Joachim Camerarius l'Ancien
Joachim Camerarius l'Ancien ( à Bamberg - à Leipzig) est un érudit allemand.
Pour les articles homonymes, voir Camerarius.
Biographie
Il était issu d'une famille dont le premier nom était Liebhard, et qui avait reçu le surnom de Camerarius, parce que plusieurs de ses membres avaient été chambellans. Il se fit de bonne heure connaître par des ouvrages érudits, enseigna le grec et le latin à Nuremberg (1526), et réorganisa les universités de Tubingue (1550) et de Leipsick (1552). Il joua aussi un grand rôle dans les affaires politiques et religieuses, embrassa un des premiers la réforme, se lia étroitement avec Philippe Melanchthon, l'aida à rédiger la Confession d'Augsbourg, fut chargé par le sénat de Nuremberg de plusieurs missions importantes, et jouit d'un grand crédit auprès des empereurs Charles Quint et Maximilien d'Autriche, ainsi que des ducs de Saxe Henri et Maurice.
On lui doit :
- des traductions latines d'un grand nombre d'auteurs grecs, tels qu'Homère, Hérodote, Xénophon, Aristote, Sophocle, Thucydide, Démosthène, etc ;
- des éditions, avec commentaires, de Plaute, Térence, Quintilien, Cicéron, Virgile ;
- une traduction en latin des ouvrages d'Albrecht Dürer, permettant une large diffusion de ceux-ci en Europe ;
- des Commentarii linguae graecae et latinae;
- des Éléments de Rhétorique ;
- une Vie de Melanchthon ;
- des Lettres ;
- des Fables ;
- Epistolae Familiares (posthume)[1]
D'autres membres de la même famille se sont fait connaître dans les sciences et dans les lettres : voir Camerarius.
Notes et références
- « Deux grands princes Alemans, qui avoyent vescu plusieurs années en fort estroite amitié, jusques là que l'un d'iceux faisoit un riche present annuel à l'autre, presque d'ordinaire ensemble, finalement entrerent en querelle si aspre, qu'ils assemblèrent leurs vasseaux, alliez et amis, et se donnerent bataille en rase campagne l'an 1553, en laquelle le victorieux, qui gaigna le champ, plus de soixante enseignes, l'artillerie et tua la plupart de l'armee de son ennemi, fut si rudement blessé, qu'il mourut dedans trois jours après. Le vaincu eschappé ne fit que traisner les ailes depuis, et mourut pauvre, engagé, battu d'une maladie fort extraordinaire qui le suivit jusqu'au dernier soupir. Peu devant leur querelle il s'estoyent trouvez ensemble chez un autre prince, durant les jours gras, où que ne fut question de chère lie. Certain soir assez tard, estans à table, assis l'un pres de l'autre, un fantosme ressemblant à quelque belle Damoiselle, richement atournée, vestue d'une robe bleuë, vint s'asseoir entre eux deux, sans estre veuë d'aucun (quoi qu'il y eust bon nombre de gens en leur chambre) fors de ces deux Princes, et de celuy qui les avoit conviez, lequel ne s'en esmeut pas beaucoup. Mais eux en furent merveilleusement troublez, et sortirent hors de la chambre, laissant leur hoste avec autres convives continuer le combat des gobelets toute la nuit. Ce fantosme séparant les corps de ces deux Princes, puis s'esvanouyssant, figura l;esprit de discorde, lequel separa tost après leurs esprits tellement que leur mal talent continua jusques à la mort, violente à l'un, lente et terriblement virulente à l'autre. », au troisième volume de ses Méditations historiques, chapitre 55.
Source
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