Louisa Siefert
Biographie
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Issue d'une famille protestante établie à Lyon, elle reçoit une bonne éducation religieuse. Son père Henri était un homme d’affaires venu jeune à Lyon et originaire de la Hesse tandis que sa mère était fille et petite-fille de soyeux lyonnais, de lointaine origine alémanique (canton de Thurgovie en Suisse) et alliés en France à une famille descendante de protestants cévenols. Accablée dès l’adolescence par une maladie qui devait l’emporter précocement, elle a laissé une poésie empreinte de douleur mais soutenue d’un vif spiritualisme protestant[1].
Son premier recueil de poèmes, Rayons perdus, paru en 1868, connaît un grand succès. En 1870, Rimbaud s'en procure la quatrième édition et en parle ainsi dans une lettre à Georges Izambard : « […] j'ai là une pièce très émue et fort belle, Marguerite […]. C'est aussi beau que les plaintes d'Antigone dans Sophocle. »
En 1863, elle fait la connaissance de Charles Asselineau, ami de Baudelaire, et entre grâce à lui en relation avec des écrivains tels que Victor Hugo, Edgar Quinet, Émile Deschamps, Théodore de Banville, Leconte de Lisle, Sainte-Beuve, Michelet et avec le peintre Paul Chenavard. Asselineau adresse son premier recueil à Victor Hugo, qui lui envoie en retour une photographie dédicacée ainsi : « À Mademoiselle Louisa Siefert après avoir lu ses charmants vers ». Elle dédiera au grand poète son Année républicaine[2]. Asselineau meurt en 1874, léguant toutes ses archives à Louisa Siefert, qui ne lui survivra que quelques années.
Elle meurt le à Pau où elle soignait une tuberculose osseuse (coxalgie) qui avait fini par atteindre ses poumons.
Louisa Siefert est l'arrière-grand-tante du chanteur Renaud.
Œuvres
- Rayons perdus, Paris, Lemerre, 1868
- L'Année républicaine, Paris, Lemerre, 1869 Texte en ligne
- Rayons perdus, préface de Charles Asselineau Paris, Lemerre, 2e éd., 1869 En ligne sur Gallica
- Les Stoïques, Paris, Lemerre, 1870
- Les Saintes Colères, Paris, Lemerre, 1871
- Comédies romanesques, Paris, Lemerre, 1872
- Méline, Paris, Lemerre, 1876
- Souvenirs rassemblés par sa mère et poésies inédites, Paris, Fischbacher, 1881
Notes et références
- Bernard Poche, Une culture autre : la littérature à Lyon (1890-1914), L’Harmattan, 2010 ; collectif, Visages du Lyonnais, Paris, Éditions des Horizons de France, 1952.
- Victor Hugo possédait dans sa bibliothèque de Hauteville House les trois recueils de poésies de Louisa Siefert.
Annexes
Bibliographie
- (en) Wendy Nicholas Greenberg, Uncanonical Women Feminine Voice in French Poetry, Rodopi, coll. « Chiasma », Amsterdam/Atlanta, GA, 1999, 181 p. (ISBN 90-420-0532-7), chap. III (« Louisa Siefert : Imitation and Romantic Melancholy »), p. 69.
- Pierre Brunel, « Rimbaud et Louisa Siefert », dans Studi in onore di Mario Matucci, Pisa, Pacini, 1993, 126 p., p. 202-210 (ISBN 2-7298-4850-9).
- Jean Butin, « Louisa Siefert », dans Ces Lyonnaises qui ont marqué leur temps, Lyon, Éd. Lyonnaise Art et Histoire, 2004, 284 p.. (ISBN 2-84147-092-X).
- Okabe Kyoko, « Une poétesse oubliée Louisa Siefert : à travers la lecture de Rimbaud », Gakushuin University studies in Humanities, 15, 2006, p. 175-193 (ISSN 0919-0791).
- Lucien Scheler, « Un poète oublié, Louisa Siefert », Bulletin du Bibliophile, no 1, Paris, 1992, p. 162-185.
Iconographie
- Lyon, musée des beaux-arts :
- Joseph Guichard, Louisa Siefert aux Ormes, 1869, huile sur toile ;
- Joseph Guichard, Portrait des enfants Siefert, 1870, huile sur toile ;
- Étienne Pagny, Louisa Siefert, buste en terre cuite.
Liens externes
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