Lily Laskine

Lily Laskine (nom de scène d'Aimée Émilie Laskine[1]), née le à Paris 9e et morte le à Paris 16e[1], est une harpiste française d'origine russe.

Lily Laskine
Lily Laskine à la harpe lors d'une exécution de l'Introduction et allegro de Maurice Ravel (à gauche), en 1935.
Nom de naissance Aimée Émilie Laskine
Naissance
Paris,  France
Décès
Paris, France
Activité principale harpiste
Activités annexes professeur de harpe
Formation Conservatoire de Paris
Maîtres Alphonse Hasselmans, Georges Marty
Enseignement Conservatoire de Paris
Élèves Marielle Nordmann, Denise Mégevand, Lucie Gascon, Annie Challan
Conjoint Roland Charmy
Distinctions honorifiques Officier de la Légion d'honneur
Commandeur des Arts et Lettres
Grand Croix de l'Ordre national du Mérite

Biographie

Elle voit le jour dans une famille de mélomanes et musiciens. Après un essai au piano, Lily, encore jeune, se met à la harpe et répète six heures par jour. En 1904, elle entre au Conservatoire de Paris où elle est l'élève d'Alphonse Hasselmans et de Georges Marty. Elle obtient ses premiers prix à 11 et 13 ans.

Pendant la Première Guerre mondiale, elle s'intéresse également au chant et à la danse ainsi qu'à l'harmonie. À 16 ans, elle entre à l'Opéra en tant que harpiste ; elle est alors la première femme admise dans l'orchestre. En 1934, elle devient harpiste soliste de l'Orchestre national de France à sa création. En 1936, elle épouse le violoniste Roland Charmy (1908-1987)[2]. Elle est abritée pendant la Seconde Guerre mondiale au château Pastré à Marseille par la comtesse Lily Pastré, comme de nombreux juifs qui tentaient de quitter la France.

Sa carrière connaît un nouvel élan dans les années 1950 avec sa collaboration avec la firme de disques Erato dont elle devient la harpiste attitrée. Ses disques font le tour du monde et c'est en compagnie de son ami Jean-Pierre Rampal qu'elle enregistre le fameux Concerto pour flûte et harpe de Mozart avec l'orchestre de Jean-François Paillard, disque classique le plus vendu de l'histoire phonographique française. Albert Roussel a écrit pour elle un Impromptu et André Jolivet son Concerto pour harpe[3]. D'autres compositeurs comme Pierre Sancan, Claude Pascal, Georges Migot et Henri Martelli ont écrit également pour elle. Elle a remis au goût du jour des concertos de Bochsa, Reinecke ou Krumpholtz, des pièces de Hasselmans, Nadermann, Gossec, Saint-Saëns.

Parallèlement à toutes ces occupations, elle est également professeur de harpe, notamment au Conservatoire de 1948 à 1958, et enregistre des musiques de films et des disques avec des chanteurs de variétés. Elle joue aussi pour la Comédie-Française pendant plus de 30 ans. Elle a formé une génération de harpistes, parmi lesquelles Marielle Nordmann, Denise Mégevand, Lucie Gascon et Annie Challan[4].

Lily Laskine est inhumée au cimetière parisien de Saint-Ouen, avec son époux et son beau-père[5]. Le jardin Lily-Laskine lui rend hommage dans le 17e arrondissement de Paris.

Prix et distinctions

Discographie

  • L'Art de Lily Laskine, 1996 (ASIN B00004UQ9H)
  • Concerto pour flûte et harpe de Wolfgang Amadeus Mozart, 2002 (ASIN B000063JA9)
  • Japanese Melodies for Flute and Harp, 1994 (ASIN B0000034O5)
  • The Complete Erato and HMV Recordings : Haëndel, Mozart, Boïeldieu, Bochsa, Debussy, Ravel Pierné, Ibert, Jolivet, Damase and others = 14 CD ERATO, 2014

Postérité

Le Concours international triennal de harpe Lily-Laskine est institué en son honneur en 1993. Le jury attribue un grand prix et un prix junior. Cinq éditions se sont tenues jusqu'en 2005.

Place des femmes à l'orchestre

Lily Laskine a été « remplaçante-titulaire », pendant trente ans, du pupitre de harpe de l'orchestre de l'Opéra national de Paris, après avoir remplacé les harpistes envoyés au front pendant la Première Guerre mondiale, mais n'a jamais été titulaire du poste. Elle a cependant « en principe » passé, en 1909, le concours lui permettant d'accéder au statut envié de « supplémentaire » dont les lauréates et lauréats sont appelés, dans l'attente qu'un poste se libère, à remplacer les titulaires autorisés à s'absenter[6],[7],[8].

Notes et références

  1. Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance n° 9/1370/1893, avec mention marginale du décès (consulté le 8 mai 2012).
  2. « Notice d’autorité BNF de Roland Charmy » (consulté le )
  3. « Les femmes dans l’orchestre », sur France Musique (consulté le ).
  4. « LILY LASKINE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  5. « Page du site de Philippe Landru sur le cimetière parisien de Saint-Ouen » (consulté le )
  6. Agnès Terrier, L'orchestre de l'Opéra de Paris : de 1669 à nos jours, Paris, Éditions de La Martinière, , 327 p. (ISBN 2-7324-3059-5, notice BnF no FRBNF39106942), p.221 « Les femmes à l'orchestre » et 233 « Les remplaçants ».
  7. Jean-Philippe Saint-Geours,Christophe Tardieu et Michel Sarazin, L'Opéra de Paris : coulisses et secrets du Palais Garnier, Paris, Plon, , 439 p. (ISBN 978-2-259-23019-3, notice BnF no FRBNF44467660), p.332-333 « Orchestre ».
  8. Aliette de Laleu, « Femmes et musique classique : les 5 questions qui fâchent », sur France Musique, .

Voir aussi

Bibliographie

  • Alain Pâris, Dictionnaire des interprètes et de l’interprétation musicale au XXe siècle, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (réimpr. 1985, 1989, 1995), 4e éd. (1re éd. 1982), 1278 p. (ISBN 2-221-08064-5), p. 604
  • Theodore Baker et Nicolas Slonimsky (trad. de l'anglais par Marie-Stella Pâris, préf. Nicolas Slonimsky), Dictionnaire biographique des musiciens [« Baker's Biographical Dictionary of Musicians »], t. 2 : H-O, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (réimpr. 1905, 1919, 1940, 1958, 1978), 8e éd. (1re éd. 1900), 4728 p. (ISBN 2-221-06787-8), p. 2322
  • Marielle Nordmann, Lily Laskine, Éditions Cahiers du Temps, 1999 (ISBN 2-911855-15-9)

Liens externes

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