Joseph Pelet de la Lozère

Privat Joseph Claramont Pelet, comte Pelet de la Lozère, est un homme politique français né à Saint-Jean-du-Gard (Gard) le et mort à Villers-Cotterêts (Aisne) le .

Biographie

Issu d'une famille protestante, fils aîné de Jean Pelet de la Lozère (1759-1842), homme politique sous le Premier Empire, et de Marie-Antoinette Rodier, il fait ses études à Paris, Lyon et Genève et entre comme surnuméraire au ministère de l'Intérieur. Il est nommé auditeur au Conseil d'État en 1806 et, peu après, administrateur général des forêts de la Couronne. Il est promu maître des requêtes en 1811 et nommé administrateur du domaine extraordinaire (1814). Il épouse (1812) Sophie Otto de Mosloy, fille de Louis-Guillaume Otto (1754-1817), comte de Mosloy, ancien ambassadeur à Vienne (Autriche).

Nommé préfet de Loir-et-Cher le sous la Restauration, il est destitué comme libéral, et aussi, dit-on, comme protestant, par le comte de Corbière en 1823. Il est promu conseiller d'État.

Pelet de la Lozère, auditeur, par Frédéric Christophe d'Houdetot (1778–1859).

Élu député du 1er arrondissement de Loir-et-Cher (Blois) le [1] et le même jour dans le 2e arrondissement (Vendôme)[2], il opte pour Blois et prend place au centre-gauche de la Chambre. Il vote notamment contre le cabinet Polignac.

Réélu à Blois le [3], il se rallie à la monarchie de Juillet et soutient le gouvernement de ses votes, tout en opinant quelquefois avec le Tiers Parti. Lors des élections générales du , il est réélu député de Blois[4] et élu également dans la 2e circonscription de la Lozère (Florac)[5] et opte pour Blois, où il est réélu le [6].

En février 1835, le maréchal Soult, sollicité par Louis-Philippe pour former un nouveau ministère, pressent Pelet de la Lozère, ainsi que Jean-Louis Calmon et Charles Dupin, mais cette combinaison n'aboutit pas. Néanmoins, l'année suivante, Pelet de la Lozère devient ministre de l’Instruction publique dans le premier ministère Thiers du 22 février au 6 septembre 1836. Il attache son nom à la « loi Pelet » du (il s’agit en fait d’une ordonnance royale), qui incite les communes à avoir au moins une école primaire de filles.

En raison de cette nomination, il doit se représenter devant ses électeurs et est réélu le [7]. Après avoir quitté le ministère, il entre dans l'opposition active au gouvernement Molé. Sans doute pour le désarmer, celui-ci le fait nommer pair de France dans la fournée du , composée d'hommes du Tiers Parti, de députés juste-milieu et de légitimistes ralliés. Mais, à la Chambre des pairs, Pelet de la Lozère conserve son indépendance de jugement et de vote.

En 1840, il est ministre des Finances dans le second ministère Thiers, orienté au centre gauche, du 1er mars au 28 octobre.

Il prend part, au début de 1848, au débat sur l'adresse en réponse au discours du Trône. Après la Révolution de 1848, il se retire de la vie publique et meurt à Villers-Cotterêts en 1871. C'est son neveu, Pierre Eugène Roussel, qui est son légataire universel ; il lègue toutefois à son cousin Fernand Salanson le château du Solier.

De 1830 à 1848, il fait partie des membres de l'église du Réveil dite Chapelle Taitbout, également fréquentée par d'autres figures de l'aristocratie et de la bourgeoisie protestantes parisiennes[8].

De 1848 à 1867, il accepte les fonctions de conseiller général du canton de Saint-Jean-du-Gard.

Décorations

Œuvres

Pelet de la Lozère a rédigé un très intéressant ouvrage à partir de notes prises durant les séances du Conseil d'État présidées par Napoléon Ier auxquelles il a assisté sous le titre Opinions de Napoléon sur divers sujets de politique et d'administration recueillies par un membre de son Conseil d'État (1833).

On lui doit aussi un Précis de l'histoire des États-Unis d'Amérique depuis leur colonisation (1845) et un recueil de Pensées morales et politiques (1873).

Domicile

  • Paris, rue des Champs-Élysées, n° 4 (1841)

Références

Liens externes

Sources

  • Benoît Yvert (dir.), Dictionnaire des ministres de 1789 à 1989, Paris, Perrin, 1990, p. 169
  • « Joseph Pelet de la Lozère », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]

Notes et références

  1. 195 voix sur 348 votants et 410 inscrits contre 148 au comte de Rancogne
  2. 96 voix sur 174 votants et 232 inscrits contre 69 à M. de Laporte, président du collège électoral
  3. 246 voix sur 394 votants et 432 inscrits contre 147 au comte de Rancogne
  4. 341 voix sur 579 votants et 736 inscrits contre 230 à M. Péan
  5. 76 voix sur 137 votants et 152 inscrits contre 56 à M. André, député sortant
  6. 366 voix sur 595 votants et 718 inscrits contre 155 à M. Leroy, de l'opposition démocratique, et 114 à M. Hennequin, légitimiste
  7. 432 voix sur 436 votants
  8. Gustave Lagny, Le réveil de 1830 à Paris et les origines des diaconesses de Reuilly: une page d'histoire protestante, Éditions Olivetan, 1964, réédité 2007, (ISBN 9782915245929), 207 pages, p.33 et suivantes
  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail de la politique française
  • Portail de Loir-et-Cher
  • Portail du Gard
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.