La Cité du Soleil

La Cité du Soleil (italien : La città del Sole, latin : Civitas Solis) est le titre d'une utopie composée par le moine dominicain italien Tommaso Campanella durant son séjour en prison en 1602. Cette version ne sera publiée qu'en 1604. Campanella rédige une seconde version en 1613, qui sera éditée en 1623[1].

Cet article possède des paronymes, voir Cité Soleil et Cité du Soleil (Charleroi).

La Cité du Soleil, ou Idée d'une république philosophique

Civitas Solis.

Auteur Tommaso Campanella
Pays Italie
Genre utopie
Version originale
Langue Latin
Titre Civitas Solis
Lieu de parution Francfort
Date de parution 1623
Version française
Traducteur François Villegardelle
Éditeur A. Lavavasseur
Lieu de parution Paris
Date de parution 1840

Résumé

La Cité du Soleil est un dialogue entre un marin génois et un homme appelé « l'Hospitalier », un chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Le Génois donne les caractéristiques de cette cité qu'il aurait découverte. Cette forme dialoguée est une réminiscence du dialogue platonicien qui est également utilisée par Thomas More.

La ville est entourée de sept enceintes fortifiées. Elle est dirigée par un « métaphysicien ». Son économie est planifiée et de type collectiviste. On y pratique l'eugénisme sous la forme d'un plan de reproduction servant à conserver certaines caractéristiques physiques.

La cité suit l'égalité de toutes les personnes et les principes des lois naturelles qui se manifestent à travers l'observation des astres. L'astrologie détermine donc nombre des aspects de la vie de tous les jours des solariens et le partage du temps de travail. Campanella reprend explicitement à Platon la communauté des biens et l'aptitude des femmes à travailler et à gouverner[2].

Ce livre est postérieur de quatre-vingt-six ans à Utopia de Thomas More.

Rédaction et publications

La Cité du Soleil est rédigée en 1602 en prison, publiée à Francfort en 1623 en version latine, publiée dans sa version italienne primitive en 1904 seulement. Elle sera traduite en français par François Villegardelle en 1840[3]. Il décrit la cité de Solar comme une utopie dans le genre de La République de Platon, mais socialisante et beaucoup plus radicale que celle de Thomas More. Dans ce monde idéal, tout est mis en commun. Mais la répartition des produits et des biens est réglée par des magistrats qui veillent attentivement à ce que chacun soit rétribué selon son mérite, selon ses œuvres : rien de ce qui lui est nécessaire n'est refusé à personne. Les Solariens ne connaissent pas l'égoïsme, car ils n'ont pas le sens de la propriété. La Civitas solis de Campanella forme l'appendice de la Philosophia realis.

Sexualité des solariens

Dans son œuvre, La Cité du Soleil, Campanella (qui était contre la sodomie), punit les sodomites en les condamnant à marcher sur la tête et à porter leurs chaussures autour du cou. En effet, les solariens considéraient qu'ils avaient inversé « l'ordre de la nature ».

Éditions

  • (it) Tommaso Campanella, La città del Sole, Laterza, , 184 p. (ISBN 88-420-5330-9).
  • Thomas Campanella (trad. Jules Rosset), La Cité du Soleil, Villers-Cotterêts, Ressouvenances, , 342 p. (ISBN 2-904429-92-1).
  • Tommaso Campanella (trad. de l'italien par Arnaud Tripet), La Cité du Soleil, Paris, Mille et une Nuits, , 96 p. (ISBN 2-84205-450-4).
  • Tommaso Campanella, La Cité du Soleil, Paris, Aden, , 200 p. (ISBN 978-2-8059-2077-6 et 2-8059-2077-5).

Adaptation au cinéma

Postérité littéraire

Le nom du roman d'Ernst Jünger Heliopolis (1949), qui décrit un monde imaginaire mettant en scène les enjeux de la société humaine, fait clairement référence à La Cité du Soleil.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Ernst Bloch (trad. Pierre Kamnitzer), La philosophie de la Renaissance, Paris, Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », , 218 p. (ISBN 978-2-228-90162-8 et 2-228-90162-8).
  • Jean-Louis Fournel, La cité du soleil et les territoires des hommes : Le savoir du monde chez Campanella, Paris, Albin Michel, 2012, 360 p.
  • Étienne Gilson, Les métamorphoses de la cité de Dieu, Paris, Vrin, 2005, 281 p.
  • Sylvie Ricci, « La représentation utopique de la ville dans La Città del Sole de Tommaso Campanella », Cahiers d'études romanes, vol. 8, , p. 65-79 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du communisme
  • Portail de la littérature italienne
  • Portail de la philosophie
  • Portail de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.