Malgré la fin d'enseignement en langue des signes depuis 1879, Louise découvre la langue des signes clandestinement grâce à ses camarades[2].

Le père, Claude Walser est mort en à l'âgé de 59 ans, quelques mois avant la fin des études de sa fille[4].

Vie amoureuse

Le , Louise épouse Charles Dupont dans la mairie du 20e arrondissement de Paris et ils divorcent en 1906[4]. Quelques mois après le divorce, Charles s'éteint à l'âge de 29 ans[5].

Le , elle est mariée avec Henri Gaillard[6], avec qui elle a 4 enfants.

Poétesse

Un aspect méconnu de Louise Walser, davantage connue comme militante en faveur de la langue des signes, est celle d'une poétesse reconnue par la qualité de ses créations tournant essentiellement autour de la condition féminine à la Belle Epoque.

Outre de nombreux poèmes déclamés en langue des signes, dont il a été fait mention dans la presse sourde de l'époque, elle a également écrit des poésies qui sont principalement publiés dans la Revue des Sourds-Muets  : Hommage à ma mère[7], Anniversaire de la Revue[8], Désir[9], Bonne année[10], Berceuse d'anges[11], Ma mère[12].

Congrès international des sourds-muets à Paris en 1912

Le vendredi , le débat se base sur la question: « L'enseignement religieux est-il donné dans ou hors de l'école ? Comment est-il donné, par la mimique ou par l'orale ? »[13]. Louise a expliqué que l'enseignement en langue des signes est plus adapté pour les jeunes sourds car pendant sa scolarité à l'Institution nationale des sourdes-muettes de Bordeaux, elle a remarqué la difficulté des sourdes à cause de l'enseignement à l'oral et elle s'en souvient d'avoir traduit une leçon en langue des signes pour les aider[14].

Angélique Camau (ou Mère Angélique), la supérieure et directrice des études de l’Institution nationale des Sourdes-Muettes de Bordeaux, répond directement à son ancienne élève en signant qu’elle a honte d’elle[15]. Les américains soutiennent Louise qui est en larmes, et la surnomment Jeanne d'Arc des sourds-muets pour la défense de la langue des signes et de plus, cette année 1912 est l'anniversaire de 500e anniversaire de naissance de Jeanne d'Arc[16].

Après ce congrès, Louise reçoit des soutiens américains: une trentaine de femmes sourdes de Los Angeles lui envoient une lettre de soutien; le secrétaire de l’association nationale des Sourds américains en . Et après cet incident, Louise est connue sous le nom de Jeanne d'Arc des sourds-muets.

Au Puy-en-Velay

En 1914, la Première Guerre mondiale éclate, Louise et ses enfants s'installent au Puy-en-Velay sauf Henri Gaillard qui reste à Paris[17]. Le au Puy-en-Velay, on a trouvé Louise sur la route entre Espaly-Saint-Marcel et Le Puy-en-Velay et, transportée à l’hôpital, elle meurt ce jour-là[17].

Bibliothèque Louise Walser-Gaillard

Le 11 juillet 2019, le conseil de Paris a voté pour attribuer à la Bibliothèque Chaptal le nom de Louise Walser-Gaillard. C'est la première bibliothèque à porter le nom d'une militante sourde.

Bibliographie

  • Marie-Hélène Bouchet, Louise Walser : la Jeanne d'Arc des sourds-muets, Éditions du Fox
  • Angélique Cantin et Yann Cantin, Dictionnaire biographique des grands sourds, 1450-1920, "Louise Walser", Archives et Culture, 2018.

Notes et références

  1. Angélique Cantin et Yann Cantin, Dictionnaire biographique des grands sourds en France, Archives et Culture, , p 302.
  2. Marie-Hélène Bouchet, Louise Walter : La Jeanne d'Arc des sourds-muets, Éditions du Fox, 39 p., p. 13
  3. Marie-Hélène Bouchet, Louise Walser : La Jeanne d'Arc des sourds-muets, Éditions du Fox, 39 p., p. 10
  4. Marie-Hélène Bouchet, Louise Walser : La Jeanne d'Arc des sourds-muets, Éditions du Fox, 39 p., p. 20
  5. Marie-Hélène Bouchet, Louise Walser : La Jeanne d'Arc des sourds-muets, Éditions du Fox, 39 p., p. 21
  6. Yves Delaporte, Les sourds, c'est comme ça : Ethnologie de la surdimutité, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, coll. « Ethnologie de la France », , 398 p. (ISBN 978-2-7351-0935-7, lire en ligne), p. 150 et 151
  7. Louise Walser, « Hommage à ma mère », Revue des Sourds-Muets, , p. 50-51
  8. Louise Walser, « Anniversaire de la "Revue" », Revue des Sourds-Muets, , p. 2-3
  9. Louise Walser, « Désir », Revue des Sourds-Muets, , p. 83
  10. Louise Walser, « Bonne année », Revue des Sourds-Muets, , p. 112
  11. Louise Walser, « Berceuse d'anges », Revue des Sourds-Muets, , p. 5
  12. Louise Gaillard, « Ma mère ! », Revue des Sourds-Muets, , p. 98-99
  13. Marie-Hélène Bouchet, Louise Walser : La Jeanne d'Arc des sourds-muets, Éditions du Fox, 39 p., p. 4
  14. Marie-Hélène Bouchet, Louise Walser : La Jeanne d'Arc des sourds-muets, Éditions du Fox, 39 p., p. 6
  15. Marie-Hélène Bouchet, Louise Walser : La Jeanne d'Arc des sourds-muets, Éditions du Fox, 39 p., p. 7 et 8
  16. Marie-Hélène Bouchet, Louise Walser : La Jeanne d'Arc des sourds-muets, Éditions du Fox, 39 p., p. 8
  17. Marie-Hélène Bouchet, Louise Walser : La Jeanne d'Arc des sourds-muets, Éditions du Fox, 39 p., p. 28

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la culture sourde
  • Portail de la Haute-Loire
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.