John Colet

John Colet, (né à Londres en , † le ), est un homme d'Église anglais, et un pionnier de la pédagogie.

Biographie

Fils aîné de Sir Henry Colet (Lord Maire de Londres de 1486 à 1495), il fréquenta le séminaire d'Anthony's school puis Magdalen College (Oxford), où il fut diplômé maître dès arts en 1490. Disposant de bénéfices ecclésiastiques à Dennington dans le Suffolk, il fut d'abord vicaire de St Dunstan (Stepney), puis principal de Thurning (Hunts). En 1493, il voyagea à Paris puis en Italie, pour y étudier le droit canon et le droit civil, la patristique et le grec ancien[1].

Là, il fit la rencontre de Guillaume Budé et d'Érasme, et à Florence assista aux sermons de Jérôme Savonarole. À son retour en Angleterre (1496), il fut ordonné prêtre et s'établit à Oxford, où il prononçait des conférences sur les lettres de Saint Paul, substituant à l'exégèse traditionnelle des commentaires plus proches du texte grec original[2]. Ses méthodes eurent une influence profonde sur Érasme, qui visita l'université d'Oxford en 1498, et qui reçut par la suite une pension de la part de John Colet.

Depuis 1494, Colet bénéficiait de prébendes à York, et en tant que chanoine de Saint-Martin-le-Grand à Londres. En 1502, elles s'accrurent de prébendes à Salisbury, en 1505 à la Cathédrale St Paul, dont il fut presque immédiatement nommé chanoine, ayant tout juste obtenu son diplôme de docteur en théologie[1]. Il poursuivit ses conférences sur les livres de la Bible et, peu après, créa à Saint Paul une chaire perpétuelle de théologie, trois jours par semaine. Vers 1508, ayant hérité une fortune considérable de son père, Colet entreprit de réformer le séminaire de Saint Paul, ce qu'il eut mené à terme en 1512, et pourvut l'école d'une dotation annuelle[2] minimum de 122£. Le grammairien William Lilye en fut le premier professeur, tandis que la guilde des merciers londoniens accepta de s'en porter garante (1510), premier exemple d'une gestion laïque d'un établissement scolaire. Les opinions religieuses du doyen Colet étaient si libérales qu'on le soupçonnait d'hérésie; mais l'archevêque de Cantorbéry, William Warham, refusa sa mise en accusation[2]. Le roi Henri VIII d'Angleterre le tenait d'ailleurs en haute estime malgré ses reproches contre la guerre faite à la France.

Outre ses fonctions déjà mentionnées, il dirigeait la guilde de Jésus à la cathédrale de Saint-Paul et servait comme chapelain du roi Henry VIII. En 1514, il fit le pèlerinage de Cantorbéry, et en 1515 prononça le prêche lors de la réception du chapeau de cardinal de Thomas Wolsey. Colet mourut de la suette[1], et fut enterré sur le côté sud du chœur de l'église Saint Paul, sa pierre tombale ne portant d'autre inscription que son simple nom.

Colet, s'il n'envisagea jamais de rompre avec l'Église catholique romaine, n'en était pas moins un réformateur à la manière d'Érasme, désapprouvant notamment la confession et le célibat des prêtres. Autorité majeure de l'église d'Angleterre, il contribua à la désagrégation des rites et croyances médiévaux, et propagea l'idéal humaniste.

Encore de nos jours, l'œuvre de Colet est célébrée à la Cathédrale St Paul.

Œuvres

  • Absolutissimus de octo orationis partium constructione libellus (Anvers, 1530)
  • Rudimenta Grammatices (Londres, 1539)
  • Daily Devotions, Monition to a Godly Life, Epistolæ ad Erasmum, et divers commentaires de livres de la Bible.

Références

  1. D'après l'article (en) « John Colet », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [Colet  (en) Lire en ligne sur Wikisource] .
  2. D’après la notice de Oliver Lawson-Dick, Aubrey's Brief Lives, Jaffrey, D. R. Godine, coll. « Nonpareil Books », , 408 p. (ISBN 978-1-56792-063-5), « John Colet »

Voir aussi

Bibliographie

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