Jean Duret

Jean Duret, né à Paris entre le 1er janvier et le , et mort dans la même ville le 30 ou , est un médecin français.

Pour les autres membres de la famille Duret, voir Duret.

Il est le fils de Louis Duret, premier médecin des rois Charles IX et Henri III. Il est frère de Charles Duret, président de Chevry et intendant des finances[1]. Jean Duret fut membre du Collège royal puis médecin de la reine Marie de Médicis.

Biographie

Reçu médecin le [2], le palais du Louvre lui était interdit sous Henri IV[3]. Jean Duret disait, en parlant du massacre de la Saint-Barthélemy, que la saignée était bonne en été comme au printemps[2]. Ardent ligueur[2], quoique refusant l'aide de l'Espagne[réf. souhaitée], il avait dit, en présence du futur cardinal Davy du Perron qu'il fallait faire avaler à Henri IV des « pilules césariennes » (vingt-trois coups de poignard)[2].

Il succéda à son père dans la chaire de médecine au Collège royal en 1586, place dont il se démit quatorze ans après, en faveur de Pierre Seguin[2].

Il fit un riche mariage après avoir sauvé la vie à la fille d'un président de la chambre des comptes ; pénétrée de reconnaissance, celle-ci la lui témoigna par le don de sa main[2].

En 1608, la faculté le destitua de son droit de régence pour s'être compromis avec Joseph du Chesne et Turquet de Mayerne[2]. Deux ans plus tard, il fut nommé premier médecin de la reine[2].

Tallemant des Réaux mentionne[4] que Jean Duret fit bâtir la maison du président Le Bailleul, près de l'hôtel de Guise, à Paris et que, disant l'air de Paris malsain, il fit nourrir son fils unique dans une loge de verre où il mourut ; il ajoute :

« Il ne prenoit à disner que des pressis de viande et autres choses semblables, parce, disoit-il, que l'agitation du carrosse troubloit la digestion ; mais il soupoit fort bien. Il se mit dans la fantaisie que le feu luy estoit contraire, et n'en vouloit point voir. Il sçavoit pourtant son mestier, et s'y fit riche. Les Apothicaires le faisoient passer pour fou, parce qu'il s'avisa que le jeusne estoit admirable aux malades, et que bien souvent il ne leur ordonnoit que de l'eau et une pomme cuite[4]. »

Duret détestait le charlatanisme et l'astrologie, mais continuait à ordonner la saignée en cas de petite vérole, et cela contre l'avis du Parlement[2].

Selon Hugues de Salins, Duret assista à la mort de François Viète[5] ; voici ses mots :

« Estant fort malade, le président Dolet le pria de se confesser à un prestre, et luy remonstra que s'il mouroit sans cela, sa fille ne trouveroit pas de party, comme fille d'un athée. Ce qui le fit resoudre à se confesser. Pour le medecin, il dit qu'il n'en vouloit point, si ce n'estoit Duret, à la charge qu'en ses visites, il l'entretiendroit de mathematiques, esquelles on disait qu'il estoit sçavant[6]. »

Jean Duret mourut des suites d'une attaque d'apoplexie, le 30[7] ou , à 66 ans[2].

Publications

  • Un Commentaire sur les 58 dernières prénotions coaques, lequel termine le grand ouvrage de son père, [… avec] le même attachement pour la médecine hippocratique.
  • Advis sur la maladie, Paris, in-8°., 1619 et 1623. Petit ouvrage concernant les préservatifs et la curation de la peste, entrepris à l'occasion des maladies contagieuses qui ravageaient assez souvent la capitale[2].

Notes et références

  1. Louis Monmerqué et Paulin Paris, Les Historiettes de Tallemant des Réaux, 3e édition entièrement revue, t. 1, (lire en ligne), chap. XLIII et XLIV (« Le président de Chevry et son frère, le médecin Duret »), p. 421-429.
  2. Renauldin, « Duret (Jean) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, vol. 12, (lire en ligne), p. 369.
  3. Général Beauvais, A.-A. Barbier et al., Biographie universelle classique ou Dictionnaire historique portatif, vol. 1, C. Gosselin, (lire en ligne), p. 935.
  4. Monmerqué et Paris 1854, p. 426-427. Voir aussi Monmerqué, Les Historiettes de Tallemant des Réaux, t. 1, , 2e éd. (lire en ligne), chap. XXXVIII (« Le président de Chevry. Duret, le médecin, son frère »), p. 65-66.
  5. Selon Jean Grisard, François Viète, mathématicien de la fin du seizième siècle, EPHE, , les manuscrits de Hughes de Salins ont disparu de la collection de Feuillet de Conches depuis sa vente en mai 1887. Mais Frédéric Ritter qui, comme Monmerqué, y eut accès avant cette disparition, confirme cette présence de Jean Duret au chevet de Viète : F. Ritter, « François Viète, inventeur de l'algèbre moderne, 1540-1603 — Essai sur sa vie et son œuvre », Revue occidentale philosophique, sociale et politique, 2e série, vol. X, no 107, , p. 234-274 et 354-415 (lire en ligne) (voir p. 415).
  6. Monmerqué et Paris 1854, p. 464, aperçu sur Google Livres, fin du chap. LIII (« M. Viète »), commentaire extrait des « Mémoires manuscrits de Hugues de Salins […] qui appartiennent à la collection de M. Feuillet de Conches ».
  7. Monmerqué 1861, p. 65, donne comme source : « Notice des hommes les plus célèbres de la faculté de médecine de Paris, par Hazon, Paris, 1778, in-4°, p. 88 ».

Annexes

Liens externes

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