José de Canterac
José de Canterac, né Joseph-César Cantérac d'Andiran d'Ornézan est un général espagnol, né à Casteljaloux le , mort à Madrid le .
José de Canterac Joseph-César Cantérac d'Andiran d'Ornézan | ||
José de Canterac | ||
Naissance | à Casteljaloux |
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Décès | à Madrid |
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Origine | Royaume de France | |
Allégeance | Espagne | |
Arme | Artillerie | |
Grade | Capitaine général | |
Années de service | 1805 – 1835 | |
Conflits | Reconquête espagnole de la Nouvelle-Grenade Guerres d'indépendance hispano-américaines Guerre civile portugaise |
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Faits d'armes | 1817 : Bataille de La Asunción 1822 : Bataille d'Ica 1824 : Bataille de Junín 1824 : bataille d'Ayacucho |
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Autres fonctions | Capitaine général de Madrid | |
Famille | Famille Cantérac d'Andiran d'Ornézan | |
Biographie
Le château de Cantérac est situé au sud-est de Xaintrailles, sur le territoire de la commune de Lavardac[1]. La famille Cantérac est une famille noble de robe et d'épée[2].
Formation
Pendant la période révolutionnaire, son père, capitaine d'artillerie, émigre et combat dans l'armée espagnole contre l'armée française pendant la guerre du Roussillon, entre 1793 et 1795. Après la paix de Bâle, dès que les évènements politiques l'ont permis, son père est venu le chercher à Casteljaloux, en 1798. Il l'emmena en Espagne, rompant toutes les relations avec les membres de sa famille restée en France. Jusqu'à cette date, José de Cantérac était resté en France et confié à un serviteur de confiance.
En 1801, à 15 ans, son père le fit entrer comme cadet dans les gardes wallonnes. Il se fait alors appeler don José Canterac. Il entre l'année suivante à l'école d'artillerie dont il sort en 1805.
Guerre d'indépendance espagnole
En 1808, Napoléon Ier intervient en Espagne. Pendant la guerre d'indépendance espagnole, don José Canterac combat contre l'armée française. Ses qualités lui ont permis d'obtenir un avancement rapide. Il fait partie de l'état-major du général O'Donnell. Son père avait quitté l'armée et s'était retiré en Castille. Après les défaites de l'armée française en Espagne, il a suivi l'armée anglo-hispano-portugaise dans l'invasion du sud-ouest de la France. Il est présent à la bataille d'Orthez et à la bataille de Toulouse. Il est alors colonel dans l'armée espagnole.
Après la restauration des Bourbons sur le trône de France et l'amnistie accordée aux émigrés irréductibles, il a préféré rester dans l'armée espagnole. Il est promu général en 1815.
Guerres d'indépendance en Amérique du Sud
Pendant l'occupation française de l'Espagne, les colonies espagnoles étaient restées isolées de l'Espagne. Les idées libérales et d'indépendance se sont alors développées. Le a été proclamée à Cuzco la séparation du Pérou de l'Espagne, mais elle n'a pas pu être maintenue. Le roi Ferdinand VII a été rétabli en 1814 sur le trône d'Espagne. Il mène une politique absolutiste et veut reprendre le contrôle des colonies espagnoles d'Amérique du Sud.
Don José de Canterac a participé aux guerres d'indépendance hispano-américaines dans l'armée espagnole. Ces guerres vont aussi être sensibles à l'instabilité du pouvoir politique en Espagne. Un coup d'état, en 1820, va conduire au triennat libéral en Espagne, avant l'expédition d'Espagne de l'armée française pour rétablir le gouvernement absolutiste du roi d'Espagne.
Don José de Canterac arrive en Amérique en 1817 où il va participer à la reconquête espagnole de la Nouvelle-Grenade après le retour de Ferdinand VII sur le trône espagnol. Il est parti de Cadix le avec une division et débarque un mois plus tard[3]. Sous la direction de Pablo Morillo, il participe le à la bataille de La Asunción sur l'île Margarita avant que les pertes de la campagne de Guyane obligent l'armée espagnole à quitter l'île pour sauver la situation militaire au Venezuela. La guerre d'indépendance du Venezuela va se poursuivre jusqu'en 1823. En 1817, le général José de San Martín franchit la rivière Chili (ou rio Quilca) et marche sur Lima après la bataille de Chacabuco.
En , don José de Canterac a rejoint l'armée du Pérou. Entre 1818 et 1824, il a été le soutien du dernier vice-roi du Pérou, José de la Serna et l'opposant longtemps heureux des généraux San Martin, Bolivar et Sucre. En , il conduit avec succès l'expédition des salines de Tarija et brise tous les obstacles des insurgés. En 1819, il mène un raid de cavalerie. À la suite de ce succès, il est nommé général en chef d'une armée qui n'existe que sur le papier et capitaine général des provinces occupées par l'armée royale. Cependant, en 1819, la campagne libératrice de la Nouvelle-Grenade a permis de créer la république de Colombie et la fin de la vice-royauté de Nouvelle-Grenade. Au début 1819 il commande l'armée royale dans le Haut-Pérou après la démission de José de la Serna pendant la guerre d'indépendance de l'Argentine avant d'être remplacé en par Ramírez Orozco, puis il va participer à la défense de la vice-royauté du Pérou pendant la guerre d'indépendance du Pérou
En 1820, il obtient la pacification de quatre provinces, réorganise les forces armées et rétablit la caisse militaire en luttant contre la contrebande.
En 1821, il prend le commandement effectif de l'armée et lui fait traverser les Andes trois fois. Il est victorieux dans six combats et consolide le pouvoir du vice-roi. Il remplace le major-général José de La Mar qui a abandonné la cause espagnole au profit des indépendantistes après leur avoir livré la forteresse du roi Philippe.
En 1822, il a traversé une nouvelle fois les Andes et remporte le la bataille d'Ica ou de Macacona qui sauve la cause espagnole au Pérou. Il double les forces de son armée en y incorporant les soldats faits prisonniers. En novembre, il se dirige vers le sud avec deux bataillons et deux escadrons, fait une marche de 300 lieues, traverse une nouvelle fois les Andes, se joint aux troupes du Sud pour écraser les indépendantistes.
En 1823, il franchit pour la sixième fois les Andes, atteint la ville de Lima en janvier et oblige l'armée républicaine de Colombie à s'enfermer dans Callao en les empêchant de se joindre avec les troupes péruviennes. Il passe les années 1823 et 1824 à combattre des organisations locales indépendantistes qui se relèvent ensuite.
C'est le , à la bataille d'Ayacucho que le pouvoir espagnol sur ses colonies d'Amérique du Sud s'effondre. Il est fait prisonnier avec le vice-roi et les officiers espagnols. L'acte de capitulation est signé par les généraux Canterac et Sucre. Comme l'écrit le général Sucre à Simon Bolivar : « En vertu de la capitulation, toute l'armée royale, les provinces et les places fortes qu'elle occupe encore, dix pièces de canons, tous ses magasins et quinze généraux, sont les trophées que l'armée combinée offre à votre excellence, comme un hommage digne de l'illustre libérateur du Pérou »[4].
Retour en Espagne
Il est libéré en 1825. Il s'embarque à Arica, dans le sud du Pérou, pour l'Europe. Le , il est à Bordeaux et écrit au Mémorial Bordelais pour démentir les bruits injurieux qu'on avait fait courir sur son attitude au cours de la bataille d'Ayacucho. Le on signale sa présence à Agen, puis il séjourne quelque temps à Casteljaloux, mais finalement revient en Espagne.
Sans emploi, il se retire à Valladolid où il se marie avec Manuela Domínguez y Navas, et achète une ferme de plus de 90 hectares qui appartenait au couvent de San Pablo[5]. Il est nommé divisionnaire dans l'armée d'observation du Portugal pendant la guerre civile portugaise et le second du duc de Bailén.
Il est ensuite nommé au commandement de Campo de Gibraltar avant d'être nommé capitaine général de Nouvelle-Castille par la reine Marie-Christine, régente d'Espagne, le . Il est tué par un soldat à la suite d'un insurrection militaire dirigée par l'officier Cayetano Cardero, dans la nuit du 17 au , devant la Casa de Correos de la Puerta del Sol, à Madrid, alors qu'il venait négocier.
Honneurs
En récompense des services rendus à la Couronne espagnole et en l'honneur de sa fin tragique, la reine Isabelle II a octroyé le à la veuve du général Cantérac le titre de comtesse de la Casa-Canterac ainsi qu'à ses descendants.
Références
- « Inventaire général : maison de maître dite Château de Cantérac », notice no IA47000364, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Guillaume de Cantérac, écuyer, seigneur d'Andiran, conseiller du roi, est président du présidial de Nérac, en 1710 ( lire en ligne ). Pierre de Cantérac, écuyer, seigneur d'Andiran, a été premier président du tribunal de Nérac. Son fils Jean de Cantérac s'est marié en 1739 avec Anne Merle ( lire en ligne ). Il a eu deux fils, Pierre de Cantérac de Saint-André, né en 1746 à Calignac (Base Léonore) (les lieux-dits Andiran et d'Ornézan se trouvent sur le territoire de cette commune), mort en 1830, chevalier de la légion d'honneur, chef de bataillon d'artillerie à Marseille, et Étienne de Cantérac, chef de bataillon, tué le 14 fructidor an XIII ( lire en ligne )
- (en) Christon I. Archer, The Wars of Independence in Spanish America, Wilmington, Scholarly Resources Inc., (ISBN 0-8420-2469-7, lire en ligne), p. 221
- L'Art de vérifier les dates depuis l'année 1770 jusqu'à nos jours, formant la continuation, ou troisième partie de l'ouvrage publié sous ce nom par les religieux bénédictins de l'abbaye de Saint-Maur, tome 3, p. 289, chez A.-J. Denain, Paris, 1830
- (es) Valladolid : El castillo de Canterac
Voir aussi
Bibliographie
- Commandant Labouche, Un Agenais, général en chef des armées espagnoles (1817-1824), p. 444-452, Revue de l'Agenais, 1924, tome 60 ( lire en ligne )
- Georg Gottfried Gervinus, Histoire du dix-neuvième siècle depuis les traités de Vienne, tome 10, chapitre 4 - Le Pérou sous le protectorat du Chili et de la Colombie, p. 54-124, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, Paris, 1866 ( lire en ligne )
- Isabelle Tauzin-Castellanos, « Dans la tourmente des guerres d'indépendance de l'Amérique espagnole : le parcours de Joseph de Cantérac, de Casteljaloux à la capitulation d’Ayacucho ». Céline Piot, Bernard Lachaise. La guerre en Aquitaine, les Aquitains en guerre de l’Antiquité à nos jours. Éditions d’Albret, Nérac, Fédération Historique du Sud Ouest, pp.189-204, 2017.
- (es) Isabelle Tauzin-Castellanos, « De emigrado a rebelde: José Canterac, un militar indeseable en busca de la identidad perdida », Investigaciones sociales, vol. 22, no 40, , p. 179 (DOI 10.15381/is.v22i40.15895, lire en ligne, consulté le ).
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