Joe Pass
Joe Pass est le nom de scène de Joseph Antony Jacobi Passalaqua, guitariste de jazz américain d'ascendance sicilienne, né le à New Brunswick dans le New Jersey (États-Unis) et décédé le à Los Angeles, Californie (États-Unis).
Nom de naissance | Joseph Antony Jacobi Passalaqua |
---|---|
Naissance |
New Brunswick, New Jersey |
Décès |
Los Angeles, Californie |
Activité principale | Guitariste |
Genre musical | Jazz |
Instruments | Guitare |
Années actives | 1943//1994 |
Labels | Pacific Jazz Records, Concord Records, Pablo Records |
Il a souvent été surnommé le « Art Tatum de la guitare »[1]. Il est vrai que son jeu de guitare en solo s'apparente à celui du célèbre pianiste. Il a notamment joué avec Ella Fitzgerald et le pianiste Oscar Peterson.
Biographie
Joe Pass est l'aîné d'une famille de quatre enfants. Son père, Mariano Passalaqua, est sidérurgiste. Il passe sa jeunesse dans le quartier italien de Johnstown en Pennsylvanie.
Il reçoit sa première guitare, une Harmony (en), pour son 9e anniversaire[2], après avoir vu une photo de l'acteur Gene Autry posant en guitariste cow-boy. Il prend ses premières leçons avec des amis de son père. Ce dernier l'encourage vivement quand il voit que Joe passe l'essentiel de son temps libre à travailler l'instrument. Il le pousse à apprendre des morceaux à l'oreille, à jouer des morceaux qui ne soient pas écrits pour la guitare, à faire des gammes et à se passer « d'espace libre », c'est-à-dire à jouer les accords entre les notes de la mélodie.
À l'âge de 14 ans, il joue déjà pour des mariages et des fêtes de quartier, ainsi qu'en tant que soliste dans l'orchestre de Tony Pastor. Il joue avec un groupe très inspiré par le Quintette du Hot Club de France de Django Reinhardt ; il écoute également beaucoup Charlie Christian[2].
À l'âge de 20 ans il se rend à New York pour écouter les meilleurs musiciens du moment. C'est à cette époque qu'il tombe dans l'engrenage de la drogue. Pendant plus de 10 ans, jusqu'au début des années 1960, il reste sous l'emprise des drogues[3]. Il fut arrêté plusieurs fois avant d'être admis à Synanon, un centre de désintoxication. Durant son séjour, il n'a pas arrêté de jouer de la guitare.
Alors qu'il séjourne à Synanon, il enregistre avec un groupe composé de musiciens résidant dans ce centre. Le disque s'intitule Sounds of Synanon. Les critiques s'extasient sur le jeu de guitare de Joe. Son séjour dans ce centre dure trois années à l'issue desquelles il reprend de pied ferme sa carrière musicale. À sa sortie de Synanon, il joue dans la région de Los Angeles avec les meilleurs musiciens et est engagé comme guitariste de studio. Il participe pendant plus de cinq ans à des séances d'enregistrement jusqu'au jour où Norman Granz, producteur international de concerts de jazz, le persuade de le rejoindre et de signer pour son label Pablo. C'est à cette époque qu'il commence sa carrière internationale[1].
Pour le label Pablo, Joe enregistre des albums solo (Virtuoso, For Django) et joue avec différentes formations. On le retrouve notamment au côté d'Oscar Peterson, Niels-Henning Ørsted Pedersen, Zoot Sims et d'Ella Fitzgerald.
Il meurt le d'un cancer du foie[1].
Style
Joe Pass joue essentiellement en fingerpicking avec un usage occasionnel du médiator. Son jeu solo, assez pianistique, combine une basse marquée jouée avec le pouce, des accords qui posent la structure harmonique et des passages cordes à cordes qui complètent l'improvisation[2]. Son jeu de guitare est inimitable et virtuose[réf. souhaitée]. Il est capable de jouer en solo des morceaux bop complexes et rapides, tels que Cherokee ou How High the Moon[3]. La série des Virtuoso (1973-1983) illustre bien son style.
Il organise souvent ses morceaux en parties douces et mélancoliques, avec un rythme peu marqué, auxquelles succèdent des parties plus rythmées dont la basse marque les temps.
L'influence de Django Reinhardt est par moments assez marquante même si le son et la rythmique sont globalement plus doux. Il a notamment enregistré l'album For Django en 1964.
- Matériel
Il a longtemps joué sur une guitare fabriquée par un luthier new-yorkais d'origine italienne, Jimmy D'Aquisto[réf. nécessaire]. Cet artisan réputé, élève du maître luthier John D'Angelico, fabriquait les guitares à l'unité et ces instruments d'exception, rarissimes, ont une immense valeur[non neutre]. Puis le fabricant de guitares Ibanez a collaboré avec Joe pour fabriquer une magnifique guitare Joe Pass modèle JP20 dans les années 1980, instrument sur lequel il a joué les dernières années de sa vie. Le fabricant Epiphone a créé un modèle Epiphone Joe Pass Emperor II en son honneur, en 1994, peu de temps avant sa disparition. Il ne semble pas qu'il se soit produit avec cet instrument[réf. nécessaire].
Discographie
En tant que leader
- 1963 : Catch Me !
- 1964 : Joy Spring
- 1964 : For Django
- 1964 : The Complete Pacific Jazz Joe Pass Quartet Sessions
- 1965 : The Stones Jazz
- 1966 : A Sign of the Times
- 1967 : Simplicity
- 1969 : Guitar Interludes
- 1970 : Intercontinental
- 1971 : Guitar Interludes
- 1973 : Virtuoso
- 1974 : Portraits of Duke Ellington
- 1974 : Live at Donte's
- 1975 : Oscar Peterson et Joe Pass à Salle Pleyel
- 1975 : Joe Pass at the Montreux Jazz Festival 1975
- 1975 : The Big 3
- 1976 : Virtuoso no 2
- 1977 : Virtuoso no 3
- 1977 : Montreux '77 - Live
- 1979 : I Remember Charlie Parker
- 1979 : Digital III at Montreux (compilation)
- 1981 : George, Ira and Joe
- 1982 : Eximious
- 1983 : Virtuoso no 4
- 1983 : We'll Be Together Again
- 1984 : Live at Long Beach City College
- 1985 : Whitestone
- 1985 : University of Akron Concert
- 1987 : Sound Project
- 1985 : Blues for Fred
- 1985 : One for My Baby
- 1989 : Autumn Leaves
- 1989 : Summer Nights
- 1990 : Appassionato
- 1991 : Virtuoso Live !
- 1991 : What's New
- 1992 : Live at Yoshi's
- 1992 : Joe Pass in Hamburg
- 1993 : My Song
Albums posthumes
- 1994 : Songs for Ellen, enregistré en 1992
- 1998 : Joe's Blues, enregistré en 1968
- 1998 : Unforgettable, enregistré en 1992
- 2000 : Songs for Ellen, enregistré en 1974 lors des mêmes séances que Live at Donte's
- 2001 : What Is There to Say, enregistré en 1990
- 2002 : Meditation: Solo Guitar, enregistré en 1992
- 2004 : Virtuoso in New York, enregistré en 1975
Notes et références
- (en) « Biographie de Joe Pass », sur allaboutjazz.com, (consulté le ).
- Philippe Carles, André Clergeat et Jean-Louis Comolli, Dictionnaire du Jazz, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1994, 2eédition, 1383 p. (ISBN 2-221-07822-5)
- (en) Scott Yanow, « Biographie de Joe Pass », sur allmusic.com (consulté le ).
Liens externes
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