Le Donjon

Le Donjon est une commune française, située dans le département de l'Allier en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Le Donjon

L'église Saint-Maurice.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Allier
Arrondissement Vichy
Intercommunalité Communauté de communes Entr'Allier Besbre et Loire
Maire
Mandat
Guy Labbé
2020-2026
Code postal 03130
Code commune 03103
Démographie
Gentilé Donjonnais, Donjonnaises [1]
Population
municipale
1 068 hab. (2018 )
Densité 29 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 21′ 05″ nord, 3° 47′ 37″ est
Altitude Min. 265 m
Max. 466 m
Superficie 37,02 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Dompierre-sur-Besbre
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Le Donjon
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Le Donjon
Liens
Site web mairie-le-donjon.fr

    Géographie

    Localisation

    Le Donjon est situé à l’est du département de l’Allier, sur l’axe routier Lapalisse-Digoin, à une vingtaine de kilomètres de ces deux villes et à une cinquantaine de kilomètres de Vichy, Roanne ou Moulins.

    La commune se situe dans les Basses Marches du Bourbonnais dont elle était le chef-lieu.

    Sept communes sont limitrophes[2] :

    Hydrographie

    La commune est traversée par le Crésançon, un affluent de la Vouzance et par le ruisseau de Loddes.

    Transports

    Le territoire communal est traversé par les routes départementales 994 (ancienne route nationale 494) reliant Digoin à Lapalisse, 989 (ancienne route nationale 489) reliant Moulins à Marcigny, 15 (Dompierre-sur-BesbreMontaiguët-en-Forez), 23 (vers Varennes-sur-Allier), 127, 166, 466 et 566, ces quatre dernières routes assurant une desserte locale[2].

    Urbanisme

    Typologie

    Le Donjon est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (83,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (67,8 %), forêts (12,6 %), terres arables (10,9 %), zones agricoles hétérogènes (4,8 %), zones urbanisées (3,2 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,8 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].

    Histoire

    Au siècle dernier plusieurs découvertes intéressantes ont été faites : un buste d’Hercule en bronze, un aureus (monnaie d’or) à l’effigie d’Auguste, une médaille romaine (ces objets se trouvent au musée de Moulins).

    Au Moyen Âge, le canton était rattaché au duché de Bourgogne d’où le nom de Val de Bourgogne. Il dépendait alors du bailliage de Semur-en-Brionnais. Ce n’est qu’au XIIIe siècle qu’il se sépara de la Bourgogne à la suite du mariage d’Agnès de Bourbon et de Jean de Bourgogne. Dès 1375, les représentants des ducs de Bourgogne et de Bourbon décidèrent que tout ce qui était du ressort des châtellenies de Châtelperron, du Donjon et du Pin relèverait du duc de Bourbon.

    Ainsi naquirent les « Basses Marches du Bourbonnais » formant une zone comprise entre la Madeleine et la Loire en comptant vingt paroisses appartenant aux cantons de Dompierre, Jaligny et du Donjon. Au XIXe siècle, cette région pauvre fut aussi appelée « pays des ventres jaunes » en raison de son sol ingrat.

    Les paroisses d'Huillaux, de Melleray et du Donjon ont été réunies en septembre 1791 pour constituer la commune du Donjon. Pendant la Révolution française, la ville prit le nom de Val-Libre[10]. Ce nom se retrouve dans le nom de la communauté de communes Donjon - Val Libre, qui a existé jusqu'en 2016.

    Prosper Jacques Barthélémy Terrier, médecin humaniste maire du Donjon en 1847 est élu député de l’Allier en 1848. Il avertit, de Paris, les républicains donjonnais du coup d'État du 2 décembre 1851. Les notables du canton entraînent la population du canton, et dès le , la population se soulève et prend le contrôle de Donjon. Deux cent cinquante insurgés se dirigent vers la sous-préfecture, où ils sont rejoints par des contingents des cantons de La Palisse et Jaligny. Après quelques combats, Lapalisse tombe, mais chacun rentre dans ses foyers quand la nouvelle de la réussite du coup d'État arrive. Bien que le mouvement ait été limité, la répression est ensuite très sévère[11]. Proscrit obligé de partir en exil, il passe 7 ans à Jersey et Guernesey en compagnie de Victor Hugo dont il devient le médecin personnel et l’ami.

    Bernard Honoré Préveraud (beau-frère de Terrier) dirige en , avec d’autres républicains, le soulèvement donjonnais contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte (Napoléon III). Condamné à mort par contumace il est contraint à l’exil à Jersey où il se lie d’amitié avec Hugo. Preveraud et Terrier reposent côte à côte au cimetière du Donjon.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 2001 mars 2008 Jacques Cortez PRG Médecin, conseiller général du canton du Donjon (1982-2008)
    mars 2008 avril 2014 Janine Chartier PRG  
    avril 2014 En cours
    (au )
    Guy Labbé[12] PS Retraité de la fonction publique
    Réélu en 2020

    Rattachements administratifs et électoraux

    Le Donjon était le chef-lieu d'un canton regroupant treize communes. À la suite du redécoupage des cantons du département, la commune est rattachée au canton de Dompierre-sur-Besbre[13].

    Au niveau judiciaire, la commune relève de la cour administrative d'appel de Lyon, de la cour d'appel de Riom, du tribunal administratif de Clermont-Ferrand, de la cour d'assises de l'Allier, du tribunal d'instance de Vichy, du tribunal de grande instance et du tribunal de commerce de Cusset[14].

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[16].

    En 2018, la commune comptait 1 068 habitants[Note 2], en diminution de 1,29 % par rapport à 2013 (Allier : −1,82 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 4361 4361 5031 5131 6951 8031 8711 9071 945
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 9261 8792 0482 0782 1502 1852 2102 0981 964
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 9611 9932 0431 7801 8171 8411 7481 7531 592
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    1 5221 5121 4471 3661 2581 1681 1021 0851 064
    2018 - - - - - - - -
    1 068--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[10] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    Le Donjon relève de l'académie de Clermont-Ferrand. Elle gère l'école élémentaire publique Marlène-Jobert[18].

    Les élèves poursuivent leur scolarité au collège Victor-Hugo, géré par le conseil départemental de l'Allier et situé dans la commune[18], puis pour les filières générales et technologiques, au lycée de Presles à Cusset[19] (renommé lycée Albert-Londres).

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    L'église Saint-Maurice.
    • Église Saint-Maurice.
    • Château de Contresol

    Le château de Contresol a été construit entre 1882 et 1891. Les principaux architectes sont René Moreau, Jean Moreau, Jean Bélisaire et Joseph Génermont. Le château est inscrit aux Monuments historiques depuis le . Il sera définitivement classé Monument historique le [20]. La totalité du château est classée, y compris les décors et les aménagements intérieurs (cuisine, fruitier, chaufferie, monte-charges, hall, escaliers, galerie, office, salle à manger, salons, bibliothèque, chambres avec leurs boiseries, cheminées, tapisseries, toiles peintes) ; le parc avec son système hydraulique et ses fabriques (glacière), la chapelle, le château vieux dit « Vieux Contresol » et les communs.

    Visite libre des extérieurs, avec panneau d'information, de cet imposant château néo-gothique en briques bicolores planté dans un parc et entouré d'un site boisé. Il est agrémenté de tours d'angle à lanternon, de lucarnes sculptées, de fenêtres à meneaux et de pinacles. La visite vous entraînera dans le parc, la régie du vieux château, la chapelle et la glacière.

    • Musée du Patrimoine rurale et de la vie d’autrefois

    À l'initiative de Guy Coulon naît en 1997 le Musée de la Roue, installé d'abord au domicile de son concepteur, à la sortie du Donjon, route de Digoin. Il présentait toutes les étapes de la fabrication traditionnelle d'une roue. En 2007, le musée, sous couvert d'une association de bénévoles, intègre de nouveaux locaux sur la place du Champ de foire et, élargissant son objet, prend le nom de Musée du Patrimoine rural et de la Vie d'autrefois. On peut y découvrir sous forme de scènes animées par des automates divers épisodes de la vie rurale : la veillée au coin du feu, les lavandières, les scieurs de long, etc.

    • Parc du Plessis

    Accès libre. Ancien parc d'un château du XIXe siècle, aujourd'hui siège de l'Hôtel de ville, on y entre par un portail ouvragé remarquable. D'imposants arbres centenaires, ainsi qu'une « mare communale de l'Allier » protégeant faune et flore dans sa roselière en font un lieu de promenade et de repos très agréable. Le regard s'arrêtera sur les deux « champignons », guérites abritant autrefois les châtelains surpris par la pluie au cours de leurs balades. Au sein du parc deux maisons de gardiens ou palefreniers ont été aménagées en deux gîtes.

    Personnalités liées à la commune

    • Jean-Baptiste Méplain (18/01/1729 - 30/08/1794) : procureur fiscal et notaire royal au Donjon dès 1762 ; dernier bailli (nommé en 1785) et premier maire du Donjon à la Révolution française (il fut l'un des commissaires choisis par l'assemblée de la sénéchaussée de Moulins pour la rédaction des cahiers de doléance), également procureur-syndic sous la Révolution, et absent de tout acte (semble-t-il) sous la Terreur. Il est décédé en 1794.
    • Jean-Marien de Viry, président du Directoire du Donjon, fut guillotiné à Lyon en 1793 pour n'avoir pas détruit les tours de son château du Coude (commune de Loddes).
    • Hector-François Préveraud de La Boutresse (Le Donjon, 1743 - Le Donjon, 1845), député de l'Allier (1815-1827).
    • Prosper Jacques Barthélémy Terrier (1805-1876), maire du Donjon et député de l'Allier, beau-frère de Bernard Honoré Préveraud ; mort au Donjon, où il est enterré.
    • Bernard Honoré Préveraud (1823-1920), homme politique français et député de l'Allier.
    • Jules Gacon (8/10/1847 - 21/11/1914), sénateur-maire du Donjon sous la IIIe République. Fils d'un chaudronnier, docteur en médecine, il exerça sa vocation dans sa commune natale. Il fut président du Conseil général pendant seize ans et était l'un des chefs du parti radical dans l'Allier. Les questions sociales le passionnèrent. Une statue honore sa mémoire sur la place qui porte son nom au Donjon.
    • Simone de Tervagne (1911-1992), écrivain, journaliste. Elle est née à Londres, mais revient au Donjon, dont sont originaires ses parents, à l'âge de 7 ans et y vit jusqu'à sa majorité. Elle raconte cette enfance (malheureuse) dans son roman La Haine maternelle, publié en 1947 aux éditions Nagel. Elle était l'épouse de Georges Dupont dit de Tervagne (né à Terwagne en Belgique), auteur dramatique, conteur, journaliste, scénariste et dialoguiste qui se consacra essentiellement au théâtre et à la télévision.
    • Émile Henry (1923-2021), docteur vétérinaire, ancien conseiller général du canton du Donjon et ancien président du Groupement de défense sanitaire de l'Allier, a exercé et vécu au Donjon. Mémoire vivante du Bourbonnais et de sa culture, il fut l'un des premiers à avoir utilisé la technique de la césarienne pour les naissances bovines, notamment pour la race charolaise.
    • Gilbert Montagné, né le , chanteur-auteur compositeur français, venait enfant rendre visite à sa grand-mère à Saint-Léon. Il a établi sa résidence secondaire au Donjon et y vient aussi souvent que possible en famille.

    Héraldique

    Les armes de la commune se blasonnent ainsi :

    D’azur au donjon d’or ouvert, ajouré et maçonné de sable.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. https://www.habitants.fr/allier-03
    2. Carte du Donjon sur Géoportail.
    3. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    4. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    10. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    11. Agnès Roche, « Un terreau favorable », Études rurales, nos 171-172, , p. 109-110.
    12. « Liste nominative des communes de l'Allier » [PDF], sur maires-allier.fr, Association des maires et présidents d'intercommunalité de l'Allier, (consulté le ).
    13. Décret no 2014-265 du 27 février 2014 portant délimitation des cantons dans le département de l'Allier.
    14. « Liste des juridictions compétentes pour une commune », sur le site du ministère de la Justice (consulté le ).
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    18. « Annuaire : Résultats de recherche », Ministère de l'Éducation nationale (consulté le ).
    19. « Sectorisation des lycées - 2GT - Allier » [PDF], Direction des services départementaux de l'Éducation nationale de l'Allier, (consulté le ).
    20. « Château de Contresol », notice no PA03000026, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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