Joseph Guiter

Joseph Antoine Sébastien Guiter, né à Torreilles (Roussillon) le et mort à Paris le [1], est un homme politique français, membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents, au Corps législatif de l'an VIII à l'an XI et représentant à la Chambre des Cent-Jours.

Joseph Antoine Sébastien Guiter
Fonctions
Député des Pyrénées-Orientales

(3 ans, 1 mois et 23 jours)
Gouvernement Convention nationale
Député au Conseil des Cinq-Cents

(1 an, 7 mois et 7 jours)
Député au Corps législatif

(4 ans, 6 mois et 6 jours)
Député à la Chambre des Cent-Jours

(1 mois et 28 jours)
Maire de Perpignan
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Torreilles (Roussillon)
Date de décès
Lieu de décès Paris
Nationalité Française
Parti politique Modérés
Profession Ecclésiastique
députés des Pyrénées-Orientales

Biographie

Joseph Guiter est le septième enfant d'une famille modeste. À l'âge de dix ans, il est envoyé à Perpignan faire ses études au collège royal, d'abord, puis à l'université ensuite. Reçu docteur en théologie, il est ordonné prêtre et affecté à la collégiale Saint-Jean dans cette même ville. Après la Révolution de 1789, il prête immédiatement serment à la Constitution civile du clergé et finit par quitter ses fonctions ecclésiastiques[1].

Nommé maire de Perpignan le , il est également élu, le , député à la Convention nationale par 127 voix sur 158 votants[2], loin devant les quatre autres élus.

La santé de Guiter est alors sérieusement atteinte : lorsqu'il vient à Paris, pour occuper son siège de député, il tombe malade et est obligé de s'arrêter en route. C'est seulement vers le milieu d'octobre qu'il se rend à la Convention. Il a quelques entretiens avec Pétion, relativement à la question de l'inviolabilité du roi dont Guiter se fait inutilement le défenseur. Membre de la droite de l'assemblée, il lutte contre les opinions de la Montagne. Il soutient que Louis XVI ne peut être mis en jugement, puis, au cours du procès, s'exprime ainsi lors du 3e appel nominal : « Mon opinion est connue. Je ne sais ce que c'est que de varier. Je demande la réclusion pendant la guerre et le bannissement ensuite »[3].

Lorsque les 22 députés dénoncés par la commune de Paris sont frappés d'un décret d'arrestation, le 2 juin, il proteste, et, le , publie un compte rendu à ses commettants, dans lequel il affirme son « modérantisme ».

Bientôt décrété lui-même d'arrestation, et incarcéré avec ses 72 collègues[Note 1], il ne recouvre la liberté qu'après le 9 thermidor. Il est rappelé à la Convention le 18 frimaire an III et prend part à ses derniers travaux.

Élu, le 21 vendémiaire an IV, député des Pyrénées-Orientales au Conseil des Cinq-Cents, par 48 voix sur 103 votants, Guiter se fait peu remarquer dans cette assemblée. Il approuve le coup d'État de brumaire, et le Sénat conservateur l'inscrit (4 nivôse an VIII), comme député du même département, sur la liste des membres du nouveau Corps législatif, où il siège jusqu'en l'an XI.

Le , l'arrondissement de Perpignan l'élit représentant à la Chambre des Cent-Jours, par 39 voix sur 66 votants. Après cette dernière législature, il vivra à l'écart des affaires publiques.

Joseph Guiter est l'oncle de Théodore Guiter[1] et le grand-oncle d'Eugène Guiter, préfet, homme politique et journaliste[4].

Votes des députés des Pyrénées-Orientales concernant la mort de Louis XVI

Mandats

Maire
  • 1791-1792 : Maire de Perpignan
Député

Publications

  • Joseph Guiter, J'en appelle au peuple : ou Précis historique de la révocation prétendue de mes pouvoirs, & des causes qui l'ont préparée, Perpignan, impr. de Joseph-François Reynier, , 15 p. (notice BnF no FRBNF37235067, lire en ligne)
  • Joseph Guiter, Discours prononcé par le maire de Perpignan, au champ de la fédération, le 14 juillet 1792, an 4e de la liberté, Narbonne, Decampe, , 8 p. (notice BnF no FRBNF36006869)
  • Joseph Guiter, J. Guiter, député du département des Pyrénées Orientales, à ses commettans. : Paris, 5 juin 1793, , 21 p. (notice BnF no FRBNF30561457)
  • Joseph Guiter, Discours prononcé, le 19 décembre 1790, à l'église des Cordeliers, en présence de la garde nationale de Perpignan, Perpignan, impr. de Joseph-François Reynier, , 8 p. (notice BnF no FRBNF30561458)
  • Joseph Guiter, Convention nationale. Opinion de Joseph Guites ["sic"], député du département des Pyrénées Orientales, sur un acte de la Convention nationale à la date du 27 octobre, qui défend aux membres qui la composent d'exercer des fonctions publiques pendant six ans, à compter de la fin de la session, Paris, Impr. nationale, , 7 p. (notice BnF no FRBNF30561463)

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Capeille, « Guiter (Joseph-Antoine-Sébastien) », dans Dictionnaire de biographies roussillonnaises, Perpignan,
  • Michel Cadet, « Guiter (Joseph, Antoine, Sébastien) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises 1789-2011, vol. 1 Pouvoirs et société, t. 1 (A-L), Perpignan, Publications de l'olivier, , 699 p. (ISBN 9782908866414)
  • Dictionnaire des parlementaires français par Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, tome 3, Fes-Lav, Bourloton éditeur, Paris, 1891.
  • Fiche sur le site de l'Assemblée nationale.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Une erreur d’écriture devait par la suite parler de la protestation des « 73 » au lieu des « 75 ».

Références

  1. Jean Capeille, « Guiter (Joseph-Antoine-Sébastien) », dans Dictionnaire de biographies roussillonnaises, Perpignan,
  2. Jean Sagnes (dir.), Le pays catalan, t. 2, Pau, Société nouvelle d'éditions régionales, , 579-1133 p. (ISBN 2904610014)
  3. Fabricio Cárdenas, 66 petites histoires du Pays Catalan, Perpignan, Ultima Necat, coll. « Les vieux papiers », , 141 p. (ISBN 978-2-36771-006-8, notice BnF no FRBNF43886275)
  4. Gérard Bonet, « Guiter (Eugène, Alexandre) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises 1789-2011, vol. 1 Pouvoirs et société, t. 1 (A-L), Perpignan, Publications de l'olivier, , 699 p. (ISBN 9782908866414)
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