L'Oiseau bleu (revue)

L'Oiseau bleu est la première revue canadienne-française dont le contenu est entièrement destiné à la jeunesse. Elle est publiée entre 1920 et 1940 par la Société Saint-Jean-Baptiste[2].

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Le premier numéro de la revue paraît en novembre 1920, sans titre officiel, mais est daté de janvier 1921. Un titre provisoire, « $25. pour un NOM » annonce un concours tenu par l'éditeur afin de lui trouver son nom définitif[1].

Contexte historique, fondation et disparition

Le début du XXe siècle au Québec est marqué par des préoccupations concernant le travail des enfants et leur éducation[3]. Des conditions sociales plus favorables font en sorte qu'un nombre grandissant d'enfants savent lire et écrire[4]. Or, l'absence presque complète de littérature québécoise qui leur est destinée force les libraires à importer des œuvres américaines et européennes[5].

La Société Saint-Jean-Baptiste fonde la revue dans le but de répondre aux besoins de lecture des jeunes et pour leur présenter du contenu qui, selon eux, répond mieux aux valeurs canadiennes-françaises de l'époque[6]. Bien que le premier numéro est publié en novembre 1920, ce dernier est daté du 1er janvier 1921 dans le but de permettre à l'éditeur de le faire circuler dans l'attente de trouver du financement publicitaire et des abonnements[3]. L'engouement pour la revue se fait assez vite sentir. Dès 1925, elle est tirée à 7000 exemplaires grâce, entre autres, à une réduction du coût d'abonnement et une autorisation de dépôt dans les écoles. À son apogée, en 1932, la revue est même imprimée à 15000 exemplaires par tirage[7].

Cependant, des déficits accumulés forcent l'éditeur à doubler le coût d'abonnement et à couper la rémunération des auteurs. Ces décisions ont pour conséquence de faire chuter les abonnements. Ainsi, pour l'année 1936, le tirage par exemplaire tombe à 5000[7]. La Société Saint-Jean-Baptiste décide alors de mettre fin à la publication de la revue au mois de mai 1940[8]. Le dernier numéro paraît en juillet de la même année[2].

Influence sur la littérature jeunesse au Québec

L'Oiseau bleu sonne le coup d'envoi d'autres publications entièrement adressées à la jeunesse canadienne-française, telles que L'Abeille (1925-1947), qui deviendra par la suite Abeille – Hérauts (1947-1964[2]). L'Oiseau bleu « est généralement considéré comme l'événement fondateur de la littérature pour la jeunesse au Québec[9] ». C'est d'ailleurs dans ses pages qu'est publié, à partir de 1923 et sous forme de feuilleton dans 12 numéros, le roman Les Aventures de Perrine et Charlot de l'écrivaine et bibliothécaire québécoise Marie-Claire Daveluy, longtemps considéré comme un modèle pour les auteurs québécois de littérature jeunesse[10].

Notes

  1. Blanchet, Sophia, La revue L'Oiseau Bleu (1920-1940) de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal : Première jonction entre la littérature de jeunesse et la littérature féminine (Mémoire de maîtrise), Trois-Rivières, Québec, Université du Québec à Trois-Rivières, , 207 p. (lire en ligne), p. 19
  2. Bibliothèque et Archives nationales du Québec, « L'Oiseau bleu », sur https://www.banq.qc.ca/, s. d. (consulté le )
  3. Deguy-Lepage, Françoise, « Les débuts de la presse enfantine au Québec : L’Oiseau bleu (1921-1940) », Documentation et bibliothèques, vol. 24, no 1, , p. 26 (DOI 10.7202/1055180ar, lire en ligne)
  4. Blanchet, Sophia, La revue L'Oiseau Bleu (1920-1940) de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal : Première jonction entre la littérature de jeunesse et la littérature féminine (Mémoire de maîtrise), Trois-Rivières, Québec, Université du Québec à Trois-Rivières, , 207 p. (lire en ligne), p. 1
  5. Blanchet, Sophia, La revue L'Oiseau Bleu (1920-1940) de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal : Première jonction entre la littérature de jeunesse et la littérature féminine (Mémoire de maîtrise), Trois-Rivières, Québec, Université du Québec à Trois-Rivières, , 207 p. (lire en ligne), p. 2
  6. Blanchet, Sophia, La revue L'Oiseau Bleu (1920-1940) de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal : Première jonction entre la littérature de jeunesse et la littérature féminine (Mémoire de maîtrise), Trois-Rivières, Québec, Université du Québec à Trois-Rivières, , 207 p. (lire en ligne), p. 3
  7. Deguy-Lepage, Françoise, « Les débuts de la presse enfantine au Québec : L’Oiseau bleu (1921-1940) », Documentation et bibliothèques, vol. 24, no 1, , p. 27 (DOI 10.7202/1055180ar, lire en ligne)
  8. Deguy-Lepage, Françoise, « Les débuts de la presse enfantine au Québec : L’Oiseau bleu (1921-1940) », Documentation et bibliothèques, vol. 24, no 1, , p. 28 (DOI 10.7202/1055180ar, lire en ligne)
  9. Séguin, François, D'obscurantisme et de lumières : la bibliothèque publique au Québec, des origines au 21e siècle, Montréal, Québec, Hurtubise, , 662 p. (ISBN 978-2-89723-880-3), p. 500
  10. Sébastien Chartrand, « Les aventures de Perrine et de Charlot, ou la naissance de la littérature jeunesse québécoise », Lurelu, vol. 40, no 3, , p. 83–84 (ISSN 0705-6567 et 1923-2330, lire en ligne)
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