Lesbian Herstory Archives

À la suite des émeutes de Stonewall de 1969, de nombreux groupes consacrés à la gay liberation (en) se sont formés. Joan Nestle attribue la création des Lesbian Herstory Archives aux émeutes de Stonewall « et au courage qui a trouvé sa voix dans les rues. »[3] La Gay Academic Union (en) (GAU) a été fondée en 1973 par des universitaires gays et lesbiennes intéressés à contribuer au mouvement. Les lesbiennes membres du syndicat ont créé un groupe de Consciousness raising (en) pour discuter du sexisme au sein de la GAU[4]. Les femmes s'inquiétaient de la facilité avec laquelle l'histoire des lesbiennes avait été oubliée et ne voulaient pas que leur histoire soit racontée par des historiens patriarcaux[5]. Joan Nestle expliqua plus tard que « les racines des Archives résident dans les voix silencieuses, les lettres d'amour détruites, les pronoms changés, les journaux intimes soigneusement éditées, les photos jamais prises, les distorsions euphémisées que le patriarcat laisserait passer. »[6] La devise des Lesbian Herstory Archives est « In memory of the voices we have lost ». L'énoncé initial de l'objectif de l'organisation prévoyait que la collection ne serait jamais être échangée ou vendue, qu'elle devrait être hébergée dans un espace communautaire lesbien géré par des lesbiennes et que toutes les femmes devraient y avoir accès[7]^,[8].

Les fondatrices des Lesbian Herstory Archives, Joan Nestle, Deborah Edel, Sahli Cavallo, Pamela Oline et Julia Penelope, avaient des antécédents dans le féminisme lesbien et le lesbianisme politique[4]. La militante lesbienne Mabel Hampton, qui avait travaillé comme femme de ménage pour la famille de Nestle pendant l'enfance de celle-ci, a également été l'une des premières collaboratrices[5]. Les fondatrices ont commencé à rassembler et à conserver des documents et des artefacts liés à l'histoire des lesbiennes. Elles étaient intéressées par l'histoire sociale de la communauté et ont rassemblé toutes sortes de documents liés à l'histoire des lesbiennes, que la lesbienne soit célèbre ou fasse partie d'un groupe marginalisé. Deborah Edel a raconté plus tard comment elles disaient plaisamment que si un objet était touché par une lesbienne, elles le ramasseraient[5]. Les Archives ont fait leurs débuts en 1974 dans la cuisine d'un appartement de l'Upper West Side appartenant à Nestle. L'emplacement d'origine des archives a été reconnu comme site historique des droits des femmes (en) pour l'arrondissement de Manhattan en 2008[9].

LHA a commencé à produire un bulletin d'information, le Lesbian Herstory Archives News, en juin 1975[10] et a ouvert ses archives à la communauté en 1976[10]. En 1979, LHA est devenu l'un des premiers organismes à but non lucratif queer à New York quand ils se sont constitués en tant que Lesbian Herstory Educational Foundation[6] In 1979 LHA became one of the earliest queer non-profits in New York when they incorporated as the Lesbian Herstory Educational Foundation.[6].

Les Archives ont finalement envahi une grande partie de l'appartement de Nestle et il devint nécessaire de trouver de nouveaux locaux. Après des années de collecte de fonds, commencées en 1985, LHA a acheté un brownstone de quatre étages au 484 14th Street à Park Slope en 1990. Les Archives ont été relocalisées dans leur nouvelle adresse en 1992 et une ouverture officielle a eu lieu en juin 1993. Le 16^e numéro du bulletin des Lesbian Herstory Archives de décembre 1996 annonçait que l'hypothèque du bâtiment avait été payée[11]. Aujourd'hui, sa collection comprend quelque 11 000 livres et 1 300 titres de périodiques, ainsi qu'un nombre inconnu de photographies.

Les Lesbian Herstory Archives ont commencé avec des documents personnels donnés par les fondatrices. Elles comprennent tout ce qui a été écrit par Joan Nestle. Les fondatrices ont lancé un appel aux dons de matériaux et augmenté progressivement leur collection au fil des ans. Aujourd'hui, la collection contient toutes sortes d'artefacts historiques, y compris des journaux, des journaux intimes, des photographies, des cassettes, des affiches, des pins, des périodiques, des zines, des t-shirts et des vidéos. Des copies des films peuvent être consultées aux Archives et les originaux sont stockés hors site dans une installation de stockage à température contrôlée[12].

LHA a accepté des dons de documents tout au long de son histoire. Mabel Hampton a fait don de sa grande collection de lesbian pulp fiction en 1976[13]. Des fichiers de la New York Lesbian and Gay Historical Society et du Lesbian History Project ont été donnés aux Archives lors de la dissolution de ces organisations[10]. Les Archives hébergent la Red Dot Collection, qui comprend la bibliothèque du chapitre new-yorkais des Daughters of Bilitis, la première organisation lesbienne nationale aux États-Unis[5]. L'écrivain et activiste Audre Lorde a fait don de certains de ses manuscrits et papiers personnels[14]. La Marge MacDonald Special Collection se compose des livres, papiers et journaux de Marge MacDonald, qui a laissé par testament les documents à LHA malgré l'objection de sa famille, qui voulait les détruire[15]^,[16]. La société de production de The L World a fait don de son matériel de presse en 2010[12]. Barbara Smith a fait don de ses archives aux LHA[17].

Le site web des Lesbian Herstory Archives, qui a fait ses débuts en 1997, a évolué pour inclure une collection numérique présentant une visite virtuelle des Archives[18]. La collection numérique est hébergée par la Pratt Institute School of Information (en). LHA numérise ses collections audio et papier et les video oral histories des Daughters of Bilitis. Les LHA conservent plus de 1 500 fichiers qu'ils ont microfilmés en un ensemble de 175 bobines[19].