Jeanne van der Gheynst

Jeanne Marie van der Gheynst (Johanna Maria van der Gheynst[N 1]) était la mère de Marguerite de Parme, la fille naturelle de Charles-Quint.

Biographie

Famille

Jeanne était l'aînée des enfants d'un tapissier du village de Nukerke, Gilles van der Gheynst, artisan d'ascendance paysanne, et de son épouse Jeanne van der Caye (ou Coye ou Coge), qui était servante. Elle avait un frère nommé Baudouin, et ses deux sœurs avaient pour nom Agnès et Marie. Son frère était ouvrier en tapisserie dès 1561, était assez pauvre et avait une famille nombreuse ; il vivait à Nukerke avec Agnès. Marie van der Gheynst fut mariée au clerc Jean Schot, résidant à Bruxelles et mort avant 1561. Jean-Marie Valentin dit que sa famille était bourgeoise. Elle était au service de la maison du gouverneur d'Audenarde, Charles Ier de Lalaing, en tant que chambrière de son épouse, Jacqueline de Luxembourg. Sa famille se trouva si pauvre qu'elle dut demander de l'aide à leur parente Marguerite, comme le rapporte le cardinal de Granvelle, mais elle ne leur porta pas un grand secours.

Rencontre avec Charles Quint

Lorsque que le couple seigneurial reçut et hébergea l'empereur Charles Quint, ce dernier la remarqua durant son séjour au château dit de Bourgogne. Jean-Pierre Soisson dit de la dame flamande qu'elle était « simple et voluptueuse. » Elle permit d'apporter un sang neuf à la lignée de Charles Quint, qui était chargée en consanguinité. À la suite d'un stratagème de son entourage qui drogua la jeune femme, il la viola. Jeanne quitta la maison de Lalaing et fut hébergée dans la famille de sa mère, au-dehors d'Audenarde.

En juillet 1522 naquit une fille qui fut baptisée à l'église Notre-Dame de Pamele (nl) à Audenarde et reçut le prénom de Margaretha (Marguerite) comme la tante paternelle et mère adoptive de l'empereur, sœur de Philippe le Beau et gouvernante des Pays-Bas. La fille reconnue par Charles Quint, elle fut élevée chez André de Douvrin, sommelier de corps de l'archiduc Ferdinand d'Autriche, puis par la tante Marguerite d'Autriche et fut connue plus tard sous le nom de Marguerite de Parme. Charles-Quint et Marguerite de Parme ne revirent jamais Jeanne et sa famille.

Après la naissance de Marguerite

En 1524, Jeanne fut mariée à Jean van den Dijcke (ou Vanden Dycke), conseiller et maître extraordinaire de la chambre des comptes de Brabant. En 1558, en tant que bailli de Heuverhuys, il acheta la seigneurie de Santvliet, à Antoine van Quickelberghe. Le couple eut plusieurs enfants, dont le nombre n'est pas fixe. Un fils, Guillaume, qui fit des études de droit et se maria en 1564. Deux filles, Agnès et Gauda (morte le ), qui prirent toutes deux le voile : la première pour l'abbaye de Roosendael, près de Malines, pendant que l'autre alla à celle d'Auderghem. Ils eurent aussi un fils nommé Jean qui fut aussi bailli de Heuverhuys, dès le .

Notes

  1. On trouve plusieurs orthographes : van der Gheenst, Van der Gheynst/Gheenst, Van Der Gheynst/Gheenst, ou Vander Gheynst/Ghe(e)nst ; voir Vandergheynst ou VanderGheynst. En espagnol et en allemand, elle est prénommée Jeanne, Juana (María) ou Johanna.

Bibliographie et références

  • Lindsay Armstrong, Charles Quint (1500-1558) : L'Indomptable, 2014.
  • Jean-Pierre Soisson, Marguerite, 2002.
  • Jean-Marie Valentin, Luther et la réforme, 2001.
  • Michel Dugast Rouillé, Les Maisons souveraines de l'Autriche, 1967.
  • Ghislaine de Boom, Don Carlos : l'héritier de Jeanne la Folle, 1955.
  • Suzanne Antoinette van Lennep, Les Années italiennes de Marguerite d'Autriche, duchesse de Parme, 1950.
  • Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, 1895.
  • Antoine Perrenot de Granvelle, Correspondance du cardinal de Granvelle, 1565-1586,1890
  • Alexandre Joseph Namèche, Cours d'histoire nationale, 1884.
  • Théodore Juste, Les Pays-Bas sous Philippe II (1555-1565), 1884.
  • Marguerite de Parme Correspondance, 1867.
  • Alexandre Henne, Histoire du règne de Charles-Quint en Belgique (t. 2), 1858.
  • Travail collaboratif, Messager des sciences et des arts de la Belgique, ou, Nouvelles archives, 1836.
  • Constant-Philippe Serrure, Sur la naissance de Marguerite de Parme, gouvernante des Pays-Bas, 1836.
  • Félix van der Taelen, Notice sur Jeanne-Marie van der Genst, mère de Marguerite d'Autriche, dans les Annales de l'Académie d'archéologie de Belgique, XXXIV, 3e série, tome IV, 1878, pages 295 à 355, ainsi que le tiré-à-part avec un complément généalogique intitulé les Généalogies des familles belges qui en descendent et de la postérité souveraine et princière de l'archiduchesse Marguerite, Anvers, 1878, 339 pages.

Liens externes

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