Livre d'heures de Pierre II de Bretagne

Le livre d'heures de Pierre II de Bretagne est un livre d'heures composé en 1455-1457 et commandé par Pierre II, dit le Simple, duc de Bretagne. Ce manuscrit enluminé est conservé à la Bibliothèque nationale de France à Paris (ms. lat. 1159). Il suit la liturgie des Heures de Nantes et de Paris et il est composé de 177 feuillets de 19 cm sur 13 cm. Il est illustré de cinquante miniatures et de vignettes dans les bordures.

Historique

Le manuscrit est daté assez précisément entre 1455, date de la canonisation de saint Vincent Ferrier qui est représenté dans les suffrages des saints (f.128v.) et 1457, année de la mort du duc Pierre II de Bretagne à qui était destiné ce livre d'heures. Sa date de naissance () et celle de sa femme Françoise d'Amboise () sont écrites au folio 173. Il appartient par la suite à Marguerite de Grenaisie, femme de Jacques de Foissy, seigneur de Motheux, au début du XVIIe siècle. Il entre dans les collections de la bibliothèque royale en 1732 avec la collection de Jean-Baptiste Colbert[1].

Description

Pierre le Simple est duc de Bretagne pendant la dernière phase de la Guerre de Cent Ans où il joue un rôle important, car après avoir adopté une position de neutralité entre les Anglais et les Français, il finit par envoyer des troupes à la bataille de Castillon, ce qui contribue à la défaite des Anglais.

Il apparaît dans son livre d'heures avec les pleins attributs de sa fonction ducale. Sur celle où il prie Dieu le Père, il est agenouillé sous un baldaquin, porte la couronne et son manteau pourpre bordé de fourrure d'hermine. Son livre d'heures est posé fermé sur le prie-dieu, tandis qu'il lève les yeux au ciel vers Dieu le Père bénissant et entouré de chérubins. Comme dans le livre d'heures de sa belle-fille, Isabelle d'Écosse, duchesse de Bretagne, les bordures présentent des vignettes avec l'hermine plain de Bretagne soutenue par un ange. En dessous du portrait officiel du duc, on remarque comme supports le lion et le griffon entourant l'écu sous forme de bouclier de tournoi surplombé par un casque, un lambrequin et un lion en cimier. Ce folio, qui illustre l'importance de la fonction du duc de Bretagne, se trouve au début du livre d'heures dans la partie consacrée au petit office de la Vierge. Le duc lui exprime sa reconnaissance et la remercie dans une prière écrite en français, lui rendant grâces de son duché de Bretagne, dont il se juge indigne. Il conclut par une demande du secours du Bon Dieu de sauver son âme et de l'aider à diriger son peuple.

Une autre miniature du début présente l'archange saint Michel tenant par la corne le diable qui tire la langue, et levant le glaive sur lui. La bordure est somptueusement décorée de motifs floraux et d'un vase duquel sortent des fraises (symbole de la Vierge Vas spirituale). La vignette de gauche illustre des pèlerins se rendant au Mont-Saint-Michel. Ils sont à pied, à cheval ou en charriot. Au-dessus de cette scène se trouve un paon faisant la roue, symbole de la Résurrection.

On remarque également que saint Vincent Ferrier fait partie de la liste de saints qui sont inclus dans ce livre de prières. Cela permet de dater le livre d'heures après 1455, date de la canonisation de ce dominicain espagnol d'origine écossaise qui fut un grand prédicateur de son époque et joua un rôle important dans le compromis de Caspe. Il fut également l'auteur de plusieurs ouvrages spirituels dont le fameux Traité de vie spirituelle. Appelé en Bretagne par Jean V de Bretagne, il mourut à Vannes en 1419, où ses reliques sont vénérées. La miniature est entourée de motifs floraux (bleuets et roses) avec au-dessus du portrait le Christ ressuscité entouré de chérubins aux quatre ailes de couleur feu.

Voir aussi

Bibliographie

  • John P. Harthan, L'Âge d'or des livres d'heures : La Vie et l'art au Moyen Âge révélé par les chefs-d'œuvre de l'enluminure, Paris-Bruxelles, Elsevier-Sequoia, , 192 p., p. 119-120
  • Christian de Mérindol, « Le livre peint à la fin du Moyen Age, support privilégié d'une politique dynastique, familiale ou personnelle. Les Miracles de Notre-Dame (B. N., n. a. fr. 24541) et le Livre d'heures de Pierre II de Bretagne (B. N., lat. 1159) », in Pratiques de la culture écrite en France au XVe siècle, Actes du colloque international du CNRS. Paris, 16-, Brepols, 1995, p.499-514 DOI:10.1484/M.TEMA-EB.4.00455
  • François Avril et Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, BNF/Flammarion, , 439 p. (ISBN 978-2080121769), p. 177-178 (notice 94)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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