Ligne de Saint-Mariens - Saint-Yzan à Blaye

[1]La ligne de Blaye à Saint-Mariens - Saint-Yzan est une ligne ferroviaire non électrifiée du sud-ouest de la France (département de la Gironde), à écartement standard et à voie unique. Elle reliait la gare de Blaye à celle de Saint-Mariens - Saint-Yzan, en desservant notamment Saint-Savin, Saint-Christoly-de-Blaye, Les Erits-Saint-Girons, Berthenon-Berson, et Cars - Saint-Paul[2].

Ligne de
Saint-Mariens - Saint-Yzan à Blaye

La bifurcation (dans son état de 2012) avec la ligne de Chartres à Bordeaux-Saint-Jean, au nord de la gare de Saint-Mariens - Saint-Yzan.
Pays France
Historique
Mise en service 1873
Fermeture 1938 (fermeture partielle)
Concessionnaires Chemins de fer des Charentes (1868 1878)
État (1878 1937)
SNCF (1938 1997)
RFF (1997 2014)
SNCF (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 547 000
Longueur 24,5 km
Pente maximale 10 
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Exploitant(s) SNCF
Trafic aucun

Bien que fermée au trafic, la voie n'a pas été déposée.

Histoire

La ligne trouve ses origines dans le besoin de raccorder la ville de Blaye à ligne Bordeaux-Nantes dans les années 1860[3]. Après de nombreux désaccords, et pour répondre aux besoins et injonctions de pouvoir rejoindre Coutras et Jonzac[4], la jonction est décidée à Saint-Mariens, alors que Montendre et Cavignac étaient également en lice.

Ce choix est également dicté par les besoins du ministère de la Guerre, qui a le besoin de relier la Citadelle de Blaye et ses garnisons de la meilleure manière à une ligne ferroviaire importante.

Une convention du [5] concède à la Compagnie des Charentes la construction de la ligne. Après de nombreuses tergiversations sur le choix d'un des trois tracés proposés, la ligne de 24,5 km est inaugurée le [6]. En , la compagnie est déclarée en faillite, puis rachetée par l'État et de fait intégrée dans la Compagnie de l'Ouest/État[7].

La gare de Blaye est alors construite sur un modèle simple, car les autorités de l'époque souhaitent disposer d'un bâtiment aisément démolissable en cas de perte de la citadelle. Sa construction volontairement légère en fait une structure trop fragile qu'il faudra reconstruire dès 1897.

Conséquences de l'accident du 20 août 1911

Le 20 août 1911 un accident ferroviaire se produit dans la gare de Blaye. Une locomotive déraille et plonge dans le canal voisin[8].

Circulation

Quatre trains quotidiens permettent aux voyageurs de rejoindre Saint-Mariens, gare à partir de laquelle ils peuvent rejoindre Bordeaux, Libourne, Coutras, mais encore Châteauneuf-sur-Charente ou Nantes. Malgré cela, le mécontentement est grandissant tant du côté des usagers que de la mairie de Blaye, notamment en raison des horaires inadaptés aux besoins et aux temps de trajet trop long pour rejoindre les principales villes desservies[9]. Dans les années 1930, l'automobile et l'autocar sont en plein essor, et l'utilisation de locomotives à vapeur pour un trafic omnibus sur cette petite ligne n'est pas étranger à son déclin. En conséquence, il fut décidé en 1937 de muter des autorails à moteur Diesel Renault type TE. À la fin de l'année, quatre d'entre eux seront en service, puis en 1938 dix exemplaires en tout seront affectés à la ligne Blaye - Coutras via Saint-Mariens - Saint-Yzan, en affectuant jusqu'à quatre allers-retours quotidiens[10].

Arrêt de l'activité

Lors de la constitution de la SNCF, de nombreuses lignes jugées peu rentables sont abandonnées ou fermées partiellement. C'est le cas pour la ligne de Blaye à Saint-Mariens - Saint-Yzan à partir du , qui n'est plus parcourue que par un trafic de fret de façon sporadique[11],[12], et ce malgré le renfort de quelques autorails pour les liaisons omnibus. Une circulation provisoire de voyageurs reprendra toutefois en septembre et à la suite de la déclaration de guerre, cette dernière nécessitant la réquisition de la majorité des autobus disponibles.

Le transport de marchandises offrira encore quelques circulations sur cette ligne, notamment en raison de la présence du port de Blaye, et la traction thermique se substituera à la vapeur dans les années 1950. L'implantation d'une grande société de stockage et d'entreposage (Société d'Exploitation MAritime BLAyaise - SEMABLA) en 1969 redonnera même un regain d'activité pendant presque trois décennies, celle-ci disposant même d'un ITE.

L'explosion dramatique des silos à grain de la société SEMABLA de Blaye le scellera le sort de la ligne[13]. Malgré la reconstruction du site, sa remise aux normes et la reprise de son activité, le transport des céréales est intégralement transféré par voie routière[14]. La voie est fermée à toute circulation en 2004, mais reste toutefois conservée.

La ligne constitue un potentiel pour une liaison TER Blaye-Bordeaux souhaitée par plusieurs associations[15],[16].

Compte tenu du contexte, cette future voie verte est un axe essentiel de développement touristique, de loisirs et de déplacement en sécurité pour collégiens et lycéens pour toutes les communes traversées.[17]

Commémoration

En 1973, une grande fête populaire est organisée pour célébrer le centenaire de la ligne. Un train formé par une BB 67000 et 10 voitures circule à l'occasion d'une marche spéciale. Par ailleurs, une des locomotives à vapeur emblématiques de cette ligne (la 2029 « Parthenay ») est aujourd'hui préservée au musée ferroviaire de Mulhouse [18],[19].

Notes et références

  1. « Piste cyclable verte St Mariens à Blaye », sur pcv.stmariens.blaye.free.fr
  2. « Histoire de lignes oubliées... : Ligne de Saint-Mariens-Saint-Yzan à Blaye », sur lignes-oubliees.com, (consulté le ).
  3. Archives de la ville de Blaye
  4. Décret impérial n° 102 du 12 février 1868
  5. Ministère des travaux Publics
  6. « Ligne de Saint-Mariens-Saint-Yzan à Blaye », sur www.lignes-oubliees.com, (consulté le )
  7. « 1873 le train arrive à Blaye », sur www.vieuxblaye.fr (consulté le )
  8. Roland Arzul, « Accidents »,
  9. Bulletin municipal no 26, décembre 2014 de Saint-Yzan de Soudiac.
  10. Ouvrage collectif, « Les archives autorails - Les Renault construits de 1929 à 1937 », Le Train, , p. 19 (ISSN 1296-5537)
  11. Ministère des transports - 5 décembre 1938
  12. Nicolas Neiertz, La coordination des transports en France: De 1918 à nos jours, Institut de la gestion publique et du développement économique, , 798 p. (ISBN 9782110898272), p. 45
  13. « 20 août 1997, les silos de la Semabla explosent : comme un bombardement à Blaye », sur sudouest.fr, (consulté le )
  14. « Explosion d'un silo de céréales à Blaye », sur Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques, (consulté le )
  15. Jérôme Jamet, « Les associations qui militent pour la réouverture de la ligne constatent amèrement que leur projet n’avance pas. », Sud-Ouest, (lire en ligne)
  16. « la ligne Blaye-Saint-Mariens en question », sur blayepassinement, (consulté le )
  17. « Piste cyclable verte St Mariens à Blaye », sur http://pcv.stmariens.blaye.free.fr
  18. « 1873, le train arrive à Blaye », sur vieuxblaye.fr (consulté le )
  19. « DU MUSÉE FRANÇAIS DU CHEMIN DE FER À LA CITÉ DU TRAIN », sur www.citedutrain.com, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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