Lionel Kieseritzky

Lionel Adalbert Bagration Felix Kieseritzky, né le en calendrier julien / le en calendrier grégorien à Dorpat, dans le gouvernement de Livonie (Empire russe) et décédé le dans l'ancien 10e arrondissement de Paris[1], est un maître d'échecs germano-balte. En 1839, il quitta la Russie et travailla par la suite à Paris comme joueur d'échecs professionnel.

Biographie

Lionel était le plus jeune des quatorze enfants de l'avocat Otto Wilhelm Kieseritzky et de son épouse Catharina Felicitas, née von Hoffmann. De 1825 à 1829, il étudia la philologie et le droit à l'Université impériale de sa ville natale, mais ensuite il se tourna vers les mathématiques, puisque de bonne heure c'est là que son talent s'était manifesté. Il était à Dorpat un professeur de mathématiques recherché et apprécié.

Comme joueur d'échecs, il dépassa rapidement ses compatriotes baltes, et la Livonie ne lui offrait plus dans ce domaine de perspectives de progrès. La raison de son émigration en 1839 fut due, cependant, à une autre raison. Kieseritzky fut impliqué dans un procès dont les détails restent obscurs. Bien qu'il eût obtenu gain de cause, il craignait que l'affaire rebondît et se décida à quitter sa patrie. Il s'installa à Paris et y vécut jusqu'à sa mort à 47 ans.

Activités dans le monde des échecs

À Paris, il se fit connaître comme joueur professionnel, qu'on voyait régulièrement au célèbre Café de la Régence. Bientôt il fut un grand maître français et finalement en 1851 prit part au tournoi international d'échecs à Londres, où s'affrontaient pour la première fois les meilleurs joueurs d'échecs européens.

Kieseritzky était un excellent joueur de combinaisons et un représentant de ce que l'on appelle l'« école romantique » des échecs. Une variante importante du gambit du roi porte son nom : après les coups 1. е4 е5 2. f4 exf4 3. Cf3 g5 4. h4 g4, on joue au cinquième Ce5. Dans l'histoire des échecs, on se souvient cependant surtout de lui à cause de l'« Immortelle », une partie qu'il a jouée à Londres en 1851 contre Adolf Anderssen. Elle n'a duré qu'une heure, et Kieseritzky l'a perdue après 23 coups. Mais son jeu a conduit à l'un des plus beaux mats et à des combinaisons de sacrifices tels qu'on n'en voit jamais dans une partie d'échecs. L'« Immortelle » établit des normes pour l'esthétique et la beauté du jeu d'échecs et ne sera jamais oubliée. L'affrontement au cours duquel cette partie a été jouée a tourné d'ailleurs à l'avantage de Kieseritzky (+8 -5 = 2).

Parfois décrit comme têtu ou de mauvaise humeur, il a travaillé pendant un certain temps à une variante des échecs en trois dimensions. Ses « échecs dans l'espace » se heurtèrent cependant au refus des élèves et des maîtres, comme le laisse comprendre un rapport d'Anderssen.

C'est en 1851 que Kieseritzky a atteint son meilleur niveau, le classement de Jeff Sonas fait de lui le numéro un mondial[2].

Références

Liens externes

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