Jeanne Bouvier

Jeanne Bouvier, née à Salaise-sur-Sanne (Isère) le et morte le à Neuilly-sur-Seine, est une auteure et militante syndicaliste et féministe française, initialement ouvrière chemisière-lingère.

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Biographie

Jeunesse

Jeanne Bouvier née le de Marcel Bouvier, chef d'équipe à Salaise-sur-Sanne, et de Louise Grenouiller, sans profession. La famille déménage à Saint-Rambert-d'Albon (Drôme), Jeanne est alors âgée de seize mois. Elle a une sœur, son frère meurt de la rougeole lorsqu'ils sont enfants. Durant son enfance elle aide sa mère aux travaux des champs et surtout à la garde des vaches[1].

À l'âge de dix ans, Jeanne est envoyée en pension dans un établissement religieux à Épinouze, elle y apprend notamment le catéchisme en vue de sa communion. Elle est très bonne élève[1].

Une année plus tard, la famille déménage à nouveau et s'installe à Saint-Symphorien-d'Ozon (Rhône). Jeanne devient ouvrière dans une fabrique de soie, la misère l'oblige aussi à réaliser des travaux au crochet[1].

La famille déménage à plusieurs reprises, Jeanne se spécialise dans le travail du textile et le travail à domicile.

Activités syndicales

Une des clientes de Jeanne, Madame Norat, est une fervente féministe qui lit La Fronde. Elle lui conseille de rejoindre le syndicat des couturières, lingères et parties similaires à la Bourse du travail. Malgré ses réticences, Jeanne s'inscrit puis commence à suivre les réunions du syndicat[1].

Les sujets abordés sont très politiques, tels que la grève générale, l'expropriation ou la suppression du salariat, elle avoue ne rien comprendre[1],[2]. Cependant elle ne manque jamais à ses devoirs de syndiquée même en cas de grand surmenage, notamment parce qu'elle gagne suffisamment bien sa vie pour ne manquer de rien d'un point de vue matériel. Elle devient par la suite déléguée syndicale[1].

Elle est nommée conseillère technique au premier Congrès international des travailleuses lors de la première Conférence internationale du travail qui se tient à Washington du au . Elle y est également présente en tant que déléguée[1].

Jeanne Bouvier est membre de la Commission de l'emploi des femmes avant et après l'accouchement. Elle participe à différents Congrès Internationaux des Travailleuses, notamment à celui de Genève en 1921[1].

De 1919 à 1935 elle est membre de la Commission paritaire des fonds de chômage[1].

En , après 27 ans d'activité, elle est exclue de son syndicat et perd son emploi après avoir dénoncé le comportement de Léon Jouhaux, secrétaire de la C.G.T., pendant la tournée américaine de 1919[1].

Œuvres

  • Deux époques. Deux hommes. Les sauveurs de l'Économie nationale, Paris, Radot, , 253 p..
  • La Lingerie et les Lingères, Paris, Gaston Doin et Cie éditeurs, , 392 p..
  • Histoire des dames employées dans les postes, télégraphes et téléphones de 1714-1919, Paris-Saint-Amand, Presses universitaires de France, , 359 p..
  • Les Femmes pendant la Révolution. Leur action politique, sociale, économique, militaire, leur courage devant l'échafaud, Paris, Eugène Figuière, , 348 p..
  • Mes mémoires, ou 59 années d'activité industrielle, sociale et intellectuelle d'un ouvrière, Poitiers, l'Action intellectuelle, , 187 p..

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jeanne Bouvier, Mes Mémoires ou 59 années d'activité industrielle, sociale et intellectuelle d'une ouvrière. Une syndicaliste féministe 1876-1935, Paris, La Découverte/Maspero, , 280 p. (ISBN 2-7071-1384-0)
  • Christine Bard, Les Femmes dans la société française au XXe siècle, Armand Colin, , 285 p. (ISBN 2-200-26496-8)

Liens externes

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