Le Paon se plaignant à Junon

Le Paon se plaignant à Junon est la dix-septième fable du livre II de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.

Le Paon se plaignant à Junon

Illustration de Gustave Doré.

Auteur Jean de La Fontaine
Pays France
Genre Fable
Éditeur Claude Barbin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1668

L'origine de cette fable est « Le Paon à Junon » de Phèdre.

Texte de la fable

[Phèdre[1],[2]]

Le Paon se plaignait à Junon[3].
" Déesse, disait-il, ce n'est pas sans raison
            Que je me plains, que je murmure :
            Le chant dont vous m'avez fait don
            Déplaît à toute la nature ;
Au lieu qu'un Rossignol, chétive créature,
        Forme des sons aussi doux qu'éclatants,
            Est lui seul l'honneur du printemps. "
            Junon répondit en colère :
        " Oiseau jaloux, et qui devrais te taire,
Est-ce à toi d'envier la voix du Rossignol,
Toi que l'on voit porter à l'entour de ton col
Un arc-en-ciel nué[4] de cent sortes de soies ;
            Qui te panades[5], qui déploies
Une si riche queue, et qui semble à nos yeux
            La boutique d'un lapidaire[6] ?
            Est-il quelque oiseau sous les cieux
            Plus que toi capable de plaire ?
Tout animal n'a pas toutes propriétés.
Nous vous avons donné diverses qualités :
Les uns ont la grandeur et la force en partage :
Le Faucon est léger, l'Aigle plein de courage;
            Le Corbeau sert pour le présage ;
La Corneille avertit des malheurs à venir ;
            Tous sont contents de leur ramage[7].
Cesse donc de te plaindre, ou bien pour te punir
            Je t'ôterai ton plumage.

 Jean de La Fontaine

Illustrations

Notes et références

  1. (la) Phèdre, « PAVO AD JUNONEM », sur gallica.bnf.fr,
  2. Phèdre (trad. Ernest Panckoucke), « LE PAON À JUNON », sur gallica.bnf.fr,
  3. Junon (en grec : Héra) est la déesse du ciel, protectrice du mariage, épouse de Jupiter dont elle est la sœur. Elle est connue pour sa jalousie (justifiée) et la haine dont elle poursuit les troyens. Son attribut est le paon.
  4. Nuer : "disposer les couleurs selon les nuances" (dictionnaire de Furetière) ; tisser, broder en un dégradé de couleur (terme de tissage de laine ou soie).
  5. Se panader : faire le paon, marcher avec superbe, parader, se pavaner, marcher avec une gravité fière.
  6. Marchand de pierres précieuses. Ovide raconte dans les Métamorphoses que Junon s'empare des cent yeux d'Argus assassiné pour les transformer : "La fille de Saturne (en grec : chronos) les recueille et les place sur les plumes de son oiseau (le paon), dont elle couvre la queue d'une constellation de pierrerie." (livre 1).
  7. Chant (voir Le Corbeau et le Renard).

Articles connexes

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