Jeffrey Veillet
Jeffrey Veillet (1881-1946) a été un illustre homme d'affaires dans la foresterie et le commerce général, jusqu'à son décès en 1946[1].
Pour les articles homonymes, voir Veillette.
Nom de naissance | Jeffrey Veillet |
---|---|
Naissance |
Saint-Narcisse, Québec, Canada |
Décès | |
Nationalité |
![]() |
Profession |
Entrepreneur forestier |
Famille |
Famille d'hommes d'affaires dans les opérations forestières |
Début en affaires
Fils de Léopold Veillet et de Georgina Magny, Jeffrey Veillet est né le dans le rang des chutes (dit des "Veillet") à Saint-Narcisse de Champlain (Québec). Son père Léopold Veillet était entrepreneur forestier, notamment dans le secteur "Chapeau de paille", sur la rive-ouest de la rivière Saint-Maurice, à la hauteur de la rivière aux Rats[2].
Jeffrey Veillet s'est marié le à Herminie Cossette, originaire de Saint-Narcisse. Jeffrey arrive à Sainte-Thècle en 1903, à l'âge de 22 ans. Jeffrey Veillet acquis une ferme au rang St-Pierre-Nord, où il commença un commerce de foin et de bêtes à cornes; il vendit cette terre à son frère Freddy. Il s'acheta une seconde ferme au rang Saint-Pierre-Nord, tout près du village de Sainte-Thècle, qu'il exploita 5 ou 6 ans pour continuer son commerce d'animaux; il revendit cette ferme à son frère Alphée vers 1921. En sus, Jeffrey Veillet possédait deux fermes au rang Saint-Thomas-Sud, qu'il exploitait pour le commerce du foin, grâce au train.
Commerce à Sainte-Thècle

Vers 1921, Jeffrey Veillet achète l'Hôtel Boutet, située en face de l'église de Sainte-Thècle, qu'il transforma en magasin général. Cette bâtisse devient le quartier général des opérations forestières. L'hôtel Boutet avait été construite vers 1902 ou 1903 par François Boutet, juste au début des travaux de la construction de l'église. Il a été en exploitation une vingtaine d'années. Après l'acquisition de cet immeuble, Jeffrey Veillet transforma le second étage en résidence privée, doublée d'un magasin général au rez-de-chaussée. Le magasin vendait presque toutes les nécessités des résidents, des agriculteurs et des entrepreneurs forestiers: épicerie, marchandises sèches, tissus à la verge, habits, robes, ferronnerie, moulée pour animaux, graines de semence, bardeaux, tôles, gazoline (essence impériale), huile de charbon... Le magasin occupait tout le bas de l'immeuble. En arrière, une glacière entreposant la glace découpée sur le lac Croche (Sainte-Thècle) au plus froid de l'hiver, a été utilisée jusque vers 1935-36, pour les besoins des familles Veillet et Moisan.
Entrepreneur forestier
En 1920, quatre fils de Léopold Veillet et de Georgina Magny (soit Jeffrey, Freddy, Alphée et Wilson) s'associent officiellement en affaires. Ils s'engagent résolument dans la coupe et le commerce du bois. Cette famille d'entrepreneurs forestiers possédait déjà une vaste expérience de l'exploitation des chantiers forestiers en Mauricie. En 1921, Josaphat Veillet se joint à ses frères pour fonder la compagnie Veillette & Frères Limitée. Malheureusement, deux coactionnaires décédèrent, soient Wilson Veillet accidentellement en et Alphée Veillet en oct. 1927. Vers 1925, Jeffrey Veillet exécuta des contrats de déboisement de la route reliant Saint-Roch-de-Mékinac à La Tuque sur la rive Est[3].
Deux moulins à scie le long de la Tawachiche
En 1922, l'entreprise Veillet et Frères Limitée a obtenu un contrat de coupe de bois dans le secteur Audy, au nord d'Hervey-Jonction, dans le secteur Tawachiche. La compagnie acheta alors le petit moulin à scie de Frank Blais, située à environ un km au sud de la gare d'Audy, sur le bord de la rivière Tawachiche. Les Veillet font des agrandissements au moulin. Actionné à la vapeur, ce moulin a été exploité environ 16 ans, soit jusqu'en 1934, pour couper le bois surtout en planches et en madriers.
Le deuxième moulin à scie a été construit sur le bord de la rivière Tawachiche, à environ 500 mètres au nord du village d'Hervey-Jonction. Il servait surtout à la coupe du bois de pulpe. Il a fonctionné de 1933 à 1941.
Moulin de Saint-Tite (1936-38)
Vers 1936-37, Jeffrey Veillet acquit des Rouleau leur deuxième moulin à scie situé près de la rivière des Envies, en plein cœur de la ville de Saint-Tite; il était inutilisée depuis quelques années[4]. Même si le moulin Veillet à Audy était fermé, Veillet & Frères continuait la coupe du bois dur et mou dans le secteur Tawachiche. Le bois coupé était alors acheminé au moulin de Saint-Tite, par camions. Le bois provenait aussi du secteur du lac Vlimeux, situé dans le canton Lejeune, au nord-ouest de Sainte-Thècle, à la limite de Saint-Roch-de-Mékinac. Ce moulin cessa ses opérations à l'automne 1938. Les installations de ce moulin furent démolies quelques années plus tard.
Moulin du Lac du Jésuite, à Sainte-Thècle
À l'été 1938, Jeffrey et Freddy Veillet ont construit un autre moulin à scie à l'extrémité sud du Lac du Jésuite, à Sainte-Thècle, près de la décharge. L'équipement de ce moulin provenait de la démolition du moulin situé à Audy. Dans le secteur du nord du Lac du Jésuite, les premiers abattages du bois dur ont été réalisés en hiver 1938-39 pour être scié au moulin au printemps.
La bâtisse de ce moulin actionné à la vapeur comportait deux étages: la bouilloire était en bas et tout le sciage du bois s'effectuait au second étage. Le monte-billot était une chaîne sans fin, munie de grappins. Le bois flottant était tiré par un bateau à vapeur à partir de l'extrémité nord du lac.
En 1945, Freddy Veillette a acheté les parts de son frère sur le moulin à scie du Lac du Jésuite. Freddy en continua l'exploitation jusqu'à son décès en 1949. Ce moulin à scie a été revendu vers 1942-43 à une compagnie qui a retiré les équipements et démoli les bâtisses.
Opérations forestières à Casey et Vandry (1925-30)
De 1925 à 1930, Veillet & Frères Limitée s'est engagé à des contrats de coupe forestière avec la Belgo et la Consolidated Paper dans les secteurs de: Casey (en 1926), Vandry (en 1926), Canes (en 1926) et Manjobeques (en 1927 seulement).
Opérations forestières sur la rivière La Lièvre (1930-1947)
Au plus fort des opérations dans le secteur de la rivière La Lièvre (aujourd'hui dans le territoire de la Zec de la Lièvre), Veillet et Frères Limitée employait entre 3000 et 3500 travailleurs assignés à la coupe de bois. Le travail de coupe du bois était distribué parmi 45 à 50 contracteurs forestiers. À la suite du décès de Jeffrey Veillet, survenu en 1946, la Consolidated Paper a repris en charge directement la coupe du bois. La compagnie Veillet & Frères a été dissoute en 1947[5].
Opérations forestières à Talbot (1937 à 1940)
À l'hiver 1937-38, Veillet & Frères Limitée a fait de la coupe forestière de "pitoune" à Talbot. Ce camp forestier construit à environ 3 km de la voie ferrée est resté inopérant pour un an. Puis les activités reprirent intensément de juin à pour y faire une coupe de 25 000 cordes de bois écrocée. Les opérations forestières à Talbot (secteur Linton) cessèrent au printemps 1940. Une voie secondaire de chemin de fer avait été aménagée pour le chargement du bois coupé en "pitoune".
Politique municipale
En politique municipale, Jeffrey Veillette a été à priori conseiller à la municipalité du village de Sainte-Thècle, puis maire à partir de 1919. En sus, de 1921 à 1925, il cumulait aussi la fonction de maire de la municipalité de la paroisse de Sainte-Thècle.
Articles connexes
Notes et références
- Gaétan Veillette, article "L'homme d'affaires Jeffrey Veillet (1881-1946) de Sainte-Thècle dirigea jusqu'à 6,000 travaileurs forestiers", bulletin Le Pathiskan, publié par l'Association des familles Veillette d'Amérique inc., décembre 1993, p. 17 à 23 (1e partie).
- Entrevue télévisée de 1987 de Gaétan Veillette avec Résima Veillet (sœur de Jeffrey Veillet), résidente de Sainte-Thècle. Caméraman: Raynald Saint-Amand (Sainte-Thècle).
- Gaétan Veillette, article "L'homme d'affaires Jeffrey Veillet (1881-1946) de Sainte-Thècle dirigea jusqu'à 6,000 travaileurs forestiers", bulletin Le Pathiskan, publié par l'Association des familles Veillette d'Amérique inc., mars 1994, p. 14 à 24 (2e partie).
- Livre "Histoire de Saint-Tite (1833-1984)", Éditions Souvenance inc., Comité historique, p. 222, chapitre IV, rédigé par Pierre Lebrun.
- Marie-Claire Veillette-Martel, bulletin Le Pathiskan (juillet 1993), article "Des jeunes Veillette à la cueillette de bleuets (myrtilles) en 1945", p. 11-13, racontant une visite aux chantiers forestiers de La Lièvre.
- Gaétan Veillette, "Chroniques sur l'histoire de Sainte-Thècle", Journal Le Dynamique (publié à Saint-Tite) traitant des entreprises de Jeffrey Veillet et de son implication publique, publiées: , , , , , , .
- Charles Magnan et Jean-René Marchand, monographie "Une ville du Nord Sainte-Thècle, cent ans d'histoire", Éditions du Bien Public, 1974, p. 167-168.
- Entrevues de l'historien Gaétan Veillette, entre 1974 et 1976, avec Charles Magnan (Sainte-Thècle), Wellie Brunelle (Sainte-Thècle) et Arthur Cloutier (Sainte-Thècle).
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