Kuraka

Un Kuraka, Kuraca ou Curaca (et d'autres orthographes) était un fonctionnaire de l'empire Inca sur plusieurs échelons hiérarchiques, depuis le Sapa Inca à la tête de l'Empire[1] jusqu'aux ayllus (communautés locales regroupant plusieurs familles ayant des intérêts, un territoire, une identité commune).

Représentation moderne d'un kuraka : Túpac Amaru II, qui se rebella en 1781 contre la domination coloniale espagnole.

Kuraca signifie « supérieur » ou « principal ». Chaque ayllu avait quatre kuracas : le hanan et son adjoint le hurin, et chacun d'entre eux avait un assistant. Toutefois sur les deux hanan il y en avait un qui était supérieur au reste du groupe[2].

Magistère

À chacun des échelons, les kurakas, que les Espagnols appelèrent « caciques », avaient des responsabilités multiples : juges d'instruction, coordonnateurs des travaux, répartiteurs des outils et des aides, percepteurs d'impôts, médiateurs entre la sphère surnaturelle et le domaine terrestre (dans ce dernier rôle, ils veillaient à ce que le monde des esprits bienheureux (celui des mortels) aie la prospérité, et c'est pourquoi certains kurakas malchanceux ont été tenus pour responsables de catastrophes comme la sécheresse et punis pour cela[3]. Une autre fonction du kuraka était de proposer des partenaires aux adultes âgés de 25 ans et plus, qui n'avaient pas encore fondé une famille. Le kuraka pouvait également décider, dans le cas où deux personnes voulaient s'apparier avec la même troisième personne, et que cette dernière était indécise, de choisir lequel des deux premiers le pourrait[4].

Statut

Identifiable par ses parures (du moins en l'exercice de ses fonctions), le kuraka était un aristocrate, qui pouvait, mais pas systématiquement, transmettre sa fonction à sa descendance : en ce sens elle était plus proche d'un office que d'un titre[5]. Son autorité était accordée par l'Inca qui pouvait la révoquer[6]. Les kurakas avaient des privilèges : ils étaient exemptés d'impôts, avaient droit à la polygamie et étaient portés dans un palanquin[1].

Notes et références

Références

  1. Incas: lords of gold and glory, Time-Life Books, New-York 1992, p. 61.
  2. McEwan, (en) The Incas: New Perspectives, ed. W. W. Norton, p. 96–98.
  3. Susan E. Ramírez, (en) To feed and be fed : the cosmological bases of authority and identity in the Andes, Stanford University Press 2005 p. 135.
  4. Incas: lords of gold and glory. New York: Time-Life Books. 1992. p. 132
  5. Timothy K. Earle & Allen W. Johnson, (en) The evolution of human societies: from foraging group to agrarian state, Stanford University Press 1987 p. 263.
  6. Jean-Jacques Decoster, Pedro Sarmiento de Gamboa, Vania Smith, Brian S. Bauer, (en) The history of the Incas, University of Texas Press, Austin 2007 p. 146, 147
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