Lantages
Lantages est une commune française, située dans le département de l'Aube en région Grand Est.
Lantages | |
10188 LANTAGES 1 (1) 01.jpg | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Aube |
Arrondissement | Troyes |
Intercommunalité | Communauté de communes du Chaourçois et du Val d'Armance |
Maire Mandat |
Didier Henaut 2020-2026 |
Code postal | 10210 |
Code commune | 10188 |
Démographie | |
Gentilé | Lantageois, Lantageoises |
Population municipale |
219 hab. (2018 ) |
Densité | 12 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 04′ 24″ nord, 4° 12′ 39″ est |
Superficie | 18,87 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Troyes (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton des Riceys |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Géographie
L'altitude moyenne y est de 170 mètres et la commune a une superficie de 1 887 ha et 43 a.
Ce village est situé à 6 km à l'est de Chaource (chef-lieu de canton), 15 km à l'ouest de Bar-sur-Seine (chef-lieu d'arrondissement jusqu'en 1926) et 31 km au sud de Troyes (chef-lieu de département). Il est traversé par le ru de la fontaine Theumée et par le ruisseau de la Marve prenant sa source à Balnot-la-Grange (11 km au sud) et se jetant dans la rivière l'Hozain vers la Chapelle d'Oze, au nord du territoire de Lantages. L'Hozain prend sa source aux Bordes Lantages, au Crot de la Douée (creux de la source abondante), où elle alimente le moulin qui a dû cesser son activité en 1914. Quant au moulin de la Chapelle d'Oz, il ne fonctionnait plus en 1900.
Il comprend les hameaux et lieux-dits suivants :
- Le hameau des Ventes-Fontaines sur le penchant de la colline en direction de Chaource, proche de la forêt, et peu éloigné de l'agglomération
- Le hameau des Bordes-Lantages, nettement excentré vers le nord
- La ferme des Herbues, isolée entre Lantages et Praslin
- La chapelle d'Oze, tout près du finage de Rumilly les Vaudes
Urbanisme
Typologie
Lantages est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Troyes, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 209 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (64,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (57,4 %), forêts (32,6 %), prairies (5,2 %), zones agricoles hétérogènes (3 %), zones urbanisées (1,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,2 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,1 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
Le village de Lantages est déjà signalé en 753 sous l'appelletion de Nantavia signifiant "lieu des ruisseaux" (en gaulois, nanto signifie "vallée, ruisseau". Dès le XIIIe siècle, des seigneurs du lieu portent le nom de Lantages, ce nom, allié à la famille Balathier a perduré jusqu'à nos jours sous le nom de Balathier-Lantage. Un texte atteste qu'entre 1249 et 1252, du temps des chevaliers Gros-Os, Lantages se résumait à une motte féodale. Celle-ci était constituée du donjon seigneurial perché en haut d'une butte de terre, d'une chapelle, de quelques maisons en terre à pans de bois, et d'un four à pain ; le tout entouré d'une palissade de défense et d'un fossé en eau.
En 1789, dans la perspective de la réunion des états généraux, les habitants de Lantages inscrivent dans les cahiers de doléances : "Que les maisons religieuses qui ne sont pas pourvues d'un nombre suffisant de moines soient supprimées et que leurs biens soient vendus, pour être employés à payer les dettes de l'État et améliorer le sort des curés, à portion congrue. Par ce moyen, leurs biens, dont la plupart sont négligés, en passant entre les mains de cultivateurs intelligents, seraient améliorés."
Au XIXe siècle, le sable de Lantages approvisionnait la verrerie de Crogny (commune des Loges Margueron à 10 km au nord-ouest) .
C'est à Lantages en 1817 que trois filles pieuses habitant une chaumière furent à l'origine de la fondation de la Congrégation de sœurs de la Providence. Elles s'installèrent ensuite en 1819 à Pargues où cette congrégation fut officialisée par l'autorité épiscopale.
La commune a bénéficié de l'alimentation en eau en 1967 après construction du château d'eau situé à l'extérieur du village sur la route de Chaource.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[11].
En 2018, la commune comptait 219 habitants[Note 3], en diminution de 13,78 % par rapport à 2013 (Aube : +1,12 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Lieux et monuments
Vers 1145, des religieuses s'établirent à la chapelle d'Oze (citée au 1) (certains textes disent qu'un prieuré y aurait été fondé en 653 et supprimé en 1413). La présence de religieuses valut à la source située à 100 m de la tour, le nom de Fontaine des Dames. Cette chapelle fut ensuite reprise par des moines bénédictins de la communauté des Nonnains dépendant de l'ordre de Molesme (Côte-d'Or) et qualifiée d'abbaye en 1492. L'eau de cette fontaine avait des propriétés assurées pour les femmes désirant avoir des enfants et étaient chaudement recommandées par un moine de la chapelle. Tant que ce moine resta jeune, leur vertu merveilleuse fut unanimement reconnue, mais dès qu'il commença à vieillir, elles perdirent beaucoup de leur efficacité...
En direction de Villemorien, à la sortie du village à gauche, dans un champ, se trouve la tombe de Victor Hénaut. À la fin du XIXe siècle, par mesure d'hygiène, ce conseiller municipal proposa de transférer le cimetière (entourant l'église) dans ce champ lui appartenant. Cette proposition resta sans effet mais ce monsieur s'y fit enterrer en 1920. Le cimetière municipal a été agrandi en 2012 avec la réalisation d'un columbarium et jardin du souvenir.
L'ancienne mairie a été démolie en 1956 et reconstruite au même emplacement mais en retrait de la route. Elle portait l'inscription suivante, gravée dans la pierre en 1647 :
"Cornu, cornard ou cornichon
Qui passe parmy cette rue
N'y passe que la tête nue
Pour se choisir un capuchon"
À cette époque, étaient incrustés dans la façade, un nombre prodigieux de bois de cerfs qui justifiaient ce quatrain. Cette pierre gravée a été scellée dans la terrasse de la nouvelle mairie. Avant de devenir mairie en 1830, le bâtiment appartenait à une famille de notables, les Regnault, dont on retrouve Jacques Edme Régnault de Beaucaron à Chaource, littérateur et député à l'Assemblée législative en 1791.
Les deux mares communales, face à l'église, servaient d'abreuvoirs aux bestiaux. Elles ont été comblées en 1965.
L'église Saint-Valentin construite au XIIe siècle et agrandie au XVIe fut en partie détruite en 1723 par un terrible incendie qui ravagea aussi une grande partie des habitations et tua cinq personnes. Elle fut alors reconstruite en partie, et considérablement renforcée au niveau de la tour et des murs de soutènement entre 1865 et 1878. Les cloches furent électrifiées grâce à un don anonyme en 1971. Une réfection complète de la toiture a été effectuée en 1978. L'église, dotée également d'une horloge électrique, est également illuminée la nuit par 8 projecteurs depuis 2003. C'est l'une des plus vastes du canton. Le dernier curé de Lantages (l'abbé Cédat) cessa son activité en 1947. Le presbytère fit l'objet d'une vente aux enchères par décision du conseil municipal du 2/11/1958.
Le bâtiment à deux étages, en face de l'église, appelé pompeusement vieux château, aurait été construit près de l'emplacement de l'ancien château appartenant à la famille de Balathier, et avec les pierres de celui-ci. Le pigeonnier en a été rasé après la guerre de 1914-1918.
La salle polyvalente a été construite sur un terrain communal derrière l'église en 1992. L'ancienne, consistant en une ancienne salle de classe préfabriquée récupérée à Vendeuvre-sur-Barse en 1972, et située en bordure du CD 443, a alors été détruite.
L'école, située dans le même bâtiment que la mairie actuelle, a fermé en 1998. Les élèves sont maintenant scolarisés à Chaource. Le logement de l'instituteur est maintenant loué à des particuliers.
Le lotissement sis en bordure de la route de Chaource, sur la "colline", a été inauguré en 1983. En 2012, il compte 7 pavillons.
La commune a conservé son lavoir sur le ru de la fontaine Theumée. Il a été restauré puis doté d'une clôture en 2003. Un barrage pour permettre une réserve incendie avait été construit en 1957 entre ce lavoir et le pont.
Voirie
Pour réglementer la circulation au carrefour des routes de Bar-su- Seine et Les Bordes Lantages, un rond-point fut édifié en 1979. Le pont dans l'agglomération, sur le ru de la fontaine Theumée, fut refait à neuf en 1988.
Une aire de repos fut aménagée en 1991 à l'orée de la forêt, en bordure du CD 443. Les travaux furent entrepris avec le concours de bénévoles et grâce à la générosité d'un exploitant forestier. Cette aire des Ventes Fontaines a été agréée par la Commission Départementale de l'Environnement.
En 1998, des travaux de réfection ont été entrepris en 1998 sur la chaussée entre Lantages et la Cordelière. Corrélativement, le renforcement du réseau électrique entre le village et le domaine Raid Découverte fut réalisé.
En 2005, des travaux de pose de bordures et caniveaux ont été effectués au centre du village, en direction de Chaource.
Activités
En 1953, Raymond Tourneur avait repris l'exploitation du café au centre du village pendant une dizaine d'années à peine, sous l'appellation "Le refuge du voyageur". La boulangerie quant à elle a fonctionné jusqu'en 1989.
En 1968, Marcel Thorey, agriculteur, s'est lancé dans la culture bio en créant avec ses fils, le GAEC Thorey qui écoule ses produits en vente directe à la ferme ou sur les marchés. Cette production concerne des produits laitiers, de la viande (bœuf, veau, porc) et des céréales.
En 2012, le village comprend encore quelques artisans dont la mécanique électricité auto Bueb.
Un élevage de chiens portant le nom de "Les gardiens d'Attila" existe aussi à la ferme des Herbues.
L'association "Animation-Loisirs de Lantages Vougrey (commune voisine)" est l'élément moteur des animations et festivités du village. Elle a notamment été à l'origine des magnifiques chars présentés chaque année à la fête du muguet du 1er mai à Chaource. En cette année 2012, on peut également citer les associations "Les amis des croix de pays" et "l'Association de Reconstitution militaIre" sises à Lantages. Il existe également deux sociétés de chasse : la Société de chasse en plaine et une société de chasse au bois, "Le grand brâme".
Personnalités liées à la commune
Jessé Fléché né à Lantages vers 1559 (?), curé de Lantages, partit pour le Canada en 1610. Il y fut le premier prêtre séculier français et y procéda à plus de 140 baptêmes en moins d'un an. L'arrivée de deux jésuites en Acadie provoqua son retour en France. Il se retira à Ligny le Chatel où il décéda en 1645. Une plaque a été apposée sur le mur ouest de l'église en son honneur en 2010.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Site officiel de la préfecture de l‘Aube
- https://reader.cafeyn.co/fr/1927222/21599923
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
5 "Le canton de Chaource après la 2e guerre mondiale", R. Barat, ed. R. Barat, 2012
Liens externes
- Ressource relative à la géographie :
- Ressource relative aux organisations :
- Lantages sur le site de l'Institut géographique national
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