Jeanne Hugo
Léopoldine Clémence Adèle Lucie Jeanne Hugo ( - ) est née en Belgique pendant l'exil de Victor Hugo. Elle est la petite-fille du romancier, poète et homme politique français.
Petite enfance et famille
Jeanne Hugo est née à Bruxelles le 29 septembre 1869, troisième enfant du journaliste Charles Hugo et de Alice Le Haene. Son frère est l'artiste Georges Victor-Hugo. Ses grands-parents paternels sont respectivement l'écrivain et politicien Victor Hugo et Adèle Foucher. Elle est une arrière-petite-fille de Joseph Léopold Sigisbert Hugo et Sophie Trébuchet. Née à la fin du Second Empire français, Jeanne Hugo grandit dans une famille républicaine fidèle. Dans sa famille d'anciens loyalistes de la monarchie bourbonienne s'opposent aux Bonaparte. Elle est la nièce de Léopoldine Hugo, François-Victor Hugo et Adèle Hugo. Elle est aussi la tante de l'artiste Jean Hugo.

En 1871, le père de Jeanne meurt d'un accident vasculaire cérébral. Sa mère se remarie avec l'acteur Édouard Lockroy[1]. Victor Hugo n'approuve pas le nouveau mariage de sa belle-fille et prend la garde de Jeanne et de son frère, Georges. En 1877, Victor Hugo publie un livre de poésie intitulé L'Art d'être grand-père[2], [3]. Il meurt en 1885[4] en lui laissant un vaste héritage[5].
Jeanne Hugo devient une personnalité de la haute société parisienne; pendant la Belle Époque, sous la Troisième République française, les journaux la mentionnent fréquemment[5].
Vie privée
En 1891, Jeanne Hugo épouse le journaliste Léon Daudet, fils des écrivains Alphonse Daudet et Julia Daudet[6],[7]. Le mariage est célébré lors d'une cérémonie civile et sans célébration religieuse, par respect pour son grand-père, qui avait des opinions anticléricales convaincues. Le mariage est un événement majeur dans la société parisienne, attirant des foules de badauds[8],[9]. Ils divorcent en 1895 et Jeanne Hugo obtient la garde de leurs enfants, empêchant Léon Daudet de les voir pendant treize ans[5].
En 1896, elle épouse le scientifique et explorateur Jean-Baptiste Charcot[6]. Elle divorce de Charcot en 1905 pour cause de désertion du domicile conjugal[10].
En 1906, Jeanne Hugo épouse Michel Negroponte, un officier de marine grec. Ils restent mariés jusqu'au décès du mari en 1914 [5].
En 1927, après la mort de son frère, Jeanne se rend à Saint-Pierre-Port, à Guernesey pour faire officiellement don de la Maison Hauteville à la Ville de Paris. Hauteville avait été sa maison d'enfance lorsqu'elle vivait avec son grand-père en exil[5].
En 1933, un portrait peint par Giovanni Boldini en 1898 de Jeanne Hugo et son fils, Charles, intitulé Madame Hugo et son fils, est exposé[11]

Jeanne Hugo meurt le 30 novembre 1941 dans le 16e arrondissement de Paris[12]. Elle est enterrée avec son troisième mari dans une chapelle en forme de petite église grecque au cimetière de Passy (14e division)[13].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jeanne Hugo » (voir la liste des auteurs).
- (en) Stuart Oliver Henry, French Essays and Profiles, E. P. Dutton, (lire en ligne), 277
- « The Nation », J.H. Richards,
- « The Illustrated American », Illustrated American Publishing Company,
- « The End of an Era », Wonders & Marvels,
- « Victor Hugo and Guernsey: Jeanne Hugo », Priaulx Library
- Seymour, « Book Review | 'Gilded Youth: Three Lives in France's Belle Époque,' by Kate Cambor »,
- « Letter penned to Alphonse Daudet, about the marriage of Léon Daudet and Jeanne Hugo by Marie Hugo on Bolerium Books », Bolerium Books
- Cambor, « Gilded Youth: Three Lives in France's Belle Époque », Macmillan,
- Brower, « International », Union Quoin Company,
- « Jeanne Hugo and Jean Charcot at Hauteville House, Guernsey », PBS LearningMedia
- « Giovanni Boldini's Madame Georges Hugo (Jeanne Hugo) and Her Son », www.jssgallery.org
- Archives de Paris, acte de décès n°2208, vue 22 / 31
- Sépultures de la famille Hugo