Katyń (film)

Katyń est un film polonais d'Andrzej Wajda qui traite du massacre de Katyń, d'après le livre Post Mortem, l'histoire de Katyń, d'Andrzej Mularczyk. La première a eu lieu le , à la date anniversaire de l'invasion soviétique (1939). Il a été nommé pour l'Oscar 2008 du Meilleur Film étranger. Ce film est sorti en France, en , dans un petit nombre de salles.

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Katyń
Andrzej Wajda, réalisateur du film (photo : Kubik)
Titre original Post mortem. Opowiesc katynska
Réalisation Andrzej Wajda
Scénario Andrzej Wajda, Władysław Pasikowski et Przemysław Nowakowski, d'après le roman d'Andrzej Mularczyk
Acteurs principaux
Sociétés de production Akson Studio
TVP
Polski Instytut Sztuki Filmowej
Telekomunikacja Polska
Pays d’origine Pologne
Genre Drame
Historique
Guerre
Durée 118 minutes
Sortie 2007


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Sujet à l'origine du film

Mi-, l'Armée rouge envahit la partie est de la Pologne. Au printemps 1940, sur l'ordre de Staline, plus de 20 000 officiers et résistants polonais sont sommairement exécutés dans les forêts de Katyn, Tver et Kharkov. Les Allemands découvrent en partie les charniers de Katyn en 1941 et de façon plus complète en 1943. Dès la défaite d'Hitler et jusqu'en 1990, la vérité sur ces massacres est falsifiée par l'Union soviétique et la République populaire de Pologne, qui font officiellement reposer sur les nazis la responsabilité de ce crime de guerre.

Synopsis

Le film nous présente le massacre de Katyń du point de vue des vivants, c'est-à-dire du point de vue des épouses et des mères qui ont attendu des années avant de savoir ce qu'étaient devenus les officiers polonais arrêtés par l'armée soviétique en 1940. Il s'arrête aussi sur l'après-guerre, montrant l'entreprise de falsification de l'histoire menée par le pouvoir communiste et les tentatives de certains proches des victimes pour défendre la vérité. Ce n'est que dans la dernière scène que Wajda met un terme à toutes altérations de l'histoire en montrant les assassinats du point de vue des victimes.

Fiche technique

Andrzej Wajda sur le tournage du film, à Cracovie en 2006

Distribution

Maja Ostaszewska joue l'épouse d'un des officiers polonais
  • Maja Ostaszewska : Anna
  • Artur Zmijewski : Andrzej, le mari d'Anna, capitaine du 8e régiment des Uhlans
  • Maja Komorowska : la mère d'Andrzej
  • Władysław Kowalski : professeur Jan, le père d'Andrzej
  • Andrzej Chyra : lieutenant Jerzy, du 8e régiment des Uhlans
  • Jan Englert : le général
  • Danuta Stenka : Róża, la femme du général
  • Magdalena Cielecka : Agnieszka, la sœur du Lieutenant Pilote
  • Agnieszka Kawiorska : Ewa
  • Stanisława Celińska : Stasia, l'employée de famille du général
  • Joachim Paul Assböck : Obersturmbannführer Bruno Müller docteur » Müller)
  • Jacek Braciak : Lieutenant Klin, ami du lieutenant Jerzy
  • Wiktoria Gąsiewska : « Nika » (Weronika), la fille d'Anna et d'Andrzej
  • Agnieszka Glińska : Irena
  • Paweł Małaszyński : Lieutenant Piotr
  • Sergueï Garmach : major Popov (sous le nom Siergiej Garmasz)
  • Antoni Pawlicki : Tadeusz
  • Oleg Drach : le commissaire (sous le nom Oleg Dracz)
  • Oleg Savkin : l'officier du NKVD (sous le nom Oleg Sawkin)
  • Tadeusz Wojtych : Władysław, le photographe
  • Waldemar Barwinski : l'officier polonais
  • Sebastian Bezzel : l'officier de propagande
  • Stanisław Brudny : le vieil homme du pont
  • Alicja Dąbrowska : l'actrice au crâne chauve
  • Aleksander Fabisiak : un professeur
  • Krzysztof Globisz : le professeur de chimie
  • Krzysztof Kolberger : un prêtre
  • Zbigniew Kozlowski : l'officier de la milice
  • Olgierd Lukaszewicz : un prêtre
  • Leszek Piskorz : un prêtre
  • Jakub Przebindowski : le jeune prêtre
  • Anna Radwan : Elżbieta
  • Dariusz Toczek : l'officier polonais

Diffusion

La première a lieu en 2007, en Pologne, à l'Opéra de Varsovie, le , jour anniversaire de l'invasion de l'Armée rouge lors de la seconde guerre mondiale[1]. Le film obtient un succès important dans le pays, terminant à la 2e place du box-office annuel[2]. Il est projeté à Moscou en [3].

Le cinéaste a regretté le peu de diffusion à l'étranger[4]. La diffusion de Katyń en France est effectivement limitée à quelques très rares cinémas de quartier, dans de toutes petites salles. Quelques projections sont organisées, en , dans des villes du Nord et du Pas-de-Calais.

Le film ne sort officiellement que le , dans un circuit très restreint[5],[6], comprenant seulement 13 salles[7]. De nombreux exploitants ont refusé au film une large distribution, limitant ainsi la présentation de cette histoire au grand public[3]. Il fera, en tout, 25 414 entrées en France[8]. Dans une lettre au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), le député français Marc Le Fur déplore que « ce film n'ait pas bénéficié des soutiens habituellement attribués aux films étrangers ». Marc Le Fur demande aussi au CSA la diffusion du film sur le service public[6]. Le film sera toutefois diffusé par la télévision sur Arte le [réf. nécessaire].

En Suisse, le film n'aura droit qu'à une unique projection, le à Genève[9].

À la télévision

Ce film est passé à une heure de grande écoute sur une chaîne de télévision nationale russe (Kultura). La chaîne française Paris-Première l'a programmé, le , à 20 heures 35. La télévision suisse romande l'a diffusé sur sa première chaîne (TSR 1) le mardi , à 23h30. Il est programmé sur Arte les 14 et [10].

Réception critique

Les avis des journalistes spécialisés sont, en majorité, positifs[évasif][11].

Dans un article publié dans Le Monde, Jean-Luc Douin critique Andrzej Wajda pour « le renvoi dos à dos des nazis et des Soviétiques comme prédateurs du territoire national » et « l'étrange confusion entre Katyń et le génocide des juifs. Rien, aucune allusion, dans le film, sur la Shoah, mais une description des rafles, de la traque des familles d'officiers polonais, comme s'il s'agissait de la déportation des juifs. Détail troublant : ces proies d'un massacre programmé sont viscéralement attachées à leur ours en peluche. Or le Musée Yad Vashem de Jérusalem a fait de l'ours un symbole de l'extermination des enfants juifs, du martyre d'un peuple[12] ». Cette analyse suscite une vigoureuse prise de position d'Adam Michnik, publiée dans le même quotidien. Michnik se déclare consterné par la « troublante ignorance » du quotidien français :

« À l'époque, la Pologne fut morcelée par deux puissances totalitaires liées par le pacte germano-soviétique. La terreur dans les deux parties occupées du pays fut comparable ; la brutalité et la cruauté avec lesquelles les deux occupants emprisonnaient et assassinaient les Polonais était la même. […] En Europe occidentale, […] le dogme idéologique interdisait de mettre côte à côte les crimes d'Hitler et ceux de Staline. La critique du Monde est donc prisonnière de ce dogme, alors que Wajda le défie. Le metteur en scène polonais brise le mur du silence. […] Ce fut un sujet tabou pour la gauche française. Pendant de longues années, elle garda le silence autour de l'invasion de la Pologne par l'Armée rouge, des crimes des Soviétiques, de même que sur Katyń. Jusqu'à aujourd'hui, ce tragique événement historique est un cadavre dans le placard de la gauche française, si longtemps indulgente à l'égard du Grand Linguiste, Joseph Staline[13]. »

Un article publié dans L'Humanité le cultive l'ambiguïté. Son auteur rappelle quelle a été longtemps la thèse officielle soviétique, mais il poursuit en écrivant que le résultat ne convainc pas[14].

Distinctions

  • Nomination pour l'Oscar 2008 du Meilleur Film étranger.

Notes et références

  1. La Pologne revit le drame de Katyn, Maja Zoltowska, Libération, 18 sept. 2007
  2. Poland Yearly Box Office 2007, sur Boxofficemojo.com
  3. Le film Katyń et les boulettes de Jean-Luc Douin., Święta Polska, 8 avril 2009
  4. « Je voulais évoquer le crime et le mensonge », Le Monde, 31 mars 2009.
  5. Événement : la sortie en DVD de Katyn, un film essentiel sur Liberté politique.com
  6. Un député demande la diffusion de Katyn sur France Télévisions, article de Thierry Dupont, 13/04/2010 sur l'express.fr
  7. Fiche entrées France de Katyn, sur jpbox-office.com
  8. Katyn sur jpbox-office.com
  9. À l'occasion de la publication par Delphine Debons, Jean-François Pitteloud et Antoine Fleury, des actes du colloque historique dans Delphine Debons, Antoine Fleury, Jean-François Piteloud, Katyn et la Suisse : Experts et expertise médicale dans les crises humanitaires, 1920-2007, Genève, Georg, , 432 p. (ISBN 978-2-8257-0959-7, lire en ligne).
  10. Téléobs.nouvelobs.com, programmes d'avril 2011
  11. Critiques : Katyn, sur cineserie.com
  12. Jean-Luc Douin, « Katyń : film poignant et douloureux pour Wajda », Le Monde.
  13. Adam Michnik, « Katyn ou le film du massacre des Polonais par les Soviétiques », Le Monde.
  14. J.R., « Tu n’as rien vu à Katyn », L'Humanité, .

Liens externes

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