La Chanson des gueux

La Chanson des gueux est un recueil de poèmes de Jean Richepin paru originellement en mai-juin 1876 chez Decaux, puis republié en 1881 sous une forme très différente dite "définitive" chez Dreyfous (mais il y aura bien d'autres éditions, dont une "nouvelle édition" en 1890-1891 chez Charpentier et une édition dite "intégrale" en 1910 chez Pelletan).

Pour l’article homonyme, voir La Chanson des gueux (Naguib Mahfouz).

En 1876, le public découvre Richepin avec La Chanson des gueux, qui vaut immédiatement à son auteur un procès pour outrage aux bonnes mœurs. Le livre est saisi et Richepin condamné à un mois de prison à Sainte-Pélagie.

En 1881, Richepin publie une version remaniée qui tient compte de la censure : il supprime deux poèmes, Ballade de joyeuse vie et Fils de fille, plus la traduction de deux "Sonnets bigornes", et en corrige trois, Idylle de pauvres, Frère, il faut vivre, et Voyou. Parallèlement, il en modifie d'autres et surtout il en ajoute trente-cinq inédits, ainsi qu'une préface et un "Glossaire argotique" final. Par exemple, il remanie le premier "Sonnet bigorne" de la partie "GUEUX DES CHAMPS", dont il répertorie ensuite les termes dans le glossaire final[1] et qu'il fait suivre par un "Autre sonnet bigorne" inédit avant 1881.

Plan de l'ouvrage (édition de 1881)

  • Prologue : Ballade du Roi des Gueux
  • Gueux des champs
    • Chansons de mendiants (14 poèmes)
    • Les Plantes, les Choses, les Bêtes (10 poèmes)
    • L’Odyssée du vagabond (12 poèmes)
  • Gueux de Paris
    • À Raoul Ponchon (1 poème)
    • Les Quatre Saisons (23 poèmes)
    • Au pays de Largonji (18 poèmes)
  • Nous autres gueux
    • Nos gaietés (12 poèmes)
    • Nos tristesses (11 poèmes)
    • Nos gloires (8 poèmes)
  • Épilogue : La fin des gueux

Principales éditions

  • 1876, La Chanson des Gueux, Paris, Librairie Illustrée (Georges Decaux), 1876. Voir reproduction dans La Chanson des Gueux de Jean Richepin, première édition de 1876 avant la censure, avec cinq annexes, par Denis Delaplace, e-books Kindle-Amazon, 2020, 570 p.
  • 1876 (2), La Chanson des Gueux, deuxième édition (sans les pièces et les passages censurés), Paris, Libraire Illustrée (Georges Decaux), 1876. [C'est l'édition choisie pour l'édition de 2012 Hachette Livres & BnF ! On espère que ce n'est pas dû à la censure de juillet-août 1876...]
  • 1881, La Chanson des Gueux (édition définitive revue et augmentée d'un grand nombre de poèmes nouveaux, d'une préface inédite et d'un glossaire argotique), Paris, Maurice Dreyfous, 1881 (lire en ligne sur Gallica, mais reproduction fautive dans un passage de la deuxième partie). Cette édition supprime les passages et pièces censurés en 1876.
  • 1890-1891, La Chanson des Gueux, nouvelle édition, Paris, Charpentier. Cette édition, basée sur celle de 1881 à laquelle elle apporte des corrections mineures, a été maintes fois rééditée dans la "Bibliothèque-Charpentier" jusqu'au milieu du vingtième siècle.
  • 1910, La Chanson des Gueux, édition intégrale, Paris, Édouard Pelletan, 1910. Cette édition est basée, elle aussi, sur celle de 1881, dans laquelle elle réintroduit en partie, mais dans des versions remaniées, les passages et pièces censurés en 1876.
  • La Chanson des gueux (Wikisource)

Postérité

Le poème le plus connu du recueil (et peut-être de la totalité de l'œuvre de Jean Richepin) est Les Oiseaux de passage, le dernier de la section Les Plantes, les Choses, les Bêtes. Il a en effet été adapté (et amputé) en chanson par Georges Brassens dans l'album Misogynie à part sorti en 1969.

Brassens adaptera aussi le deuxième poème de la troisième partie du recueil, Chanson des cloches de baptême, sous le titre Philistins.

Notes et références

  1. Denis Delaplace, L’argot dans le premier « Sonnet bigorne » de la Chanson des Gueux de Jean Richepin (1876 et 1881),
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