Louis de Bourbon (1667-1683)

Louis de Bourbon, comte de Vermandois, né le et mort le , est un prince français légitimé, fils du roi Louis XIV et de Louise de La Vallière. Il a également été amiral de France de 1669 à sa mort.

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Louis de Bourbon
Portrait du comte de Vermandois.
Biographie
Titulature Fils de France (légitimé)
Comte de Vermandois
Dynastie Maison de Bourbon
Naissance
Saint-Germain-en-Laye (Royaume de France)
Décès
Courtrai (Comté de Flandre)
Père Louis XIV
Mère Louise de La Vallière
Conjoint Aucun
Enfants Sans postérité
Religion Catholicisme

Le comte de Vermandois en compagnie de sa mère et de sa sœur (Pierre Mignard, vers 1673).
La duchesse d'Orléans, tante et tutrice du comte

L'enfant de la disgrâce

Né alors que sa mère connaissait un début de disgrâce, il est le quatrième enfant que le roi Louis XIV eut de la duchesse Louise de La Vallière, favorite « déclarée » depuis la mort de la reine-mère Anne d'Autriche, en . Deux autres fils étaient nés secrètement et morts avant que Mademoiselle de La Vallière ne fût déclarée ouvertement maîtresse royale. Sa sœur Mademoiselle de Blois était son aînée d'un an et fut légitimée dès le début de l'année 1667.

Comme le roi, qui dédaignait sa favorite, ne voulait pas cependant peiner son épouse et craignait le scandale, l'enfant, quoiqu'il fût le premier des fils naturels de Louis XIV, ne fut légitimé par lettre patente que deux ans après sa naissance. Il reçut le titre de comte de Vermandois ainsi que la charge d'Amiral de France, ce qui permit au roi de garder la maîtrise de la marine pendant de nombreuses années. Son éducation fut confiée à madame Colbert, épouse du principal ministre du roi.

Cependant le roi s'était épris de la marquise de Montespan, femme mariée. Pour dissimuler ce double-adultère, le roi fait cohabiter ses deux maîtresses ; Louise de La Vallière sert de « paravent » à l'éblouissante marquise, qui la traite en servante. En 1670, une maladie (peut-être une fausse-couche) amène la repentance de Louise de La Vallière qui, petit à petit, songe à expier ses fautes et à entrer en religion. Une telle perspective effraie le roi et la marquise, qui vient de donner un premier enfant adultérin au roi.

Il est décidé de présenter officiellement, malgré son jeune âge (7 ans et demi), la fille de Mademoiselle de La Vallière et du roi à la Cour, mais rien n'empêchera la décision de la duchesse. Elle entre en 1674 chez les Carmélites après avoir publiquement demandé pardon à la reine Marie-Thérèse et confié ses enfants à la belle-sœur du roi et tante de ses enfants, la princesse palatine, duchesse d'Orléans.

Quelque temps plus tard, la duchesse d'Orléans ayant amené le petit comte de Vermandois et sa sœur visiter leur mère en son couvent, celle-ci, toute à ses pénitences, refusa d'embrasser son fils de 5 ans qui voulait se jeter dans ses bras. Néanmoins, toute sa vie le jeune prince, en quête d'affection maternelle, surnommera sa mère « belle maman ».

Il était très proche de sa sœur Marie-Anne de Bourbon, Mademoiselle de Blois qui fut mariée dès 1680 à un prince du sang Louis-Armand de Bourbon, prince de Conti.

Retirée chez les Carmélites, sa mère se mortifia en guise de pénitence afin d'absoudre sa jeunesse de pécheresse, et sa sœur, enfant favorite du roi, devint par mariage princesse du sang ; le jeune adolescent se vit ainsi délaissé par sa proche famille.

Un prince en disgrâce

Philippe de Lorraine : « Beau comme un dieu », il avait « tous les vices du diable... »

En 1681, âgé de 13 ans, il fut séduit par le chevalier de Lorraine, favori de son oncle, Monsieur, frère unique du roi, le duc d'Orléans. Celui-ci, après avoir créé une « confrérie d'italianisants » (homosexuels), cherchait un « parapluie » au cas où le roi eût songé à le disgracier. Le dauphin ayant refusé d'entrer dans la « confrérie », le chevalier cherchait une autre victime.

Naïf, le jeune comte au seuil de l'adolescence rechercha trop ouvertement de nouveaux adeptes pour la « confrérie » au sein de la Cour. Nombre de courtisans répondirent favorablement aux appels du fils légitimé du roi, notamment un prince du sang, François-Louis de Bourbon-Conti, ce qui attira l'attention du roi.

Les craintes du chevalier s’avèrent fondées : les expériences de jeunesse du comte de Vermandois suscitèrent contre lui une terrible colère du roi. En effet, si Louis XIV tolérait par politique les débauches de son frère car, pensait-il, elles éloignaient celui-ci des intrigues politiques, il ne supporta pas qu'un fils de son sang, fût-il bâtard, assumât ouvertement son homosexualité.

Découvert, le jeune comte, fortement réprimandé par son père, fut contraint de dénoncer ses « condisciples ». Le jeune amiral fut ensuite condamné à se retirer de la cour en 1682.

L'année suivante, la duchesse d'Orléans, belle-sœur du roi et tutrice du jeune comte, obtint du roi pour son pupille qu'il pût combattre en Flandres afin de racheter ses erreurs et tenter de rentrer en grâce.

L'irrémédiable disgrâce

Bien que se dépensant sans compter et n'écoutant pas les conseils de prudence de son gouverneur et du médecin d'Aquin, il contracta, durant le siège de Courtrai mené par Vauban, une maladie qui lui fut fatale. Il ne retrouva pas pour autant l'estime de son roi et géniteur et mourut le , à l'âge de 16 ans. Il est enterré à la cathédrale d'Arras.

La même année étaient morts la reine Marie-Thérèse et le comte de Vexin, second fils légitimé que Louis XIV avait eu de la marquise de Montespan et qui était infirme. Le roi, libre, avait épousé peu après et secrètement la gouvernante de ses enfants légitimés, la veuve Scarron qu'il avait faite marquise de Maintenon.

Le jeune prince ne fut pleuré que par sa sœur, la princesse de Conti et sa tante, la duchesse d'Orléans, qui était sa tutrice.

La cour, à la suite du roi, fit mine d'ignorer la nouvelle. Louis XIV ne donnait son affection qu'à l'aîné des fils qu'il avait eus de la marquise de Montespan, Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine, légitimé en 1673 et élevé par la marquise de Maintenon.

Quant à sa mère, devenue « Sœur Louise de la Miséricorde », toujours pénitente, elle se refusa le secours des larmes déclarant que ce serait trop pleurer un fils dont elle n'avait « pas assez pleuré la naissance ».

Les fonctions d'amiral ont été octroyées à Louis-Alexandre, comte de Toulouse, âgé de cinq ans, dernier des fils que le roi avait eus de la marquise de Montespan.

Dans la culture

  • Claude Puzin, Louis de Bourbon ou le soleil maudit, roman, Paris, Éditions T. G., Paris 2007 (ISBN 978-2-918444-39-8).
  • Annie Pierti, L'allée de Lumière, Bayard Jeunesse.
  • Anne-Marie Desplat-Duc, Marie-Anne, fille du roi, suite romanesque en six volumes.

Notes et références

    Voir aussi

    Bibliographie

    • (en) Stephen Shapiro, « Louis de Bourbon ou le soleil maudit: Fashioning a Gay Grand Siecle » dans : Benjamin Balak et Charlotte Trinquet du Lys, Creation, re-creation, and entertainment: early modernity and postmodernity selected essays from the 46th Annual Conference of the North American Society for Seventeenth-Century French Literature, Tübingen, Narr Francke Attempto, 2019 (ISBN 978-3-8233-8297-3), p. 230-239 Lire en ligne.
    • Jean-Christian Petitfils, Louise de La Vallière, Paris, librairie Académique Perrin, 1990.
    • Gonzague Saint-Bris, Louis XIV et le Grand siècle, 2012.
    • Eve de Castro, Les Bâtards du Soleil, Paris, éditions Olivier Orban, 1987.

    Liens externes

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