Lisa Brennan-Jobs

Lisa Nicole Brennan-Jobs (née Lisa Nicole Brennan le ) est une journaliste américaine. Elle est la fille du cofondateur d'Apple Steve Jobs et de Chrisann Brennan. De la naissance de Lisa à son enfance, Jobs nie énergiquement cette paternité, ce qui donne lieu à différentes actions en justice et une importante couverture médiatique. Finalement, Jobs et Lisa se réconcilient et ce dernier la reconnaît légalement. Brennan-Jobs travaille par la suite en tant que journaliste et écrivain dans divers magazines.

En 1983, l'un des premiers ordinateurs d'Apple, le Lisa, est nommé ainsi en l'honneur de Brennan-Jobs, bien que Jobs va le nier dans un premier temps. L'histoire de cette relation père-fille est relatée dans de nombreuses œuvres littéraires et cinématographiques comme Les Pirates de la Silicon Valley, Jobs, et Steve Jobs. Sa tante Mona Simpson s'inspire de Lisa Brennan-Jobs pour développer le personnage principal de son livre A Regular Guy.

Naissance et l'Apple Lisa

Lisa Nicole Brennan naît dans un foyer hippie nommé All One Farm qui se trouve à l'extérieur de la ville de Portland en Oregon[1],[2]. Sa mère, Chrisann Brennan, et son père Steve Jobs se sont rencontrés en 1972 au Homestead High School de Cupertino en Californie et entretiennent une relation plus ou moins stable durant cinq ans[1],[2]. En 1977, après que Jobs cofonde la société Apple, ce dernier et Brennan déménagent dans une maison avec leur ami Daniel Kottke près des bureaux de la société à Cupertino, où ils travaillent tous[1],[2],[3]. C'est durant cette période que Brennan tombe enceinte de Lisa. Jobs s'oppose à cette grossesse et met fin à sa relation avec Brennan, l'oblige à quitter le domicile conjugal et cette dernière devient femme de ménage[2].

En 1978, Brennan retourne au camp All One Farm pour accoucher. Jobs n'est pas présent pour la naissance de Lisa et ne lui rend visite que trois jours plus tard : c'est Robert Friesland, le propriétaire du foyer, et un ami de Jobs du Reed College qui le persuade d'ailleurs d'effectuer ce déplacement. Brennan et Jobs appellent l'enfant Lisa. Jobs nomme en 1983 le nouvel ordinateur construit par sa société l'Apple Lisa, secrètement en son honneur.

Peu après, Jobs nie publiquement être le père de l'enfant tout autant que d'avoir nommé l'Apple Lisa en son honneur, prétextant que ce nom est l'acronyme de « Local Integrated Systems Architecture » (Architecture des systèmes intégrés locaux[1],[4]). De nombreuses années plus tard, Jobs reconnaît que « bien évidemment, c'était le nom de sa fille »[1]. Lisa-Brennan-Jobs révèle dans son ouvrage Petite Chose publié en 2019, les circonstances dans lesquelles Steve Jobs finit par dire ce qu'il a toujours refusé de lui avouer : elle est déjà âgée de 27 ans, quand ils sont invités par Bono, le chanteur du groupe U2, dans sa propriété de la côte d'Azur. Il lui demande : « Au fait, ton premier ordinateur, tu l’as appelé Lisa... C’est en hommage à ta fille ? », et Jobs répond : « Ouais ». Ce qui appelle cette réaction de Lisa s'adressant à Bono : « C’est la première fois qu’il le reconnaît… Merci ! ». Elle en conclut que les célébrités ont besoin d'autres célébrités pour finir par révéler leurs secrets...[5].

Procès en reconnaissance de paternité et réconciliation

À la suite de ce refus de reconnaissance de paternité, un procès a lieu. Même après des tests ADN de paternité le reconnaissant comme probable père de Lisa, Jobs continue à la nier[1],[4],[6]. À l'issue du procès, le juge ordonne que Jobs verse à Brennan la somme de 385 dollars mensuellement et à rembourser à l'État les aides sociales que Brennan a reçu jusqu'alors. Lorsqu'Apple prend de l'ampleur et que Jobs devient millionnaire, ce dernier augmente la pension à 500 dollars par mois[2]. En 1982, Michael Moritz interviewe pour le Time Jobs, Brennan et d'autres personnes pour le numéro spécial du portant sur la nomination de l'Homme de l'Année. Dans cette interview, Jobs s’interroge sur les conclusions à tirer du test de paternité effectué qui mentionne que la « probabilité de paternité de Jobs, Steven est de 94,1 % »[7]. Jobs argue alors que « 28 % de la population masculine des États-Unis pourrait être le père[1],[2],[7]. » Plutôt que de le nommer «Homme de l'année », comme Jobs et beaucoup d'autres peuvent alors se l’imaginer, le magazine décide de titrer son édition spéciale « Machine de l'année : les ordinateurs débarquent »[8]. Ce retournement de situation s'effectue quand Moritz prend connaissance de l'attitude de Jobs vis-à-vis de sa famille et de son ex-compagne, tout autant que de sa manière de diriger ses équipes[1],[2].

Quelques années plus tard, en 1985, Jobs quitte Apple, reconnait Lisa et tente de se réconcilier avec elle. Chrisann Brennan écrit que Jobs « s'est excusé auprès d'elle et de sa fille de nombreuses fois pour son attitude passée » et « qu'il savait n'avoir jamais pris ses responsabilités quand il le fallait, et qu'il en était désolé »[2]. Après s'être réconciliée avec lui, Lisa, alors âgée de 9 ans, désire changer son nom de famille et Jobs en est ravi. Jobs fait par la suite modifier son acte de naissance, passant par la même son nom de famille de Lisa Brennan à Lisa Brennan-Jobs[9]. Chrisann Brennan explique ce retournement de situation par l'influence de Mona Simpson, la sœur biologique de Jobs dont il apprend l'existence et qu'il rencontre tardivement dans sa vie. Cette dernière travaille effectivement à améliorer la relation entre Brennan-Jobs et son père[2].

D'après Fortune, Jobs a laissé à Lisa un héritage très important de plusieurs millions de dollars[10].

Éducation et carrière

À l'époque où Brennan-Jobs vit avec sa mère, elle étudie à la Nueva School en Californie. Plus tard, elle emménage chez son père et intègre la Palo Alto High School. Elle entre à l'université Harvard sans inviter son père le jour où elle reçoit son diplôme en 2000[11],[12],[13] et aurait étudié un an en Angleterre au King's College de Londres[1] sans que l'on puisse en trouver trace. Elle écrit pour The Harvard Crimson[14]. Elle déménage dans le quartier de Manhattan à New York pour s'essayer à l'écriture[1]. Entre 2005 et 2009, elle contribue à plusieurs publications[15], dont The Southwest Review, The Massachusetts Review, The Harvard Advocate, Spiked, Vogue, et O, The Oprah Magazine[4],[6].

Publications

Le paraît son premier livre, Small Fry, un memoire relatant son enfance et sa relation complexe avec son père.

Références

  1. (en) Walter Isaacson, Steve Jobs, Simon & Schuster, , ebook
  2. (en) Chrisann Brennan, The Bite in the Apple: A Memoir of My Life with Steve Jobs, St. Martin's Griffin, , ebook
  3. (en) Jim Edwards, « These Pictures Of Apple's First Employées Are Absolutely Wonderful », Business Insider, (consulté le )
  4. (en) Diane Bullock, « The Kids of Business Icons: Lisa Brennan-Jobs », Minyanville, (consulté le )
  5. Olivier O'Mahony, « Lisa Brennan-Jobs : sans amour mais sans rancune », sur parismtach.com, Paris Match, (consulté le )
  6. (en) Kukil Bora, « Steve Jobs’ Daughter Lisa Brennan-Jobs, the Girl Who Was Denied Paternity », International Business Times, (consulté le )
  7. (en) Jay Cocks et Michael Moritz, « The Updated Book of Jobs », Time (magazine), (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Machine of the Year: The Computer Moves in. », Time (magazine),
  9. (en) Chrisann Brennan, The Bite in the Apple: A Memoir of My Life with Steve Jobs, St. Martin's Griffin, , ebook :
    « Fast-forward six years when Lisa was nine, after she and her father had grown to know and love each other … It was in that window of time that Steve and Lisa decided to get her birth certificate straightened out. At nine, Lisa went from Lisa Brennan to Lisa Brennan-Jobs. Steve told me that he could hardly believe that she wanted to take his name. Very plainly relieved and honest, he said, 'I am just so happy that she does' … William Fenwick of Fenwick & West was the lawyer Steve used to fact-check and change the birth certificate. »
  10. (en) Peter Elkind, « When Steve Jobs' ex-girlfriend asked him to pay $25 million for his "dishonorable behavior" », Fortune, (lire en ligne, consulté le ) :
    « In his estate, Jobs left their daughter a multi-million-dollar inheritance, which Lisa has used to help support her, according to Brennan. »
  11. Maureen Dowd, "the limits of magical thinking" The New York Times, 25 octobre 2011, consulté le 20 novembre 2017
  12. Peter Elkind, "When Steve Jobs' Ex-Girlfriend Asked Him to Pay $25 Million for His 'Dishonorable Behavior' Fortune.com, 6 août 2015, consulté le 20 novembre 2017
  13. Walter Isaacson, "Steve Jobs" sur Google Books, consulté le 18 novembre 2017
  14. (en) « Lisa N. Brennan-jobs - Writer Profile », The Harvard Crimson (consulté le )
  15. « Lisa Brennan-Jobs : Essays », sur www.lisabrennanjobs.net (consulté le )

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