Louis Halphen

Louis Sigismond Isaac Halphen, né le dans le 2e arrondissement de Paris, ville où il est mort le dans le 6e arrondissement[1], est l'un des grands historiens français du haut Moyen Âge.

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Biographie

Il est le fils du mathématicien et commandant d'artillerie Georges Halphen, membre de l'Académie des sciences.

Formation

Élève de l'École des chartes, il y rédige une thèse intitulée Les transformations politiques du comté d'Anjou sous les premiers capétiens, le gouvernement de Foulque Nerra (987-1040), qui lui permet d'obtenir le diplôme d'archiviste paléographe en 1904.

Carrière universitaire

Membre de l'École française de Rome (1904-1906), il devient secrétaire de l'École des chartes, professeur à la faculté des lettres de Bordeaux (1910), directeur d'études à l'École pratique des hautes études (1928). Il est élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1935. À partir de 1934, il succède à Ferdinand Lot à la faculté des lettres de Paris, où il est successivement maître de conférences puis professeur d'histoire du Moyen-Age[2].

Épargné comme Marc Bloch, par le statut des juifs, il ne peut pourtant, du fait de l'occupation allemande, continuer son enseignement à la Sorbonne, et se résout en 1941 à passer en zone Sud où il est recasé à la faculté des lettres de Grenoble. L'occupation italienne lui procure en 1942, un sursis d'un an, mais l'arrivée des Allemands dans la ville en 1943 l'oblige à se cacher en Ardèche[3].

Apport à l'histoire du Haut Moyen Âge

Son œuvre la plus connue parue en 1947, Charlemagne et l'Empire carolingien, commandée par Henri Berr pour la collection historique L'Évolution de l'humanité, met l'accent sur l'influence certaine de l'époque carolingienne sur la civilisation occidentale actuelle.

En collaboration avec Philippe Sagnac, il publie une histoire générale sous le titre Peuples et Civilisations à laquelle participent divers auteurs tels que René Grousset, Georges Contenau, Gustave Fougères ou Augustin Renaudet. Lui-même produit le tome V de cette œuvre importante sous le titre Les Barbares, des grandes invasions aux conquêtes turques du XIe siècle ainsi que le tome VI, L'Essor de l'Europe, XIe – XIIIe siècles.

Il est le fondateur aux éditions Les Belles Lettres de la collection "Classiques de l'histoire de France au Moyen Âge", pour laquelle il a traduit et annoté la Vie de Charlemagne d'Eginhard (1938).

Hommage posthume

Son nom a été donné à la bibliothèque du Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris sous la tutelle de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne et du CNRS.

Ouvrages[3]

- Prix Gobert 1907 de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
  • Étude sur les chroniques des comtes d'Anjou et des seigneurs d'Amboise, Librairie Honoré Champion, Paris, 1906 (lire en ligne)
  • Études sur l'administration de Rome au Moyen Age (751-1252), Librairie Hoonoré Champion, Paris, 1907 (lire en ligne)
  • avec Ferdinand Lot, Recueil des actes de Lothaire et de Louis V : Rois de France (954-987), Imprimerie nationale, Paris, 1908 (lire en ligne)
  • Paris sous les premiers Capétiens (987-1223). Étude de topographie historique, Ernest leroux éditeur, Paris, 1909 (lire en ligne)
  • L'Histoire en France depuis cent ans, Librairie Armand Colin, 1914 (lire en ligne).
  • Études critiques sur l'histoire de Charlemagne, Librairie Félix Alcan, 1921 (lire en ligne).
  • À travers l'histoire du Moyen Âge, rééd. PUF (ISBN 2130225985) (lire en ligne).
  • Les Barbares, des grandes invasions aux conquêtes turques du XIe siècle, 1940, rééd. PUF, Paris, 1998, 1 vol., 464 p. (ISBN 2130479804).
  • Introduction à l'histoire, 1946.
  • Charlemagne et l'Empire carolingien, 1947, dans L'Évolution de l'humanité, rééd. Albin Michel, Paris, 2000, 1 vol., 562 p. (ISBN 2226077634).
  • L'Essor de l'Europe, XIe – XIIIe siècles, PUF, 1948.
  • Initiation aux études d'histoire du Moyen Âge (3e éd., revue, augmentée et mise à jour par Yves Renouard), Paris, 1952.

Notes et références

  1. Archives de Paris 2e, acte de naissance no 185, année 1880 (avec mention marginale de décès)
  2. Christophe Charle, « 47. Halphen (Louis, Sigismond, Isaac) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 2, , p. 101–103 (lire en ligne, consulté le )
  3. Roland Andréani, « Un médiéviste français dans la première moitié du XXe siècle : Louis Halphen (1880-1950) », Tsafon, vol. 77, , p. 125-142 (ISSN 1149-6630)

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