Jean François Félix Dorival

Jean François Félix Dorival (ou Jean-François-Félix Dorival de Fignamont), né à Sedan le et mort à Remilly (Ardennes) le , a été un des plus ardents défenseurs de l'indépendance du duché de Bouillon, aux marches de la France. Avant la Révolution française, il est chancelier du duché de Bouillon et président de la cour souveraine de Bouillon. Les bouleversements politiques du voisin français provoquent des événements similaires dans ce territoire autonome à sa frontière, territoire qui est finalement absorbé. Réduit à n'être que secrétaire général de la préfecture des Ardennes sous le Premier Empire, Jean François Félix Dorival tente, sans succès, d'obtenir du Congrès de Vienne, à la chute de l'Empire, en 1814 et 1815, la restauration de l'autonomie bouillonnaise.

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Biographie

Il reçut, le , les charges, enregistrées le 1er août 1781[1], de chancelier du duché et président de la cour souveraine de Bouillon, offices que son père avait également tenus. Sa demeure, surplombant la Semois, non loin du pont de Liège, était l'une des plus belles de Bouillon[2],[3]. En , gardant un pied en France, il fut un des représentants de la noblesse à l'assemblée des trois ordres du bailliage de Sedan, préparatoire aux États généraux de 1789[4], tout en conservant ses fonctions au sein du duché de Bouillon. Celui-ci, sous l'influence des évolutions du royaume de France, devient également une monarchie constitutionnelle autonome. À la demande du duc de Bouillon, il fut choisi comme maire de la ville, bien que ce mandat était théoriquement incompatible avec sa charge juridique[5]. Il le resta, usant de son ascendant pour conserver une certaine sérénité dans la population[5], jusqu'à l'arrestation du duc de Bouillon en France le , et l'érection du duché en république le .

Sous le Premier Empire, il remplit les fonctions de secrétaire général de la préfecture des Ardennes, à Mézières, de 1800 à 1812[6]. Le , sa fille unique, Anne Françoise Thérèse Félix, épousa un brillant chef d'escadron, le futur général Béchet de Léocour, issu d'une famille de manufacturiers sedanais[7].

Au Congrès de Vienne, il œuvra, aux côtés du prince de La Trémoille-Tarente, au rétablissement du duc de Bouillon, Philippe d'Auvergne, dans son fief ; rétablissement qui eut lieu, par le départ des Français, le 1er janvier 1815. Le 10 janvier, Dorival fut rétabli dans ses fonctions de chancelier et de président de la Cour souveraine. Le duché fut supprimé, par ce même congrès de Vienne, le , au profit du Royaume uni des Pays-Bas. Le , Dorival siège encore comme président de la Cour souveraine, qui enregistre alors des décrets et arrêtés[8].

Le , le jour même où commença la Seconde Restauration, le général Béchet de Léocour écrivit au général Frérion qu'il préférait être en demi-solde plutôt que de devoir quitter les Ardennes, son beau-père y étant malade[9]. Jean François Félix Dorival mourut au château de Remilly-Aillicourt, dont il était, alors, le propriétaire[10],[11].

Ses œuvres

  • Discours prononcé devant les administrateurs du département des Ardennes, les 3, 4, , in-8, 17 p.
  • Rapport général au peuple assemblé, à ses représentans et aux juges et jurés par lui nommés, sur la conspiration qui a existé contre sa souveraineté, sa sûreté et sa liberté[note 1], Sedan : Bauduin & Bouillon : Brasseur, 1795, in-4, 493 p.
  • Lettre du P. Marcandier, sans-culotte déterminé, à M. Weissenbruck, Bouillon, 1795, in-4.

Notes et références

Notes

  1. Cet écrit peut servir de mémoire à l'histoire de ce qui s'est passé dans le pays de Bouillon, depuis le renversement de la constitution de ce duché souverain, décrétée par l'assemblée générale du 23 mars 1792, et sanctionnée par le duc, le 26 avril suivant, jusqu'au 26 octobre 1795, époque où le duché de Bouillon, qui dans cet intervalle avait été érigé en république, fut réuni à la France. (cf : J.-B. Boulliot)

Références

  1. Clairand et Hollard 1995, p. 234.
  2. Vermer 1975, p. 260.
  3. « Maison Dorival »
  4. de Barthélemy et de La Roque 1865, p. 20.
  5. Vermer 1975, p. 86.
  6. Almanach de la cour, de la ville, et des départements: pour l'année 1810, Paris : Janet, 1810, p.139
  7. Béchet de Léocour 2000, p. 410.
  8. Le Febvre de Vivy 1926, p. 168.
  9. Béchet de Léocour 2000, p. 309.
  10. « Notice CNDP : Château de Remilly ».
  11. Seydoux 1997, p. 208.

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • Gérald Dardart, « Hommage aux Sedanais illustres. », Sedan Magazine, no 101, , p. 16.
  • Général Béchet de Léocour (préf. Jean Tulard), Souvenirs (écrits en 1838-1839) : publiés et annotés par Christian Schneider, Paris, Librairie Historique F. Teissedre, , 459 p. (ISBN 2-912259-33-9, lire en ligne), p. 309, 410.
  • Philippe Seydoux, Gentilhommières et Maisons fortes en Champagne : Marne et Ardennes, t. 1, Paris, Éditions de La Morande, , 320 p. (ISBN 2-902091-30-3), p. 208.
  • Arnaud Clairand et Dominique Hollard, « Le jeton de la cour souveraine de Bouillon », Revue belge de numismatique et de sigillographie, Bruxelles, , p. 234 (lire en ligne).
  • Adelin Vermer, La révolution Bouillonnaise et ses lendemains : contribution à l'histoire des révolutions de la fin du XVIIIe siècle, Uga, , p. 86, 260-262.
  • Léon Le Febvre de Vivy, « Recueil des ordonnances du duché de Bouillon, 4e partie : Restauration 1814-1815, », Bulletin de la Commission royale des Anciennes Lois et Ordonnances de Belgique, Braine-l'Alleud, René Berger, vol. 12, 2e fasc., , p. 168 (lire en ligne).
  • Édouard de Barthélemy et Louis de La Roque, Catalogue des gentilshommes de Lorraine et du duché de Bar qui ont pris part ou envoyé leur procuration aux assemblées de la noblesse pour l'élection des députés aux Etats généraux de 1789 :, (lire en ligne).
  • R. Chalon, « Le dernier des Ducs de Bouillon », Revue d'histoire et archéologie, vol. 2, , p. 1-51 (lire en ligne). — voir part. la note p.9
  • Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise ou Histoire des Ardennais qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs vertus et leurs erreurs, vol. 1, Paris, , 365 p. (lire en ligne), « Dorival (Jean François Félix) ».
  • Joseph-Marie Quérard, La France littéraire ou dictionnaire bibliographique, vol. 2, Paris, Firmin-Didot,, , 581 p. (lire en ligne), « Dorival (J. Fr. Félix) ».
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