Jean Leclerc de Pulligny

Jean Leclerc de Pulligny, ou Le Clerc de Pulligny (, château de Chesnay-Haguest à Écos, Antibes), est un polytechnicien français, diplômé de l’École nationale des ponts et chaussées. Ingénieur-général des ponts et chaussées, chef de bataillon du génie militaire pendant la Première Guerre mondiale.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille Le Clerc.
Jean Leclerc de Pulligny
Nom de naissance Jean Leclerc
Alias
Florentin Leclerc
Naissance
Écos
Décès (à 79 ans)
Antibes
Nationalité France
Profession
Autres activités
Coresponsable des Cahiers de la Quinzaine, écrivain
Formation
Famille

Franc-maçon, rationaliste, leplaysien dissident et inventeur[réf. nécessaire], Pulligny est à l’origine de l’interdiction des boîtes de conserve peintes ou vernies à l'aide de couleurs à base de plomb.

Biographie

Jeunesse

Son père, Félix Leclerc de Pulligny, et son oncle Victor sont autorisés, par décret impérial, à ajouter à leur nom patronymique celui de Pulligny, et à s’appeler, à l'avenir, Leclerc de Pulligny[1]. Son père est un voyageur et un savant, sa mère est Geneviève Huvé de Garel.

Jean Leclerc de Pulligny entre à l'École polytechnique le 1er novembre 1878 (13e sur 236 admis). Il sort de l'école dans "la botte" (33e sur 235 ) ce qui lui permet d'intégrer les Services des Ponts et Chaussées le 15 novembre 1880. Il suit de 1880 à 1882 la formation spécifique aux "X" sortis dans ce classement.[réf. nécessaire][2]

Un leplaysien et un rationaliste

Jean Le Clerc de Pulligny est un ingénieur des Ponts et Chaussées, mais il se soucie beaucoup de la situation du prolétariat. Au Congrès international des Charity Organization Society, de 1896 à Genève. Il est un le playsien dissident actif à la Société d'économie sociale. Jean Le Clerc de Pulligny représente l'Office du Travail au congrès de la Société Internationale pour l'étude des questions d'assistance.

Il reprend exactement les principes et la méthode de la « charité scientifique » : réaliser une enquête avant toute attribution de secours, faire de la disposition à travailler la pierre de touche de toute aide aux indigents valides, diriger ceux-ci vers des œuvres privées d'assistance par le travail, favoriser la collaboration de tous les éléments charitable publics et privés. Il est rédacteur en chef du Bulletin de l'Office du Travail en 1899[3].

En 1902, Pulligny publie dans les Cahiers de la Quinzaine un article intitulé « Les Poisons industriels, Hygiène industrielle générale ».

Jean Leclerc de Pulligny

Jean Leclerc de Pulligny est franc-maçon[4]. Il fonde, en 1907, l’"Union des libres penseurs et libres croyants pour la culture morale". Cette association regroupe des libres penseurs occupant de hautes responsabilités dans l’administration et des protestants libéraux[5].Il est aussi cité, comme "fermement attaché aux valeurs de la Libre Pensée", in Lalouette Jacqueline, La libre-pensée en France, 1848-1940, Albin Michel éd., Pais, 1997, Pages 67 et 68.

En 1904, il traduit en français Le monde sans Dieu: a new catechism de M. M. Mangasarian[réf. nécessaire][6].

En janvier 1908, Pulligny prend l'initiative, avec un petit groupe de penseurs et de savants membres du "Groupe d'Études et de propagande rationalistes", de rencontrer le ministre de l'Instruction publique, Gaston Doumergue. La délégation lui demande de faire insérer dans le budget et dans la loi de finances en préparation les crédits nécessaires pour organiser dans les principales universités de France un enseignement de l'Histoire générale des religions. Le ministre, confirmant les assurances données précédemment sur le sujet par Aristide Briand, répond favorablement à la demande. Il a soutenu financièrement : le scoutisme débutant ; Maurice Denis, le professeur d'orthopédie infantile Leveuf.

Il avait créé, avec sa femme, une œuvre de soutien aux étudiantes pauvres, qu'il a logées et nourries, pendant plusieurs décennies, dans sa maison "Trianette", au Vésinet (une quinzaine de personnes). Voir : Archives Nationales, Fonds Max Lazard, 28/1:30, page 23 de l'inventaire, "Association Le repos des jeunes filles", Le Vésinet, Yvelines, brochure, 1920. Ce document devrait préciser qui étaient ces jeunes filles, pourquoi avaient elles besoin de repos et dire aussi l'esprit de l'œuvre : franc-maçonne (comme Jean de Pulligny)? Protestante libérale (comme sa femme)? Ou catholique traditionnel

(comme ses trois filles)?.

La situation de la classe ouvrière

En 1903, son étude sur le travail en usine des femmes du Nord de la France reste une source importante[réf. nécessaire] (citée dans "la femme en marge", de Yvette Roudy, ministre du droit des femmes, en 1982). En 1908, Jean Leclerc de Pulligny publie un Traité d'hygiène industrielle qui introduit en France l'utilisation de la glace dans la pêche industrielle, dans le but d'augmenter les quantités de poissons transportés et les durées des campagnes de pêche.

Un inventeur

S’il est plus, du fait de ses études, un opticien qu’un photographe, il fait de la photo en amateur. C’est à cette époque qu’il met au point, avec Constant Puyo, un objectif photographique tirant parti des aberrations optiques pour obtenir le flou artistique. Émile Joachim Constant Puyo, dit le commandant Puyo (1857-1933), a fait comme Leclerc de Pulligny des études à Polytechnique. Il met au point des objectifs et téléobjectifs anachromatiques[7]. Dans les années 1900, Leclerc de Pulligny travaille avec Puyo sur la théorie chromatique. Ensemble, ils écrivent Les Objectifs d'artistes.

Fin de vie

Jean Leclerc de Pulligny est chargé d'une mission aux États-Unis ("Directeur de la Mission française d'ingénieurs aux États-Unis",-, organisée par M.Sembat, Ministre des Travaux publics) Puis,il est le "Délégué rapporteur, pour la France", à l'Exposition universelle et internationale de San Francisco, septembre- . Il est, "Directeur général et organisateur des travaux" du port de Pernambuco, Récife, Brésil, 1909 (50 millions de travaux, sur 5 ans). Il est fait Officier de la Légion d'Honneur le , sur proposition du Ministre du Commerce.Source : Archives Nationales, F/14/11572, dossiers des ingénieurs de Ponts et Chaussées, carton "Leclerc de Pulligny à Lécuyer".

En , lors de la seconde convention nationale des Good Roads Federal-Aid, à Washington (District de Columbia), Leclerc de Pulligny développe devant son auditoire les méthodes françaises de construction des routes, les comparant de façon peu flatteuse à celles mises en œuvre aux U.S.A.

Durant la Première Guerre mondiale, Leclerc de Pulligny commande un bataillon du génie. Il est grièvement blessé et obtient la Croix de guerre 1914-1918 (France).

Il poursuit, durant sa retraite, des recherches sur la dessiccation des mollusques, dans l'espoir d'obtenir des poudres protéinées, susceptibles de lutter contre la dénutrition.

Il meurt le à Antibes, dans sa villa, appelée "Lou Mas", route du Cap [8]. Jean Leclerc de Pulligny est inhumé au cimetière du Vésinet avec sa femme Théodora, sa fille Dora et, depuis 2012, sa petite fille Alberte de Bollardière, née de Jouffroy d'Abbans.

Mariage et descendance

Jean Leclerc de Pulligny se marie avec Théodora Lucassen (1860-1922), fille de Théodore Lucassen et Magdalena van Braam-Morris, mariage du à Paris. Ils ont quatre filles, Dora Leclerc de Pulligny, Henriette de Chevilly, Marie-Claire de Jouffroy d'Abbans et Jeanne du Mesnil du Buisson. Il a donné également naissance à Emilienne Baron Chevalier dont il s'est occupé jusqu'à sa mort.

Son œuvre

. Leclerc Florentin, " Le but de la vie", Bibliothèque Nationale de France,nd, RES ATLAS -YE-1, support imprimé.

  • Leclerc de Pulligny, Jean-Marie-Félix (dit Florentin Leclerc), Le Congrès des ingénieurs à l'Exposition de San-Francisco et l'achèvement du Canal de Panama, Paris, 19, rue Blanche, 1917, Société des ingénieurs civils de France. Extrait des Mémoires de la Société, Bulletin de , FRBNF30766328
  • Leclerc de Pulligny, Jean-Marie-Félix (dit Florentin Leclerc), Création d'un service départemental de désinfection, rapport de la commission nommée par arrêté de M. le préfet des Bouches-du-Rhône en date du , Extrait du Marseille médical, FRBNF30766329
  • Martinet, Alfred (Dr), Leclerc de Pulligny, Jean-Marie-Félix (dit Florentin Leclerc), Desfosses, Paul (Dr) : L'Exercice des alités, ou la Clinicinésie, Paris : Masson, 1922, Extrait de la Presse médicale, . - Extrait de la Presse médicale, n° 42, , FRBNF30897816
  • Hygiène industrielle, par Leclerc de Pulligny, Boulin, Courtois-Suffit, Lévy-Sirugue, J. Courmont. Avec figures dans le texte, Paris : J.B. Baillière & Fils, 1908
  • Leclerc de Pulligny, Jean-Marie-Félix, Les Conditions de l’hygiène dans les filatures de lin, Paris 1903.
  • Leclerc de Pulligny, Jean-Marie-Félix (dit Florentin Leclerc), Ministère des Travaux publics. Quatrième Congrès international de navigation intérieure, tenu à Manchester en 1890. Canal maritime de Manchester, notice par M. de Pulligny,... Paris : Impr. nationale, 1892, Ministère des Travaux publics. Quatrième Congrès international de navigation intérieure, tenu à Manchester en 1890. Éditeur scientifique, Autre(s) forme(s) du titre : Canal maritime de Manchester, notice par M. de Pulligny,... FRBNF30766331
  • Leclerc de Pulligny, Jean-Marie-Félix (dit Florentin Leclerc), Note sur les marées de la Méditerranée et le marégraphe de Marseille, avec un appendice sur le niveau moyen des mers en Europe, Marseille : impr. de Barlatier et Barthelet, 1891, FRBNF30766332
  • Puyo, Constant (1857-1933), Leclerc de Pulligny, Jean-Marie-Félix (dit Florentin Leclerc), L. de Pulligny, C. Puyo. Les Objectifs d'artistes, pratique et théorie des objectifs et téléobjectifs anachromatiques, Paris : P. Montel, 1924, Bibliothèque de la ″Revue française de photographie″, FRBNF31160213
  • Leclerc de Pulligny, Jean-Marie-Félix (dit Florentin Leclerc), Pour les médecins automobilistes : le pouls au chronographe, Paris : Masson, 1925, Extrait de la Presse médicale, n° 78, du , FRBNF30766333
  • Leclerc de Pulligny, Jean-Marie-Félix (dit Florentin Leclerc), Le But de la vie, Notice n° : FRBNF30766327
  • Mangasarian, M., Un nouveau catéchisme, traduit par Leclerc de Pulligny. Préface de E. Vandervelde,... Paris : le traducteur, 1907, FRBNF30871279. Il lui donne le titre plus explicite : Le Monde sans Dieu.

Notes et références

  1. Décret impérial du 25 juin 1860, Bulletin des lois de France, p. 91.
  2. Archives Nationales F 14 11572, Dossiers individuels des ingénieurs des Ponts et Chaussées
  3. L'accélération du temps juridique, page 881, de Philippe Gérard, François Ost, Michel van de Kerchove, 2000.
  4. Liste des francs-maçons du G.O..°., Grand Orient de France, Freemasons, p. 355.
  5. Independence and exegesis : the study of early Christianity in the work of Alfred Loisy (1857-1940), Charles Guignebert (1857-1939), and Maurice Goguel (1880-1955), by Alan H. Jones, p. 44.
  6. 143 pages, préface de Emile Vandervelde, E. Cornély éd., Bibliothèque Nationale, cote 16-R-13878, notice.
  7. Bibliothèque de la Revue de photographie
  8. Annales de l'Institut océanographique, de Institut océanographique.
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