Jean de Mansencal

Jean de Mansencal, né à la fin du XVe siècle à Bazas et mort le est un juriste et le premier président du Parlement de Toulouse.

Biographie

Fils d'un Lieutenant du Roi, il est né à Bazas à la fin du XVe siècle. Jean de Mansencal devient conseiller au Parlement de Toulouse le . Le , il est nommé Président au Parlement. Le , il est nommé Premier Président du Parlement.

Le pont neuf de Toulouse

Le , il pose la première pierre du Pont-Neuf de Toulouse, qui sera achevé 88 ans plus tard.

Le procès du faux Martin Guerre

Jean de Mansencal a assisté en qualité de Premier Président du Parlement de Toulouse aux dernières sessions du jugement d'Arnaud Duthil (dit Pansette), pendu puis brulé en 1560 pour avoir usurpé l'identité de Martin Guerre. C'est notamment Jean de Mansencal qui a convoqué Arnaud Duthil, Martin Guerre et son épouse Bertrande la veille de la condamnation définitive.

Il est mort le .

Famille

Son fils Pierre de Mansecal épouse Gabrielle de Coignard en décembre 1570. Il est avocat renommé et sera ensuite élu président du Parlement de Toulouse en 1572[1].

Son blason

D'argent[2] à un aigle de sable, le vol étendu, chargé de trois croisettes d'argent posées une sur chaque aile et une sur l'estomac, les serres appuyées sur deux roues de gueules posées une sous chaque serre. (Armor. 1696, 441.)

Le dilemme

Une sculpture du blason des Mansencal se trouve sur l'église de Grépiac. Celui-ci est représenté différemment, en cela que l'aigle a le vol abaissé (les ailes vers la pointe). Une polémique entoure la description du blason, entre la version de Grépiac et la version qui se trouve sur le portrait de Jean de Mansencal (qui a été peint 200 ans environ après le décès du modèle...).

Texte suivant la description du blason

Les Mansencal, originaires de Bazas, où ils avaient une portion de la seigneurie, s'établirent au D. de Toulouse au commencement du XVIe siècle et y possédèrent les Seigneuries de Venerque et de Miramont. Cette famille a donné au parlement des avocats généraux, des conseillers et un premier président célèbre par sa piété et par ses lumières. Ce fut en sa faveur qu'Henri II ordonna que les premiers présidents du parlement de Toulouse jouiraient des mêmes faveurs et privilèges que les premiers présidents du parlement de Paris. (Lafaille, Noblesse des capitouls, 167 ; Raynal, 339 ; Biogr. Toul., II, 14.)

Une anecdote

Trouvée dans Aperçu sur l'histoire de Bazas depuis les origines jusqu'à la Révolution par Jean-Roger d'Anglade aux éditions "Les Amis du Bazadais", 1987

"Si l'influence du clergé féodal de Bazas a préparé, disions-nous, un pape à l’Église en la personne de Bertrand de Goth, notre magistrature locale a formé, d'autre part, un Premier Président qui a illustré le Parlement de Toulouse pendant les guerres civiles du XVIe siècle. Je veux parler de Jean de Mansencal, né à Bazas, fils d'un lieutenant-civil de notre Présidial, et mort à Toulouse en 1563[3]. Comparer Mansencal au chandelier Michel de l'Hôpital, ne serait pas un excès d'honneur pour notre magistrat bazadais. Au hasard, prenons dans sa vie une anecdote qui mette en relief l'indépendance de son caractère et le respect dont il entourait sa haute profession : Le Prince de Condé, nommé Gouverneur de Languedoc, faisait son entrée à Toulouse. Mansencal fut invité à lui présenter ses devoirs. C'était déroger à la coutume d'après laquelle le Gouverneur était tenu de devancer le Premier Président. Mais, en l'espèce, le Gouverneur étant prince de sang, paraissait avoir droit à des égards exceptionnels. Mansencal refusa d'innover et se retrancha derrière les prérogatives de sa charge. Le Parlement et la suite du Prince négocièrent, mais sans résultat. Enfin, un expédient fut imaginé : Le Gouverneur et le Premier Président sortiraient chacun de leur hôtel à la même heure, avec leur escorte, et se rencontrant sur la place publique se diraient l'un à l'autre : "Monsieur, j'allais chez vous." Ainsi, le litige était tranché en fait, sans qu'on eut touché au principe. Le portrait de Mansencal orne aujourd'hui la chambre dorée de la cour d'appel de Toulouse, mais à Bazas son nom même est oublié."

Notes et références

  1. « Gabrielle de Coignard — SiefarWikiFr », sur siefar.org (consulté le )
  2. Petit lexique héraldique :
    • d'argent = blanc, symbole d'innocence
    • de sable = noir, symbole de science et de modestie
    • de gueules = rouge, symbole de courage, d'intrépidité
  3. Histoire du Parlement de Toulouse par Dubedat, Paris, 1885 et l'étude de M. Amilhau sur les Premiers Présidents de ce Parlement
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