Louis Martinet

Louis Martinet, né à Paris en 1814 et mort dans la même ville avant le [1], est un peintre, galeriste et directeur de théâtre français.

Biographie

Louis Martinet suit des études de peinture à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier du baron Gros et commence une carrière de peintre, mais se trouve contraint d'y renoncer en raison d'une maladie des yeux. En 1849, il entre comme inspecteur dans l'administration des Beaux-Arts où, jusqu'en 1855, il est chargé de l'organisation des Salons. En conflit avec sa direction, il démissionne en 1857 et devient agent artistique auprès de grands collectionneurs[2].

En 1859, il s'associe avec le marchand d'art François Petit[3] pour organiser une rétrospective de l'œuvre du peintre Ary Scheffer au profit de la Caisse de secours de l'association des artistes peintres, sculpteurs, architectes et dessinateurs. L'exposition a lieu dans une galerie construite dans le jardin du marquis d'Hertford, au 26, boulevard des Italiens à Paris. En 1860, ils y organisent de nouveau deux expositions, l'une d'art contemporain, concurrente du Salon, l'autre sur la peinture française du XVIIIe siècle où sont notamment présentés 25 tableaux de Jean-baptiste-Siméon Chardin.

En 1861, Louis Martinet reprend seul la direction de la galerie, qu'il transforme en exposition permanente[4], dont l'entrée est payante, aucune commission n'étant prélevée sur la vente des œuvres exposées[5]. Il y exposera notamment Jean-François Millet, Jules Dupré, Théodore Rousseau, James McNeill Whistler, Pierre Puvis de Chavannes, Gustave Courbet (1863)[6], Honoré Daumier[7] ou d'Édouard Manet, qui y fera sa première exposition personnelle en 1863[8].

La même année, il fonde le Le Courrier artistique, revue hebdomadaire sur l'actualité artistique, puis crée, avec Théophile Gautier, la Société nationale des beaux-arts, qui regroupe plus de 200 peintres et sculpteurs, dont « le principe est le droit d’auteur en peinture, — le profit légitime et équitable que l’artiste doit pouvoir tirer de l’exposition qui se fait de son œuvre »[8] dans le but de « rendre les artistes indépendants et leur apprendre à faire eux-mêmes leurs affaires »[9]. Les expositions ont lieu dans la galerie de Martinet, boulevard des Italiens.

Porteur d'un projet d'expérience artistique totale et de fusion des arts[8], Martinet élargit aussi les activités de sa galerie en y organisant des concerts, dirigés notamment par Hector Berlioz, Félicien David, Georges Bizet ou Camille Saint-Saëns, et des lectures et conférences, données par des hommes de lettres comme Alexandre Dumas fils ou Théophile Gautier.

La galerie peine toutefois à trouver son public et ne parvient pas à atteindre un équilibre économique. Elle cesse ses activités en 1865 et est reconvertie en théâtre, le théâtre des Fantaisies-Parisiennes[10], dont la direction est d'abord assurée par Jules Champfleury.

Martinet, pour sa part, commence une nouvelle carrière de metteur en scène qui le conduit à la direction du Théâtre-Lyrique. Mais l'incendie du théâtre, pendant la Commune, le mène à la ruine. Il revient ensuite à la peinture et anime, dans les années 1880, le Cercle des arts libéraux, où Auguste Rodin et Auguste Renoir exposent parfois. Il ouvre enfin une nouvelle galerie sur le boulevard des Italiens, où il organise notamment une exposition Georges Seurat en 1887.

En , il travaille à ses mémoires[11].

Louis Martinet meurt au début du mois de et est inhumé le à Paris au cimetière du Montparnasse[1].

Notes et références

  1. « Louis Martinet », L'Univers illustré, n° 2077, 12 janvier 1895, p. 23 (en ligne sur Gallica).
  2. Jérôme Poggi, Louis Martinet (1814-1895), octobre 2003, sur le site histoire-vesinet.org.
  3. Le père du galeriste Georges Petit (1856-1920).
  4. L’Exposition de la galerie Martinet en 1861 (Curiosités esthétiques), sur wikisource.org.
  5. Biographie de Martinet Louis (1814-1895), sur le site correspondance-delacroix.fr.
  6. Petra Ten-Doeschatte Chu, Correspondance de Courbet, « Lettre 63-3 », Paris, Flammrion, 1996, p. 196.
  7. Cf. Lettre de Daumier à M. Pasclal du 21 juillet 1876.
  8. Jérôme Poggi, Peinture à voir versus peinture à vendre : L'exposition payante comme alternative a la marchandisation de l'œuvre d'art sous le second empire, Séminaire du 19 janvier 2006.
  9. Historique, sur le site de la société, salondesbeauxarts.com.
  10. Actuel théâtre des Nouveautés.
  11. Notice bibliographique sur Louis Martinet, in Le Cabinet des livres, Paris, Plon-Nourrit, 1911, p. 426 (en ligne sur Gallica).

Annexes

Liens externes

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