Linothorax

Linothorax est le nom donné à une famille de broignes et de jaques durant la Grèce antique. On le trouve parfois désigné sous le nom de corselet.

Pour les articles homonymes, voir Corselet (homonymie).

Achille soignant Patrocle. Les linothorax d'Achille comme de Patrocle sont entièrement renforcés d'écailles (de bronze ?).
Pâris (à gauche) mettant son armure en présence d'Apollon (à droite). Canthare attique à figures rouges du Peintre d'Érétrie, vers 425-420 av. J.-C. Provenance : Gravina in Puglia, Botromagno. Conservé à la Fondation Pomarici Santomasi de Gravina in Puglia.

Contexte historique

Au cours du Ve siècle av. J.-C., les villes de Grèce développèrent le mode de combat hoplitique. Ce mode de combat d’infanterie lourde (corselet en bronze) supplanta tous les autres dans les cités ayant les moyens financiers de l’utiliser.

Cependant de nombreuses cités, surtout en Asie mineure, n’en avaient pas les moyens et utilisaient des soldats armés « à la légère ». Au siècle suivant le phénomène s’accentua. Les guerres s’étendant dans le temps (de quelques jours à quelques semaines elles s’allongèrent de quelques mois à quelques années) et dans l’espace (campagnes contre des ligues de cités plutôt que contre la cité voisine). Ainsi les citoyens (riches agriculteurs et, pour quelques cités comme Athènes, riches artisans) rechignèrent-ils de plus en plus à effectuer leur service militaire. Des mercenaires issus des cités pauvres furent donc engagés pour les remplacer.

Ces mercenaires, plus entraînés (plus aptes à des combats d’infanterie légère), devant effectuer de longues marches, entretenir leur matériel loin des bases arrière, et extrêmement pauvres, cherchèrent à rendre leur armement le plus simple, pratique, léger et moins coûteux possible. Ils abandonnèrent la cuirasse de bronze (conservée par les forces de citoyens) au profit de défenses plus légères, généralement des linothorax.

Définition

Les linothorax sont une famille de défenses d’une forme bien particulière (voir schéma).

  • A : côté gauche
  • B : dos
  • C : côté droit
  • D : devant
  • E : rabat
  • F : encolure, épaulière
  • G : lambresquin (peut être absent)

Pour mettre un linothorax il faut :

  • Fixer le rabat (E) au côté gauche (A).
  • Fixer une des deux pattes de l'encolure (F) au-devant (D).
  • Enfiler le linothorax.
  • Fixer la deuxième patte de l'encolure (F) au-devant (D).

D’autres types de linothorax pouvaient se fermer par devant ou être fermés en permanence (couture + colle). La forme générale de ce harnois reste cependant celle du schéma.

Les linothorax étaient constitués de couches de lin superposées et collées entre elles, éventuellement renforcées d’écailles de bronze (type de défense originaire d’Asie mineure) ou de cuir. Elles comprenaient des lambresquins qui protégeaient le bas-ventre et le haut des cuisses.

Il a aussi existé quelques cuirasses rigides fabriquées sur les modèles des linothorax. L’exemple le plus célèbre est la cuirasse trouvée dans la tombe attribuée à Philippe II de Macédoine, le père d’Alexandre le Grand.

Ce sont donc des jaques ou des broignes.

Alexandre le Grand sur une mosaïque de Pompéi (détail). Notez le linothorax peint. Des lambresquins protègent le haut des bras.

Nombre de couches de lin

On trouve des références allant de 15 couches à 30 couches. Les modèles ayant peu de couches étaient généralement renforcés de bronze.

Renforts

Les renforts étaient généralement de bronze. C’étaient des écailles pouvant couvrir des points particuliers (Par exemple le ventre pour un cavalier, le côté droit, non protégé par le bouclier, pour un fantassin, etc.) ou la totalité du harnois.

Résistance

Le linothorax possède une excellente résistance. Il est notamment réputé pour arrêter les flèches. Des essais menés par l'historien Grégory Aldrete sur un échantillon de 16 couches d’épaisseur ont été réalisés et il est quasiment impossible de pénétrer ou de trancher le linothorax avec une épée courte ou une flèche tirée avec un arc de guerre[1].

Poids

Variable suivant les modèles. Elle était cependant plus légère que les cuirasses de bronze et ne pesait pas plus d’une vingtaine de kilogrammes au maximum.

Entretien

L’entretien de telles protections ne demande que peu de compétences techniques. Elle tenait surtout de la couture. On peut cependant se poser la question de l’entretien et de la solidité de l’ensemble par temps humide, les couches de lin étant entrecollées.

Références

  1. « Linothorax Project », sur www.uwgb.edu (consulté le )
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