Décès de Joyce Echaquan

Le , Joyce Echaquan, une femme Atikamekw de 37 ans, est décédée à l'hôpital de Saint-Charles-Borromée, au Québec, Canada[1]. Avant sa mort, elle a enregistré un Facebook Live qui montrait des agents de santé la maltraitant[2].

La mort d'Echaquan est considérée comme le reflet du racisme anti-autochtone au Québec et au Canada.

Les faits

Joyce Echaquan, une mère de sept enfants de Manawan (193 km de Joliette), a été admise le 26 septembre pour des maux d'estomac. Elle avait souffert de problèmes cardiaques dans le passé et avait un stimulateur cardiaque.

Le lundi 28 septembre, elle reçoit de la morphine malgré son insistance à ne pas se faire administrer le médicament. Elle diffuse en direct une vidéo de sept minutes sur Facebook sous le nom de « JoyceCarol Dube ». Dans l'enregistrement, elle appelle à l'aide alors que deux travailleurs non identifiés l'insultent. Une femme qualifie Joyce Echaquan de « stupide comme l'enfer » et dit qu'elle n'est « bonne que pour le sexe » tandis qu'une autre critique ses « mauvais choix ». Joyce Echaquan est attachée à son lit[2].

Le 2 octobre, sa famille annonce qu'elle amorcera des procédures judiciaires[3].

Réactions

Au niveau fédéral (Canada)

Dans un discours devant la Chambre des communes, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a considéré que « Ce qui s’est passé, c’est la pire forme de racisme quand quelqu’un avait le plus besoin d’aide. C’est un exemple, un autre exemple de racisme systémique qui est tout simplement inacceptable au Canada »[4].

Québec

Le premier ministre François Legault a déclaré que le traitement de Joyce Echaquan par le personnel de l'hôpital était « inacceptable » et « raciste »[2]. À l'Assemblée nationale, Legault a présenté ses excuses à la famille de Echaquan, à ses proches et à sa communauté. Avant et après son discours, une minute de silence a été observée à l'Assemblée nationale.[5]

Il a annoncé le renvoi de l'infirmière qui est sur la vidéo. L'enquête suit son cours et une autopsie va être pratiquée[2].

Principe de Joyce

Le Principe de Joyce[6] est une série de propositions énoncées sous la forme d'un mémoire par Paul-Émile Ottawa, Chef du Conseil des Atikamekw de Manawan, et Constant Awashish, Grand Chef de la Nation Atikamekw, en novembre 2020. La déclaration se lit comme suit : « Le Principe de Joyce vise à garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé, ainsi que le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle. Le Principe de Joyce requiert obligatoirement la reconnaissance et le respect des savoirs et connaissances traditionnelles et vivantes des autochtones en matière de santé. »

En , Suzy Basile, professeure à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, et Carole Lévesque, professeure à l'Institut national de la recherche scientifique, ont mis sur pied une bourse d’étude de niveau maîtrise destinée à une étudiante autochtone dont les travaux de recherche vont dans le sens du Principe de Joyce[7].

En [8], les chefs composant l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) votent à l’unanimité pour l'adoption d'une résolution concernant le Principe de Joyce.

Contexte social

La mort de Joyce Echaqan s'inscrit dans un contexte de discrimination à l'égard des autochtones qui se manifeste notamment par le nombre disproportionné de meurtres et de disparitions de femmes autochtones au Canada[9].

Notes et références

Articles connexes

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