Les Grottes (Genève)
Les Grottes sont un quartier de la ville de Genève (Suisse). Il fait partie du secteur administratif Genève-Cité.
Pour les articles homonymes, voir Grotte (homonymie).
Les Grottes | |||
Administration | |||
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Pays | Suisse | ||
Canton | Genève | ||
Ville | Genève | ||
Code postal | 1201 | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 46° 12′ 39″ nord, 6° 08′ 21″ est | ||
Transport | |||
Tramway | |||
Bus | |||
Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte : Genève
Géolocalisation sur la carte : canton de Genève
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Histoire
Au XVIIIe siècle, au-delà de la porte Cornavin[1] on trouve des bois et des champs, ainsi que les domaines de quelques riches bourgeois[2],[3]. On y trouvait aussi des vignobles. Plus tard, on construisit des hangars à bois. Le quartier tirerait son appellation d'un ruisseau appelé Nant de Pissevache ou Nant des Crottes selon les sources, plus tard nommé Nant des Grottes[4]. Il fut canalisé en 1937 car il débordait souvent de son lit. Il en subsiste un tracé repérable aujourd'hui grâce aux pièces de céramique posées au sol à la suite de l'initiative d'associations et de personnes habitant le quartier.
Sur les deux rives de la rivière se trouvaient deux grandes propriétés, l'une au sud appartenait aux Oltramares, protestants d'origine italienne, et au Nord se trouvait la propriété des Berger. Une pépinière au bas de ces propriétés disparut avec la construction de la gare de Cornavin en 1856.
La présence de la gare et le rattachement à la ville de Genève en 1850[5] amena un essor industriel dans le quartier (d'où l'appellation de l'actuelle rue de l'Industrie). Deux manufactures furent construites, ainsi que de petites maisons ouvrières rue du Cercle.
La construction du quartier des Grottes actuel débuta sur initiative d'un entrepreneur nommé Jean-Pierre Berger[6] entre 1872 et 1880. Le quartier devait, selon les plans de Pierre Berger, être destiné à la classe des artisans et des fonctionnaires, avec l'actuelle rue des Grottes constituant l'artère commerciale. Il en alla autrement: situé à l'arrière de la gare il accueillit rapidement une population ouvrière et même parfois saisonnière. Le journal anarchiste Le Révolté y eut son siège avant de déménager à Paris. L'une des premières épiceries coopératives se mit en place et des logements ouvriers furent construits rue Louis Favre à la fin du siècle.
En 1909 la gare de Cornavin prend feu et est entièrement reconstruite après la décision de la Société des Nations de s'installer à Genève en 1919. La nouvelle gare est complètement achevée en 1931.
À partir du début des années 1930, les autorités interdisent toute rénovation de maison dans ce quartier qui avait mauvaise réputation en raison de sa pauvreté, et parce qu'on y trouvait de nombreux réfugiés politiques. La ville achète pratiquement tout le quartier dans le but de le raser et de construire un centre-ville à l'américaine.
Dès la fin des années 60, la ville de Genève envisage de raser le quartier pour construire un centre commercial et des logements. Une fondation est créée pour mener à bien ces projets : la Fondation pour l'aménagement des Grottes (FAG). Ces initiatives rencontrent une forte résistance des habitants et habitantes du quartier, résistance qui deviendra par la suite une donne historique. Une plaquette publiée en 1971 annonce la mort prochaine du quartier "car demain il sera livré à la pioche des démolisseurs"[7].
Le 11 mars 1975 la FAG fait une présentation d'un projet d'urbanisme au ont lieu au Centre de loisirs des Asters qui suscite une forte résistance de la part des personnes habitant le quartier. Sont présents Philippe Gfeller architecte et urbaniste, des personnalités politiques membres de la FAG dont son directeur Louis Ducor, Claude Ketterer, conseiller administratif de la Ville de Genève et Louis Ducor, alors directeur de la Fondation pour l'aménagement des Grottes (FAG). La FAG présente un projet d'urbanisme qui n'est pas encore validé par les autorités municipales en charge de l'aménagement du territoire. Les personnes contestataires habitant le quartier annoncent une réunion pour la semaine suivante. Ce sont les débuts de l'Action populaire aux Grottes (APAG) qui est fondée formellement le 18 avril 1975[8].
La tradition de squat du quartier remonte à l'occupation du café Papillon par les féministes du MLF en 1976[9]. L'association Lestime, issu de la mouvance lesbienne du MLF à Genève s'y établit dès 2002.
La crise économique, à la suite de la crise pétrolière, provoque l'abandon de plusieurs projets successifs d'autant plus qu'en 1977, le mouvement de quartier Action Populaire aux Grottes (APAG) fait appel à des squatteurs pour s'opposer au plan de démolition intégrale des bâtiments. Pendant plusieurs années, occupations et évacuations se succèdent. Une initiative populaire est refusée par le peuple genevois par une petite marge. Le quartier est alors à moitié squatté, comprenant plusieurs bars, ateliers ou crèches squattés. Finalement, les autorités communales et cantonales se décident pour une rénovation légère de la plupart des bâtiments.
Les immeubles squattés sont aujourd'hui presque tous évacués. Alors que la plupart ont été transformés et rénovés, les édifices en plus mauvais état ont été démolis et reconstruits intégralement. Les loyers des immeubles de la ville étant proportionnels au revenu, le quartier ne s'est qu'à moitié embourgeoisé.
À la même époque que celle de l'interdiction des rénovations, le quartier est subdivisé en îlots, d'où le nom « îlot 13 » qui est encore utilisé pour définir le plus grand de ces blocs de maisons, situé directement derrière la gare Cornavin (bordé par la rue des Gares et la rue Montbrillant). Dans cette partie du quartier, les squatteurs ont réussi à obtenir quatre immeubles et un centre de quartier autogéré (la Buvette des Cropettes) et la permission de pouvoir les rénover eux-mêmes.
Architecture et Urbanisme
Rues, places
- Rue des Grottes
- Rue Fendt
- Rue du Midi
- Rue de L'industrie
- Rue de la Faucille
Bibliographie
Philippe Gfeller, Place des Grottes, Éd. d'En bas, (ISBN 978-2-8290-0402-5 et 2-8290-0402-7, OCLC 843187267, lire en ligne)
Liens externes
- « Plan schématique des quartiers de la Ville de Genève »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- [PDF] Le quartier des Grottes. (203 Ko) édité par la Ville de Genève
- Emission de la TSR du 9 juin 1972 http://www.rts.ch/archives/tv/information/affaires-publiques/3447702-le-quartier-des-grottes.html
- Emission de la RTS du 21.08.2009
Références
- « Histoire du Quartier des Pâquis »
- « Histoire et développement du quartier Grottes Saint-Gervais - Découvrir le quartier - Grottes Saint-Gervais - Vie de quartier - Ville de Genève - Site officiel », sur www.ville-geneve.ch (consulté le )
- http://www.ville-geneve.ch/fileadmin/public/Departement_5/Publications/UAC-Grottes-brochure-ville-geneve.pdf, brochure de quartier des Grottes, page 7.
- .
- « Aperçu historique des quartiers - Pâquis »
- http://www.grottesvillage.ch/home.html
- Eugène-Louis Dumont (photogr. Roger d'Ivernois), La Genève des Grottes, Genève, Editions "Journal de Genève", , non numéroté
- « Quartier des Grottes enregistrement d'une séance houleuse », sur www.archivescontestataires.ch (consulté le )
- Brochure du quartier des Grottes, UAC Ville de Genève http://www.ville-geneve.ch/fileadmin/public/Departement_5/Publications/UAC-Grottes-brochure-ville-geneve.pdf
Annexes
- Gfeller, Philippe., Place des grottes, Lausanne/Charenton-le-Pont, En bas, , 251 p. (ISBN 978-2-8290-0402-5, OCLC 824653970, lire en ligne)
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