Jules Bois

Jules Antoine Henri Bois, né à Marseille le [1] et mort à New York le , est un poète, romancier, dramaturge, essayiste et journaliste français, critique d'art, auteur d'ouvrages sur l'ésotérisme et théoricien d'un certain féminisme, très différent du féminisme au sens actuel.


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Biographie

Jules Bois est le fils de Jacques Antoine Michel Bois, négociant, et Henriette Emmanuelle Françoise Espina.

Ami de Georges Rodenbach et de J.-K. Huysmans, il participe avec ce dernier à l'affaire Boullan, ce qui lui valut deux duels avec les occultistes Papus et Stanislas de Guaita. Certaines anecdotes entourant ces duels soulèvent de nombreux débats au sein de la presse occultiste de l'époque, comme le fait que le cheval de sa voiture s'arrête net, refuse d'avancer et tremble, entraînant un retard à un duel, ou celui que la balle reste coincée dans le pistolet de son adversaire. Il vit une longue liaison tumultueuse avec la célèbre cantatrice Emma Calvé (1858-1942)[2].

En avril 1893, il lance avec Maurice Boukay et l'aide financière d'Antoine de La Rochefoucauld, la revue mensuelle illustrée Le Cœur (ésotérisme, littérature, science, arts) qui compte dix numéros jusqu'en juin 1895[3],[4].

Familier de la maison Besnard, il avait de longues discussions avec cette famille et appréciait tout particulièrement les décors berckois du peintre[5]. Ce dernier l'a représenté sur deux eaux-fortes[6].

Quand J.-K. Huysmans devient oblat, il ne reçoit plus que deux amis parisiens, en dehors des quelques personnes qu'il fréquente localement : Jules Bois et Lucien Descaves.

Peu de temps avant sa mort, il avoue avoir été l'amant de Florence Cook qui lui avait avoué être un faux médium et avoir eu une liaison avec William Crookes[7]. Cependant ce témoignage reste sujet à caution.

Il a été promu Officier de la Légion d'honneur[8].

Œuvres

  • Il ne faut pas mourir, dialogue (1891)
  • Les Petites Religions de Paris (1894)[9]
  • L'Éternelle Poupée (1894) ; réédition Séguier, « Bibliothèque Décadente », 1995 (ISBN 2-84049-059-5), présentation de Jean de Palacio
  • Le Satanisme et la magie, avec une étude de J.-K. Huysmans (1895)[10]
  • Prière, poème (1885-1893) (1895)
  • La Douleur d'aimer (1896)
  • L'Ève nouvelle (1896)
  • La Femme inquiète (1897)
  • Dans le monde des esprits (1897)
  • Une nouvelle douleur, roman contemporain (1900)
  • Le Mystère et la volupté (1901)
  • L'Au-delà et les forces inconnues : opinion de l'élite sur le mystère (1902)[11]
  • Le Monde invisible. Lettre de M. Sully Prudhomme. Les occultistes, les théosophes, le luciférisme, le satanisme, les deux envoûtements, les marchands d'espoir, l'église spirite, les recherches psychiques, conclusions (1902)
  • Visions de l'Inde (1903)[12]
  • Le Miracle moderne. La Métapsychique : la surâme et le surhomme, la télépathie et les fantômes des vivants, rayons humains, maisons hantées, aventures d'un revenant, un chapelet de voyantes, le mystère des tables tournantes éclairci, le mécanisme du miracle de Lourdes, les professeurs de volonté, le miracle est en nous, création d'une humanité supérieure (1907)
  • Le Nouveau Faublas (1908)
  • Le Vaisseau des caresses, roman contemporain (1908)
  • L'Humanité divine, poèmes (1910)
  • Le Couple futur (1912)
  • L'Amour doux et cruel. À propos de l'homme qui a volé la Joconde. L'Auto rouge (1913)
  • L'Éternel Retour, roman contemporain (1914)
Théâtre
  • Les Noces de Sathan, drame ésotérique, Paris, Théâtre d'Application, mise-en-scène du Théâtre d'Art (1892)
  • La Porte héroïque du ciel (1894)
  • Hippolyte couronné drame antique en quatre actes en vers, Orange, Théâtre Romain,
  • La Furie, drame en 5 actes, Paris, Comédie-Française,
  • Les Deux Hélène, poème dramatique en un acte en vers, Orange, Théâtre Antique,
  • Naïl, poème dramatique en 3 actes, musique de Isidore de Lara (1912)
Préface
  • Noël Vesper, Anticipations à une morale du risque / Essai sur la malléabilité du monde, avec une étude de Jules Bois, Paris, Librairie Académique Perrin et Cie, (1914)

Bibliographie

  • Dominique Dubois, Jules Bois (1868-1943) : le reporter de l'occultisme, le poète et le féministe de la belle époque, Marseille, Arqa, 2006. (OCLC 159956174)
  • Michel Meurger, « Jules Bois ou le famulus des mages », Le Visage Vert, Paris, Zulma, no 15, , p. 18-20

Liens externes

Notes et références

  1. Archives des Bouches-du-Rhône en ligne, acte de naissance 994, vue 41/47
  2. « Gazette de Rennes-le-Château News Infos Reportages Etudes Interviews », sur GAZETTE DE RENNES-LE-CHATEAU (consulté le ).
  3. Le Cœur, détail des sommaires, par Georges Picq.
  4. « Le théâtre d’ombres de Monsieur Jules Bois » par Alain Santacreu, article sur Contrelittérature, 7 juillet 2016.
  5. in L'Atelier, bulletin n°6 de l'association Le Temps d'Albert Besnard, (ISSN 1956-2462)
  6. N°127 et 128 au catalogue Godefroy de l'œuvre gravé de Besnard, chez Delteil
  7. (en) Trevor H. Hall, The Spiritualists: The Story of Florence Cook and William Crookes, Helix Press: Garrett Publications, New York, 1962, p. 107.
  8. « Dossier dans l'ordre de la Légion d'honneur de Jules Antoine Henri Bois », base Léonore, ministère français de la Culture
  9. Jules Bois, « Les Petites Religions de Paris », dans Les Petites Religions de Paris, Léon Chailley, (lire en ligne)
  10. Jules Bois, Le Satanisme et la magie (1895), Ernest Flammarion, (lire en ligne)
  11. Jules Bois, « L’Au delà et les forces inconnues », dans L’Au delà et les forces inconnues, Société d’éditions littéraires et artistiques, (lire en ligne)
  12. Jules Bois, « Visions de l’Inde », dans Visions de l’Inde, Société d’Editions Littéraires et Artistiques, (lire en ligne)
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