Le Livre du courtisan
Le Livre du Courtisan (Il libro del cortegiano) est un livre de Baldassare Castiglione publié en italien en 1528.
Le Courtisan | |
Le Courtisan, nouvellement traduict de langue ytalicque en françoys. Avec priuilege. On les vend au Palais en la galerie près la Chancellerie, en la bouticque de Jehan Longis et de Vincent Sertenas | |
Auteur | Baldassare Castiglione |
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Pays | Italie |
Version originale | |
Langue | italien |
Titre | Il libro del cortegiano |
Éditeur | li heredi di Philippo di Giunta |
Lieu de parution | Florence |
Date de parution | 1528 |
Version française | |
Traducteur | Jacques Colin, d'Auxerre |
Éditeur | Jehan Longis et Vincent Sertenas |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1537 |
Nombre de pages | In-8°, II-238 ff |
Genèse
Le livre est écrit d'après les discussions des courtisans de la cour d'Urbino au XVIe siècle, auxquelles son auteur aurait pu participer de 1504 à 1513.
Castiglione avait songé un moment à dédier son livre à François Ier.
Contenu
L'ouvrage se veut éducatif. Il vise à décrire le « courtisan idéal », sa manière de se comporter, d'être.
L'ouvrage est divisé en quatre livres. L'action se déroule au mois de , juste après le passage du pape Jules II à Urbino. L'auteur est absent des discussions à ce moment.
Loin d'être un « vil flatteur », le Courtisan de Castiglione réunit en lui toutes les vertus que la Renaissance exige de l'homme individuel et social. L'idéal chevaleresque du Moyen Âge et l'idéal culturel de l'Humanisme, les armes et les lettres, s'unissent pour former un modèle qui inspirera ensuite de nombreuses variations.
Cette œuvre prône les valeurs morales de la courtoisie à travers ses différents personnages d'un genre nouveau, représentant chacun les idées reçues d'un milieu bien défini et agissant en fonction des codes sociologiques, s'inspirant alors du proverbe de Platon : « Omnia vincit politus » qui renvoyait initialement à l'utilité de l'éducation[pas clair]. Castiglione a recours dans cet ouvrage à la forme dialogique pour exposer à la fois ses propres idées et celles qui s'en distinguent, en faisant intervenir à la fois des hommes et des femmes. La forme, fréquente dans l'Antiquité, s'oppose à celle du traité, qui expose systématiquement et unilatéralement un propos, été souvent utilisée dans la littérature humaniste, principalement en Italie.
Le Livre du courtisan n'est pas un livre théorique. C'est une conversation pleine d'esprit, de grâce et de désinvolture (les trois plus grandes qualités de l'homme de cour selon Castiglione), de poésie aussi, qu'échangent des amis dans le cadre de la cour du palais ducal d'Urbino, une des plus raffinées d'Italie à l’aube du XVIe siècle. Pendant quatre soirées, on danse, on écoute de la musique, on plaisante, et surtout on discute des « manières », bonnes ou mauvaises, des princes, dont il faut attirer les faveurs, des femmes, de l'amour.
Postérité
Réception
Le Livre connaît un succès immédiat en Europe à sa parution. Il sert par la suite de manuel de savoir-vivre dans les cours européennes.
Les plus grands auteurs, tels que Rabelais, Montaigne, Cervantès et Shakespeare, ont lu et retenu les leçons de Castiglione.
Traductions
Il Cortegiano a été traduit trois fois en français. Une première traduction attribuée à Jacques Colin d'Auxerre a paru en 1537 à Paris, neuf ans après la publication du livre à Venise et à Florence. Une deuxième traduction par Gabriel Chappuys parut à Lyon en 1585 avec le texte italien en regard ; sa traduction est celle qui rend le plus justice au texte original. Enfin, en 1690, l'œuvre de Castiglione a été traduite par l'abbé Jean-Baptiste Duhamel. Cette troisième traduction est abrégée et édulcorée, car elle tient compte des censures imposées par l'Église catholique.
Alain Pons fait paraître en 1987, aux éditions Gérard Lebovici, une version améliorée de la traduction de Chappuys. Au moment de cette réédition de 1987, Le Livre du Courtisan n'était plus disponible en langue française depuis trois siècles. Cette version de 1987 a été rééditée en 2009 par les éditions Ivrea.
Voir aussi
Bibliographie
- Baldassare Castiglione, Les quatre livres du courtisan du conte Baltazar de Castillon / réduyct de langue ytalicque en françoys (par Jacques Colin), Denys de Harsy, (lire en ligne).
- Baldassare Castiglione, Le Courtisan, Lyon, France, Francois Juste, (lire en ligne).
- Le parfait courtisan du comte Baltasar Castillonois / es deux langues respondans par deux colomnes, l'une à l'autre... de la traduction de Gabriel Chappuys..., Paris, Nicolas Bonfons, 1585, 658 p., in-8° Lire en ligne.
- Le parfait courtisan et la dame de cour, traduction nouvelle de l'italien Baldassar Castiglione, Paris, Estienne Loyson, 1690. Lire en ligne
- Baldassare Castiglione, Il libro del Cortegiano, Roma Bulzoni, .
- Baldassar Castiglione, Le Livre du Courtisan, présenté et traduit de l'italien d'après la version de Gabriel Chappuys par Alain Pons, Éditions Ivrea, 2009.
- Baldassar Castiglione, L'Idéal courtisan (extrait du Livre du Courtisan), Allia, Paris, 2019, 128 p.
Articles connexes
- Le Réveil-matin des courtisans (1539), de Fray Antonio de Guevara (1480-1545)
- La Courtisane, de Pierre L'Arétin (1525 et 1534)
Liens externes
- D'autres éd. en ligne sur Gallica.
- (it) Il dialogo del Cortegiano [pdf incomplet] (1854).
- (la) De Balthassaris Castilionis opere cui titulus Il libro del cortegiano (1856).
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