Lilian Baels

Mary Lilian Henriette Lucie Josephine Ghislaine Baels, née le à Londres et morte le à Waterloo, fille d’Henri Baels, fut la deuxième épouse du roi Léopold III, portant le titre de princesse de Belgique, mais connue comme la princesse de Réthy[1].

Lilian Baels

Titre

Princesse consort des Belges


(9 ans, 7 mois et 10 jours)

Prédécesseur Astrid de Suède (reine)
Successeur Fabiola de Mora y Aragón (reine)
Biographie
Titulature Princesse de Belgique
Princesse de Réthy
Naissance
Londres (Royaume-Uni)
Décès
Waterloo (Belgique)
Sépulture Crypte royale de Laeken
Père Henri Baels
Mère Anne-Marie de Visscher
Conjoint Léopold III de Belgique
Enfants Alexandre de Belgique
Marie-Christine de Belgique
Marie-Esméralda de Belgique
Résidence Château d'Argenteuil

Enfance

Septième enfant d'une famille de la haute bourgeoisie ostendaise réfugiée en Angleterre en raison de la guerre, Mary Lilian Baels naît à Londres le .

Son père Henri Louis Baels est notamment avocat, échevin, actionnaire de sociétés de pêcherie, député à la Chambre, ministre de l'Agriculture et des Travaux Publics, et gouverneur de la province de Flandre Occidentale à partir de 1933.

Mary Lilian fréquente l'école primaire des Sœurs de Saint-Joseph à Ostende, puis l'Institut des dames du Sacré-Cœur. Elle parle le français, le néerlandais, l'anglais et l'allemand.

Sa famille s'installe à Knokke-le-Zoute en 1931.

Mariage

Le , le cardinal Joseph-Ernest Van Roey, archevêque de Malines et primat de Belgique fait lire une lettre dans toutes les églises de Belgique : le roi a épousé religieusement mais secrètement Lilian Baels le 11 septembre précédent. Le mariage civil n'aura lieu qu'en novembre soit deux mois plus tard en contravention à la législation belge, qui précise que seul le mariage civil a force de loi, et donc que le mariage religieux doit le suivre et non le précéder.

Cette nouvelle fait l'effet d'une bombe dans le peuple belge et sera un des éléments qui déclencheront la question royale, dont les véritables motifs résident dans la séduction que les régimes autoritaires avaient exercée sur le roi, et dans le fait qu'il s'était désolidarisé de son gouvernement réfugié à Londres.

Les sentiments pro-nazis que l'on prêtait à la princesse de Réthy seront accrédités auprès de la population belge lorsque les journaux révèlent qu'Adolf Hitler lui a envoyé des fleurs.

Lilian renonce au titre de reine (et reçoit du monarque le titre de « princesse de Réthy ») tandis que le Palais fait savoir que les futurs enfants nés de cette seconde union ne seront pas dynastes.

Le scandale est d'autant plus grand que le Palais n'est pas compétent pour décider si les enfants du Roi sont dynastes ou non : seule la Constitution le peut.

Seconde épouse du roi Léopold III (1941-1983)

Le , Lilian Baels donne le jour au prince Alexandre.

En , la famille royale belge est emmenée par les Allemands et sera libérée un an plus tard en Autriche. Le roi Léopold III, la princesse Lilian et leurs enfants ne rentrent pas en Belgique à la suite de la question royale et s'installent à Pregny en Suisse de 1945 à 1950. Ils attendront la consultation populaire de 1950 avant de revenir à Bruxelles dans une ambiance très tendue. Le remariage du monarque fut en effet, avec ses positions politiques et l'attitude qu'il eut vis-à-vis de son gouvernement, un des éléments qui lui attirèrent la critique.

Après l'abdication du roi Léopold III, le couple aura encore deux autres enfants : la princesse Marie-Christine en 1951 et la princesse Marie-Esméralda en 1956. Au cours de la première décennie du règne du roi Baudouin, la princesse Lilian de Réthy occupe le rôle de « Première dame de Belgique » et gère la vie de la Cour avec fermeté et raffinement, mais elle ne parviendra jamais à se faire aimer des Belges. Elle est très proche de ses trois beaux-enfants (Joséphine-Charlotte, Baudouin et Albert).

En 1958, elle crée la Fondation cardiologique Princesse Lilian qui a pour objectif d'offrir aux enfants atteints de malformations cardio-vasculaires, inopérables à l'époque en Belgique, la possibilité de bénéficier d'interventions d'avant-garde, développées aux États-Unis. Ce désir était né du succès de l'intervention chirurgicale subie un an auparavant par son fils le prince Alexandre.

Sur décision du gouvernement belge, le roi Léopold III et la princesse Lilian sont amenés à quitter, en 1959, le domaine de Laeken. Un an plus tard, ils s'installent avec leurs deux filles au domaine royal d'Argenteuil (Brabant), restauré et mis à leur disposition par l'État belge. Le couple y recevra dans la discrétion de très nombreuses personnes : ambassadeurs, ministres, scientifiques, anciens combattants, sportifs, etc. Mais la visite la plus prestigieuse restera celle de la reine Élisabeth II et du prince Philip en 1966. La princesse se consacre à Argenteuil à la gestion de sa fondation, à l'organisation des fréquentes réceptions et à sa harde de cerfs.

À partir de 1960, les relations deviennent tendues entre le roi Léopold III et la princesse Lilian d'une part et le roi Baudouin et la reine Fabiola de l'autre. Ils n'apparaîtront plus ensemble qu'une seule fois en public lors des funérailles de la reine née Élisabeth en Bavière, en 1965.

Veuvage (1983-2002)

Après le décès du roi Léopold III en 1983, la princesse Lilian continue de vivre au domaine royal d'Argenteuil, vend le diadème Cartier de la reine Elisabeth et fait éditer les mémoires posthumes de son époux, intitulés Pour l'Histoire. Elle était en froid avec sa fille, la princesse Marie-Christine, qui est partie vivre en Amérique au début des années 1980 et qu'elle n'a plus jamais revue.

Ses relations étaient meilleures avec son beau-fils le roi Albert II, devenu le nouveau chef de famille après le décès du roi Baudouin en 1993 qu'il avait tenu à lui apprendre personnellement avant qu'elle ne le sache par les médias. Le Roi s'est ensuite rendu à plusieurs reprises au domaine royal d'Argenteuil et a assisté aux côtés de la princesse de Réthy au mariage de la princesse Marie-Esméralda en 1998 à Londres avec le professeur Salvador Moncada, dont sont nés deux enfants, en 1998 et 2001.

La princesse Lilian de Réthy meurt le au château d'Argenteuil. Ses funérailles ont eu lieu en l'église Notre-Dame de Laeken en présence de toute la famille royale belge, du grand-duc Jean et de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg. Seule la princesse Marie-Christine n'avait pas voulu y assister. La princesse Lilian repose dans la crypte royale de l'église Notre-Dame de Laeken aux côtés du roi Léopold III et de la reine Astrid.

Ascendance

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
16. Petrus Paulus Baels
 
 
 
 
 
 
 
8. Petrus Paulus Baels
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
17. Theresia Francisca de Weert
 
 
 
 
 
 
 
4. Julius Ludovicus Baels
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18. Jacobus de Vos
 
 
 
 
 
 
 
9. Barbara Francisca de Vos
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
19. Maria Neveu
 
 
 
 
 
 
 
2. Henri Louis Baels
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
20. Petrus Mauricx
 
 
 
 
 
 
 
10. Jean Baptiste Mauricx
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21. Maria Anna Reyser
 
 
 
 
 
 
 
5. Delphina Alexandrina Mauricx
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
22. Bernardus Josephus Thuyn
 
 
 
 
 
 
 
11. Joanna Thuyn
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
23. Catharina Joanna Degrae
 
 
 
 
 
 
 
1. Lilian, Princesse de Réthy
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
24. Angelus de Visscher
 
 
 
 
 
 
 
12. Charles Joseph de Visscher
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
25. Rosalie Van der Plas
 
 
 
 
 
 
 
6. Adolphus Gustavus de Visscher
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
26. Dominicus Geers
 
 
 
 
 
 
 
13. Maria Geers
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
27. Catharina Taffyn
 
 
 
 
 
 
 
3. Anne Marie de Visscher
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
28. Jacobus Franciscus Opsomer
 
 
 
 
 
 
 
14. Jozef August Opsomer
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29. Josepha Benedicta Verougstraete
 
 
 
 
 
 
 
7. Alicia Victoria Opsomer
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
30. Felicianus de Meulenaere
 
 
 
 
 
 
 
15. Nathalia de Meulenaere
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
31. Barbara Rosalia Veroustraete
 
 
 
 
 
 

Références

  1. « Devenue princesse de Réthy », La Dernière Heure/Les Sports, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Michel Bruffaerts, La princesse Lilian et sa Fondation cardiologique, in: Museum Dynasticum (Bruxelles), XV, 2003, n° 2 ;
  • Jean-Michel Bruffaerts, Lilian of Belgium, a patron for cardiology, in: Acta cardiologica, 2004, 59 Suppl 1, pp. 5–12 ;
  • Jean-Michel Bruffaerts, Herman De Croo in de Stichtingen Prinses Marie-Christine en Prinses Liliane, in: Prevenier Walter (dir.), Herman De Croo. Visionair liberaal. 50 jaar in het Parlement. Een maatschappelijk bewogen leven, Brussel, Academic and Scientific Publishers, 2018, p. 250-268. En collaboration avec Walter Prevenier
  • Evrard Raskin, Princesse Lilian, la femme qui fit tomber Léopold III, Éditions Luc Pire, Bruxelles, 1999. L'ouvrage est qualifié de « biographie haineuse » par Michel Verwilghen dans Le Mythe d'Argenteuil, Éditions Racine, 2006, qui prend au contraire la défense du couple (l'auteur est un proche de la princesse).
  • Olivier Defrance, Lilian et le Roi : La biographie, Bruxelles, Racine, , 336 p. (ISBN 978-2-87386-942-7).

Articles connexes

Liens externes

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