Kamesuke Hiraga

Kamesuke Hiraga (平賀亀祐, Hiraga Kamesuke) né en 1889 à Katada (préfecture de Mie), au Japon, et mort à Paris en 1971, est un peintre, dessinateur et graveur japonais.

Kamesuke Hiraga a parfois utilisé le pseudonyme « Kamesky », surtout aux Etats-Unis dans les années 1930[1].

Biographie

Naissance et enfance au Japon

Kamesuke[n 1] Hiraga naît le dans le village de Katada[n 2], intégré depuis 2004 à la ville de Shima dans la préfecture de Mie[2],[3],[4]. Il est l'unique fils de Hiraga Risaburō[n 3] (1864-1961), marin-pêcheur[5]. Le petit Kamesuke est destiné à devenir marin-pêcheur mais il montre un intérêt précoce pour le dessin et l'art occidental[réf. nécessaire][5]. En mars 1906, à l'âge de 16 ans, il embarque seul à Kobe sur le SS Mongolia de la Pacific Mail Steamship Company à destination de San Francisco. Il a 300 yens en poche, donnés son père qu'il ne reverra qu'en 1955, 49 ans plus tard, lorsqu'il retournera au Japon[réf. nécessaire].

Années de formation

En , Kamesuke Hiraga émigre aux États-Unis[n 4],[2]. Il travaille comme ouvrier, puis comme apprenti chez l'horloger-bijoutier Ogawa à San Francisco. Il travaillera aussi comme marin pêcheur à San Pedro, mettant à profit son expérience japonaise de la pêche au thon[réf. nécessaire]. À partir de 1909, il suit l'enseignement de Jules Eugene Pages au sein de la California School of Fine Arts[6],[2]. En 1915, il obtient son diplôme et le Grand prix d'une exposition organisée par l'université[2]. La même année, il est chargé de la décoration murale du pavillon japonais à l'Exposition internationale de Panama-Pacific à San Francisco. Le Japon lui confie par la suite la décoration murale de plusieurs de ses ambassades et consulats à Washington, Berlin, Panama, Hong Kong et Honolulu, capitale de l'État d'Hawaï, aux États-Unis[7]. En 1925, il s'installe à Paris. Il entre à l'Académie Julian et devient l'élève de Lucien Simon et Paul Laurens[2],[8].

Consécration artistique

La princesse Michiko, Kamesuke Hiraga et le prince héritier Akihito lors de l'inauguration du musée Jingu (Japon).

En 1926, sa toile La Femme à l'Éventail[n 5]  propriété du musée Jingū (ja) du sanctuaire d'Ise[9]  est sélectionnée au Salon de la Société nationale des beaux-arts, une institution qu'il fréquente jusqu'en 1932[7],[2]. En , son exposition en solo de 75 toiles à la galerie Charpentier remporte un vif succès[réf. nécessaire]. À partir de 1927, Kamesuke Hiraga expose au Salon d'automne (1927 - 1933) et au Salon des artistes français[7],[2]. En 1934, il reçoit la médaille de bronze du salon. Quatre ans plus tard, son œuvre Saumon Salé[n 6] lui vaut la médaille d'argent. En 1954, il se voit décerné le prix Corot du salon[9], et devient, grâce à une représentation d'une rue du vieux Paris[n 7], le premier Japonais récompensé de la médaille d'or[10],[2],[8]. Au cours de son long séjour en France, il se lie d'amitié avec les peintres André Derain, Georges Braque, Pablo Picasso, Amedeo Modigliani et Tsugouharu Foujita[9]. Il retourne au Japon en 1955, près de cinquante ans après l'avoir quitté[8],[2].

Collections publiques

Décès

Kamesuke Hiraga meurt à son domicile parisien le [4],[2]. Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris (4e division)[18].

Postérité

Monument commémoratif de Kamesuke Hiraga sur son lieu de naissance à Katada-Mura (Japon).

En 1972, un monument à sa mémoire est élevé dans le sanctuaire Katada Inari de Shima[19].

En , dans la galerie d'art Daiō de sa ville natale, est inauguré un musée commémoratif consacré à son œuvre[n 8],[9],[10],[20],[21].

Au Japon, Kamesuke Hiraga est connu sous le nom de « poète de la lumière »[n 9],[2].

Distinctions

En 1954, Kamesuke Hiraga est distingué de l'Ordre national de la Légion d'honneur par l'État français[8]. En 1961, il est récipiendaire de l'Ordre du Trésor sacré et de la médaille au ruban bleu foncé[7],[8] et en 1971, de l'Ordre du Soleil levant.

Ouvrages

Kamesuke Hiraga, artiste de l'école Yō-ga[9] et créateur de nombreuses œuvres picturales représentant des paysages de Bretagne[7],[22],[23], laisse aussi derrière lui une autobiographie : Un Clou, coécrite avec Yoneo Sakai (ja)[24], journaliste du quotidien Asahi Shinbun et à la NHK, et publiée en 1970[n 4],[25],[9].

Notes et références

Notes

  1. Kamesuke (亀祐, litt. « protecteur des tortues »). La tortue est le symbole de son sceau.
  2. Le village de Katada (片田村, Katada-mura).
  3. Hiraga Risaburō (平賀利三郎).
  4. Un Clou (一本の釘, Ippon no kugi).
  5. La Femme à l'Éventail (扇を持つ婦人, Ōgi o motsu fujin).
  6. Saumon salé (塩鮭, Shiozake).
  7. 古いパリの街角 (furui Pari no machikadō, Lit. « coin de la rue de l'ancien Paris »).
  8. Le musée Kamesuke Hiraga (平賀亀祐記念館, Hiraga Kamesuke kinenkan).
  9. Le « poète de la lumière » (光の詩人, hikari no shijin).

Références

  1. Gouvernement de la République française, « Kamesky Hiraga », sur www.culture.gouv.fr (consulté le ).
  2. (ja) Asahi Shinbun, « 平賀亀祐 » Kamesuke Hiraga »], sur Kotobank, (consulté le ).
  3. (en) « Hiraga, Kamesuke (1889 - 1971), Painter, engraver », sur oxfordindex.oup.com, (consulté le ).
  4. Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, « Kamesuke Hiraga », sur www.centrepompidou.fr, (consulté le ).
  5. Hiraga et Sakai 1970, p. 3.
  6. (en) AskArt, « Kamesuke Hiraga », sur www.askart.com, (consulté le ).
  7. (en) Bénézit, « Hiraga, Kamesuke », sur Oxford Art Online, Oxford University Press, (ISBN 9780199899913, consulté le ).
  8. (ja) Mairie de Shima, « パンフレット » Brochure »] [PDF], sur www.city.shima.mie.jp, (consulté le ).
  9. (ja) Iseshima Keizai Shinbun (ja), « 世界が認めた志摩出身の洋画家「平賀亀祐」画伯記念館がオープン » Ouverture du musée commémoratif « Kamesuke Hiraga », peintre de l'école Yō-ga, reconnu internationalement »], (consulté le ).
  10. (ja) Mairie de Shima, « 美術ギャラリー » Galerie d'art »], sur www.city.shima.mie.jp, (consulté le ).
  11. https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cnyypnr/rMAA6B.
  12. .
  13. .
  14. .
  15. .
  16. .
  17. .
  18. Association des Amis et Passionnés du Père-Lachaise, « Montparnasse : liste alphabétique des personnages », sur www.appl-lachaise.net, (consulté le ).
  19. (ja) Sanctuaire Katada Inari de Shima, « 見取り図 », (consulté le ).
  20. (ja) Fédération du tourisme de la préfecture de Mie, « 志摩市絵かきの町・大王 美術ギャラリー » Iseshima : village de peintres, galerie d'art Daiō »], (consulté le ).
  21. (en) Iseshima Tourism & Convention Organization, « Town of Painters / Daio’s Art Gallery » Ville de peintres : galerie d'art Daio »], sur Visit Iseshima, (consulté le ).
  22. Jean-Marc Michaud & Daniel Le Mesle, Les peintres du Faouët : 1845-1945, Quimper, Editions Palantines, , 127 p. (ISBN 2-911434-33-1), p. 124, 125
  23. Henri Belbeoch, Douarnenez, "Au bonheur des peintres", Quimper, Editions Palantines, , 258 p. (ISBN 2-9504685-3-5), p. 182, 183
  24. (en) « Yoneo Sakai papers, 1848-1979 », sur OAC Online Archive of California
  25. Hiraga et Sakai 1970.

Annexes

Bibliographie

  • (ja) Kamesuke Hiraga et Yoneo Sakai, 一本の釘 [« Un clou »], Tokyo, Kyūryūdō (ja), , 251 p. (OCLC 703797393).
  • (ja) Yoshio Ide 井手義男, 画集 平賀亀祐 [« Peintures de Kamesuke Hiraga »], Tokyo, 発行所造形同人会 Editions d'Art Zookei Dojin Kai, , 170 p..

Articles connexes

Liens externes

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