Kévin Noubissi

Kévin Noubissi est l'un des deux jeunes de 21 ans du quartier des Granges à Échirolles[1], victime d'une expédition punitive le .

Contexte

Les faits commencent par une altercation entre deux jeunes, Wilfried, qui vient de la Villeneuve, et Abou, qui vient des Granges, à Echirolles.[2]Les deux garçons échangent des coups et des insultes. Deux amis de Wilfried le rejoignent pour le soutenir et effrayer Abou. La mère de ce dernier est témoin de la scène et appelle son deuxième fils, le grand frère d'Abou, nommé Ahmed. Il disperse Wilfried et ses amis avec du gaz lacrymogène.

Une heure et demie plus tard, le grand frère de Wilfried, qui n'est autre que Kévin Noubissi, débarque aux Granges avec des amis, dont Sofiane Tadbirt. Leur but est de défendre Wilfried et de laver l'affront que ceux de la Villeneuve leur ont infligé. Kévin en vient aux mains avec Ahmed et le gifle plusieurs fois.

Mort

Le soir du 28 septembre 2012, Kévin, Sofiane et deux autres amis reviennent d'un McDonald's, où ils sont aller dîner. Pendant ce temps, une dizaine de jeunes de la Villeneuve convergent vers le parc Maurice-Thorez, où ils attendent les quatre amis. Alors que ces derniers traversent le parc, ils sont pris en embuscade par leurs rivaux, qui sont armés de tessons de bouteille, de pelles, de pioches, de marteaux et de couteaux. Un d'eux porte un pistolet à grenaille. Deux embusqués parviennent à s'échapper, mais pas Sofiane et Kévin, qui sont acculés par les jeunes. Ils sont violemment tabassés. Kévin reçoit huit coups de couteau, et meurt presque sur le coup. Sofiane, quant à lui, en reçoit trente et un et décède à l'hôpital après une longue agonie[3]. Un des accusés avouera même lui avoir roulé sur la tête avec un scooter.

Suites

Face à l'émoi national, le président de la République, François Hollande, était venu rencontrer les familles des victimes à Échirolles[4]. Une marche blanche rassemblant plus de 10 000 personnes vêtues de blanc se déroule dans les rues d'Échirolles les jours suivants[5],[6]. Malgré le drame, la mère de Kévin continue d'exercer son métier de pédiatre et décide d'écrire un livre sur l'affaire[7]. Son action lui donne le surnom de mère courage.

En 2014, le chanteur Calogero, également originaire d'Échirolles, leur dédie la chanson Un jour au mauvais endroit.

Procès

En , treize jeunes hommes sont interpellés et mis en examen pour « assassinat ». Ils sont douze à être jugés pour homicide à partir de devant la cour d'assises des mineurs de l'Isère, deux d'entre eux avaient moins de 18 ans au moment des faits[8],[9],[10],[11]. Dix sont condamnés à de la prison, jusqu'à 22 ans de réclusion pour la sanction la plus lourde[12].

Malgré la douleur de « l'indifférence, du déni et du mépris » des accusés, la mère de Kévin croit à une rédemption, à un salut[13].

Hommage

Six ans après les faits, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb lors d'un déplacement à Grenoble, vient se recueillir sur la stèle du souvenir de Kévin et Sofiane dans le parc Maurice-Thorez[14].

Notes et références

  1. Yves Bordenave, « Echirolles : le scénario d’une tragédie en trois actes », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  2. « A Grenoble, le procès de la furie adolescente », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  3. « Peine alourdie pour l'un des meurtriers présumés de Kevin et Sofiane », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  4. « Il y a un an, son fils Kévin était lynché à mort », sur leparisien.fr, https://plus.google.com/+LeParisien (consulté le )
  5. france3-regions.francetvinfo.fr du 26 mars 2014, Portrait d'Aurélie Monkam-Noubissi, mère courage.
  6. la-croix.com du 29 mars 2013, Aurélie Monkam-Noubissi, la force d’une mère.
  7. Aurélie Monkam Noubissi.
  8. « Rixe mortelle d'Échirolles: "On a mis nos vies entre parenthèses" », sur www.lexpress.fr (consulté le )
  9. « Meurtre de Kevin et Sofiane : douze personnes renvoyées devant les assises », sur France info, https://plus.google.com/101981383502610968026 (consulté le )
  10. « Double meurtre à Échirolles : le procès d’une meute », sur Libération.fr (consulté le )
  11. « Rixe mortelle d'Échirolles : garde à vue prolongée pour deux nouveaux suspects », sur leparisien.fr, https://plus.google.com/+LeParisien (consulté le )
  12. « Deux accusés seront rejugés », sur parismatch.com (consulté le )
  13. « Meurtres d'Échirolles : "pour qu'il y ait pardon, il faut qu'il y ait une demande" », sur europe1.fr (consulté le )
  14. « Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb en visite à Échirolles », sur ledauphine.com, (consulté le )
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