Lion de saint Marc (Carpaccio)

Le Lion de saint Marc (en italien : Leone di San Marco) est une peinture réalisée selon la technique de la tempera sur toile par Vittore Carpaccio en 1516 et actuellement conservée au Palazzo Ducale de Venise, en Italie.

Ne doit pas être confondu avec Lion de saint Marc.

Histoire

La grande toile est faite à l'origine pour les magistrats Camerlenghi du Rialto et seulement plus tard déplacée au Palais des Doges. La toile évoque des références politiques, particulièrement importantes après les défaites subies contre la Ligue de Cambrai en 1509 (bataille d'Agnadel) et fait appel à une symbolique religieuse et spirituelle autour du saint patron de la ville, Marc l'évangéliste, dont les reliques ont été volées et rapportée dans la ville plusieurs siècles auparavant[1].

Composition

Le puissant lion de saint Marc, symbole de Venise et de la République sérénissime, est représenté dans toute sa majesté avec des ailes et une auréole respectant la typologie du tétramorphe ; son regard est orienté vers le spectateur et il tient dans sa patte droite, un livre ouvert avec l'inscription latine PAX TIBI MARCE EVANGELISTA MEVS (Que la paix soit avec toi, Marc, mon évangéliste[2],[3]).

Les pattes postérieures sont dans l'eau et les pattes antérieurs sur la terre. En arrière-plan, la lagune de Venise s'ouvre avec des navires de commerce,l'église San Nicolò al Lido, le Palazzo Ducale, la Basilique Saint-Marc et le campanile, les colonnes de San Marco et de San Todaro, la Piazzetta San Marco, et la tour de l'Horloge[4].

Analyse

La représentation de l'évangéliste saint Marc en lion est typique du tétramorphe dans l'iconographie chrétienne, une représentation inspirée par une vision du prophète de l'Ancien Testament Ezéchiel (Ez 1, 1-14) et par la description des quatre Vivants de l'Apocalypse selon saint Jean (4, 7).

Le lion symbolisant saint Marc est lui-même généralement ailé et parfois surmonté d'une auréole, ce qui le distingue du lion de saint Jérôme, les ailes symbolisant l'élévation spirituelle et le halo symbolisant la sainteté[5].

Le livre ouvert est considéré comme un symbole de la souveraineté de l'État ; elle s'affirme à la fois sur terre et sur mer, comme les pattes u lion : celles avant sont sur la terre et celles arrières dans l'eau ce qui figure la puissance et l'équilibre dans les territoires sous la domination de la République de Venise[4]. Ses ailes protègent les navires marchands qui sortent de l'arsenal et sa tête est à hauteur du Palais des doges et de la place dédiée à Marc[6].

Notes et références

  1. Voir : Saint Marc et Venise.
  2. Ce sont les paroles qu'aurait adressées un ange à saint Marc lors de son supposé passage dans la lagune, annonçant ainsi au saint qu'il goûterait le repos éternel dans la cité vénète. Le vol de la dépouille du saint, en 832, s'en trouva justifié : il n'était que l'accomplissement de la prédiction divine.
  3. (it) « Pax tibi, marce, evangelista meus » (consulté le ).
  4. (it) Mattias Von Der Schulenburg, « História do Vêneto : Il Leone di San Marco » (consulté le ).
  5. Gaston Duchet-Suchaux, Michel Pastoureau, La Bible et les saints, Guide iconographique, Flammarion, Paris, 1990.
  6. « Les Lions de Venise » (consulté le ).

Voir aussi

Sources et bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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