Label Bleu
Label Bleu est un label français de jazz, musiques improvisées et musiques du monde fondé à Amiens en 1986.
Fondation | 1986 |
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Fondateur | Michel Orier |
Maison de disques | L'autre distribution |
Genre | Jazz, musiques du monde |
Pays d'origine | France |
Siège | Amiens |
Site web | http://www.label-bleu.com |
Historique
Filiale de la Maison de la culture d'Amiens, Label Bleu a été créé en 1986 par l'ingénieur du son Michel Orier. Il fonctionne dans un régime d'économie mixte, une partie du financement étant public. Michel Orier, produira plus de deux cents albums avant d'être remplacé en 2000 par Pierre Walfisz, lorsqu'il est nommé au cabinet de Catherine Tasca[1], alors ministre de la culture.
Initialement destiné au jazz, Label Bleu s'ouvre en 1992 aux musiques du monde par l'intermédiaire de son nouveau label Indigo que Michel Orier confie à Christian Mousset, figure majeure de la scène des musiques du monde et directeur du festival Musiques Métisses à Angoulême, et en 2002 aux musiques électroniques avec son label Bleu Electric[2]. Le Label Indigo produit notamment les disques de Rokia Traoré ou du Super Rail Band.
Label Bleu compte dans ses rangs de nombreuses pointures du jazz français : Henri Texier, Bojan Zulfikarpasic, Julien Lourau, Magic Malik, Vincent Ségal... ainsi qu'étrangers (David Krakauer et Steve Coleman en particulier).
Des musiciens tels que Louis Sclavis et Marc Ducret ont aussi un temps fait partie du label. En , Label Bleu fête ses vingt ans d'existence à la Cigale, en invitant une grande partie de ses musiciens, et en particulier Le Sacre du Tympan qui assure l'animation. Le label commence pourtant à rencontrer des difficultés, et il avait été évoqué d'annoncer un rapprochement avec EMI lors de cette soirée[3].
Le label connait d'importantes difficultés financières depuis fin 2005, notamment en raison de la chute des ventes de ses disques de back catalogue (le trio Romano-Sclavis-Texier par exemple, grand succès du label – notamment avec l'album devenu culte Carnet de routes (1995) vendu à plus de 70 000 exemplaires[4] ou sa suite Suite africaine (1999) écoulée à 60 000 exemplaires[5] –, qui chute de 800 exemplaires par mois en 2000 à 150 fin 2005[3]). En 2006, Label Bleu accuse un déficit de 100 000 euros, et choisit de réduire le nombre de ses parutions et d'accorder une licence de commercialisation[6].
Fin 2005, Label Bleu est approché par EMI pour un contrat de distribution avantageux, son contrat avec Harmonia Mundi, le distributeur depuis les débuts du label, arrivant à échéance en [3]. Harmonia Mundi fait une contre-proposition, qui est acceptée par la Maison de la culture d'Amiens. Mi-2006, les ventes de disque se dégradent et la situation financière n'est plus tenable, le label n'ayant plus de trésorerie en . En , Harmonia Mundi revient sur son offre de partenariat, écartant donc tout sauvetage extérieur.
Label Bleu continue sa production, en se concentrant sur les grosses productions (Piers Faccini, Henri Texier, Julien Lourau), mais ne peut éviter des licenciements[3], et certaines productions sont annulées[7]. En , la Maison de la culture d'Amiens annonce l'arrêt de toute production par Label Bleu, et son directeur Pierre Walfisz démissionne. Depuis l'activité de production a repris et le Label Bleu produit des albums à raison de deux ou trois sorties par an.
Notes et références
- Communiqué de presse du départ de Michel Orier de son poste de conseiller au cabinet de la Ministre de la culture et de la communication
- Martin Cazenave, « Le label Bleu Electric en écoute », Les Inrockuptibles, 10 octobre 2003.
- Jazzman no 143, février 2008, pp. 48-50.
- Louis Victor, « Carnet de Routes : les 20 ans d'un album culte du jazz français », Télérama, 3 mars 2015.
- Michel Contat, « Le free de la passion », Télérama, .
- Jazzman no 132, février 2007, p. 12.
- Le Sacre du Tympan de Fred Pallem voit sa séance d'enregistrement annulée en avril 2007