L'Ordre naturel et essentiel des sociétés politiques

L'Ordre naturel et essentiel des sociétés politiques est un ouvrage majeur du mouvement physiocratique publié en 1767 par Pierre-Paul Lemercier de la Rivière.

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Contenu

L'ordre naturel et essentiel des sociétés politiques est composé de quarante-quatre chapitres. Lemercier de la Rivière développe les théories politiques, juridiques et économiques de la physiocratie. L'auteur y expose sa doctrine du despotisme légal et argumente en faveur de la liberté du commerce, de la productivité exclusive de l'agriculture ou encore de la mise en place d'un impôt unique sur les terres.

La Rivière considère que l'homme est par nature fait pour vivre en société, et que l'ordre social est le seul où il peut trouver le bonheur, fin de toutes ses activités[1].

Réception

Dès sa sortie, l'ouvrage connaît un remarquable succès et 3 000 exemplaires sont vendus en France et en Europe[réf. souhaitée].

Le livre est lu par de nombreux princes étrangers comme le margrave Charles-Frédéric de Bade. En Suède, la lecture de cette œuvre marque profondément le futur roi Gustave III et constitue une des principales sources d'inspiration de son coup d'État d'août 1772[2]. Catherine II de Russie invite Lemercier en Russie pour qu'il la conseille juridiquement[3].

Denis Diderot approuve le livre à sa sortie et en fait une critique élogieuse. Il écrit que « tous les écrits, toutes les conversations, toutes les lectures m'avoient tellement embrouillé la tête sur les questions d'économie et de politique [...] Voilà le premier qui m'ait éclairé, qui m'ait instruit, qui m'ait convaincu »[1].

Mirabeau apprécie le livre et l'envoie à Jean-Jacques Rousseau. Ce dernier se montre très critique à son égard, et prie Mirabeau de ne plus lui parler du concept de despotisme légal avancé par La Rivière, qu'il considère oxymorique[4].

Léon Walras considérera l'ouvrage comme une des œuvres phares de l'école physiocrate[5].

Bibliographie

  • Anthony Mergey, L'État des physiocrates : autorité et décentralisation, Aix-en-Provence, PUAM, 2010, 586 p.
  • Georges Weulersse, Le Mouvement physiocratique en France (1756-1770), Paris, Félix Alcan, 1910, xxxiv, 617, 768 p., 2 vols.

Références

  1. (en) Antony Strugnell, Diderot’s Politics: A Study of the Evolution of Diderot’s Political Thought After the Encyclopédie, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-94-010-2447-1, lire en ligne)
  2. Thérence Carvalho, « Paul Pierre Lemercier de la Rivière, L’ordre naturel et essentiel des sociétés politiques. Œuvre doctrinale (1767). Édition du 250e anniversaire, avec notes et variantes, accompagnée de documents relatifs aux éditions antérieures, présentation et transcription par Bernard Herencia avec la contribution de Béatrice Perez, Genève, Slatkine, 2017. (ISBN 978-2-05-102800-4) », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, no 53, , p. 342–345 (ISSN 0769-0886, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Bernard E. Harcourt, The Illusion of Free Markets: Punishment and the Myth of Natural Order, Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-05726-5, lire en ligne)
  4. (en) Robin Douglass, Rousseau and Hobbes: Nature, Free Will, and the Passions, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-872496-4, lire en ligne)
  5. (en) Léon Walras, Elements of Pure Economics, Routledge, (ISBN 978-1-134-56002-8, lire en ligne)
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