Lakshmî Bâî

Lakshmî Bai (en marathi : झाशीची राणी लक्ष्मीबाई), née Manikarnika Tambe le à Varanasi et morte le à Gwâlior, maharani de la principauté de Jhansi en Inde du nord, est une héroïne de la révolte des Cipayes, considérée comme la première guerre d'indépendance par les nationalistes d'Inde. Elle est devenue un symbole de la résistance à la colonisation britannique.

Lakshmî Bai
लक्ष्मी बाई, लक्ष्मी बाई
Lakshmi Bai, en tenue de « sowar ».

Titres

Maharani de Jhansi

1842 – 1858

Régente de Jhansi

Biographie
Nom de naissance Manikarnika Tambe
Naissance
Varanasi (État de Bénarès, Inde)
Décès
Kotah-ki-Serai, Gwalior (État de Gwalior, Inde britannique)
Conjoint Gangâdhar Râo

Biographie

Jeunesse et mariage

Un portrait de la rani.
La rani de Jhânsi, Chambers's History of the Revolt in India; Londres: Chambers, 1859.

Elle naît le [4] à Varanasi dans une riche famille de haute caste sous le nom de Manukarnika, un des noms du Gange. Elle reçoit une excellente éducation et apprend à monter à cheval et à manier les armes tout en jouant avec ses frères. Elle prend le nom de Lakshmi Bai lors de son mariage avec Gangadhar Rao, le maharaja de Jhansi.

Gangadhar Rao était dans sa quarantaine à l'époque de leur mariage, en . Il avait été marié en premières noces mais sa première épouse était morte sans donner naissance à un héritier. En 1851, la nouvelle ranî accouche d'un fils qui ne survit que trois mois. Conformément à la tradition indienne, en 1853, Gangadhar adopte un enfant, Damodar Rao, pour lui succéder sur le trône.

Succession et régence

Au décès de son père adoptif en 1853, Damodar Rao étant mineur, c'est la rani Lakshmî Bâî qui assure la régence.

Le gouverneur général Dalhousie décide alors que, suivant la doctrine de préemption qu'il a lui-même définie, puisque Gangadhar Rao n'a laissé aucun héritier, l'État de Jhânsi est annexé par la Compagnie anglaise des Indes orientales, rejetant les prétentions de Damodar Rao comme héritier de droit. La rani envoie une pétition à Dalhousie, puis en appelle à Londres, mais sans succès. En , elle se voit attribuer une pension annuelle de 60 000 roupies et doit quitter le palais de Jhansi[5].

Héroïne de la révolte des cipayes

Statue équestre de la rani à Shivranjini, Ahmedabad.

Refusant de renoncer à son royaume, Lakshmî Bâî rassemble en pleine révolte des cipayes une armée de volontaires forte de 14 000 femmes et fait améliorer les défenses de la ville qui est attaquée par les Britanniques le . La bataille de Jhansi est féroce, hommes et femmes participent à repousser les assiégeants et la rani elle-même mène ses troupes pour la défense de la ville qui finit par tomber, après deux semaines de siège.

Un prêtre hindou, Vishnubhat Godse[6], témoin de la victoire britannique, relate qu'elle fut suivie de quatre jours d'incendies, de pillages et de meurtres, et que l'air empestait l'odeur forte de la chair brûlée. Les historiens britanniques, de leur côté, affirment que seuls quatre à cinq mille combattants ont été exécutés tandis que les civils étaient épargnés[7].

La rani réussit cependant à s'échapper à dos de cheval à la faveur de l'obscurité et parcourt en vingt-quatre heures les cent cinquante kilomètres qui la séparent de la forteresse de Kalpi où elle est rejointe par plusieurs princes rebelles. Là, elle les persuade de reprendre l'offensive et de s'emparer de la forteresse de Gwâlior. La réussite de cette opération resserre les rangs des rebelles. Cependant, les forces britanniques (les Irish Hussars) ne tardent pas à reprendre la forteresse et Lakshmî Bâî meurt le deuxième jour des combats, le [8].

Hommages

  • Plusieurs timbres postaux à son effigie sont émis en Inde en 1957 et elle figure sur le timbre de la première guerre d'indépendance en 1988[10].

Dans la littérature

Notes et références

  1. (en) Bharati Ray, « Lakshmi Bai [Lakshmibai], rani of Jhansi », sur oxforddnb.com, Oxford Dictionary of National Biography (DOI 10.1093/ref:odnb/94944, consulté le ).
  2. (en) « Jhansi Ki Rani Lakshmibai Biography », sur liveindia.com (consulté le ).
  3. (en) Allen Copsey, « Lakshmibai, Rani of Jhansi - Q and A », sur copsey-family.org (consulté le ).
  4. Les sources s'accordent sur le jour et le mois de naissance, mais pas sur l'année qui, selon les sources, varie entre 1827, 1828[1], 1830 et 1835[2]. Cependant, l'année 1828, ou 1827, semble la plus probable[3]
  5. Michael Edwardes, Red Year, LonDRES, Sphere Books, , p. 113–114
  6. Vishnubhat Godse était un natif de Varsai, un village près de Pen, Présidence de Bombay.
  7. Tournament of Shadows, p. 144
  8. Tournament of Shadows, p. 138
  9. La photographie d'une formation du régiment féminin Rani of Jhansi en entraînement est consultable ici « Photographie du régiment Rani of Jhansi », Azad Hind. Revue mensuelle pour l'indépendance de l'Inde, .
  10. (en) « 1857 - The Story on Stamps », sur indiapicks.com (consulté le ).

Références bibliographiques

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Karl E. Meyer et Shareen Blair Brysac, Tournament of Shadows : The Great Game and the Race for Empire in Central Asia, Washington DC, Basic Books, (1re éd. 1999), 704 p. (ISBN 978-0-465-04576-1), p. 138

« The Rani of Jhansi… known to history as Lakshmi Bai, she was possibly only twelve in 1842 when she married the […] Rajah of Jhansi… »

Annexes

Bibliographie

  • (en) Shyam Narain Sinha, Rani Lakshmi Bai of Jhansi, Chugh, .
  • (en) Shyam Narain Sinha, The Revolt of 1857 in Bundelkhand, Publications Anuj, .
  • (en) Mahasweta Devi, The Queen of Jhansi, Seagull Books Pvt.Ltd, (ISBN 978-81-7046-175-3).
  • (en) Rainer Jerosch, The Rani of Jhansi, Rebel Against Will, Aakar Books, , 289 p. (ISBN 978-81-89833-14-5, lire en ligne).
  • Michel Naumann et Fabien Chartier, La guerre d'indépendance de l'Inde : 1857-1858, Paris, L'Harmattan, , 190 p. (ISBN 978-2-296-05806-4, lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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