Jean Brunet (poète)
Jean Brunet (1822-1894) est un poète français de langue occitane, né et mort à Avignon. Il fut l'un des sept membres fondateurs du Félibrige avec Frédéric Mistral, Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Paul Giéra, Anselme Mathieu et Alphonse Tavan[2]. Poète mélancolique et utopiste, il découvrit dans le Félibrige un mouvement qui combla ses aspirations démocratiques et sa fougue juvénile[Quoi ?]'[2].
Biographie
L'ami de Mallarmé
Il commença sa vie professionnelle comme peintre-décorateur et verrier d'art tout en tenant un magasin d'antiquités au 1bis de la rue des Fourbisseurs à Avignon. Il se maria avec Cécile Bernard, qui fut la marraine par procuration de Geneviève, la fille de Stéphane Mallarmé qui s'était liée d'amitié avec le couple lors de son séjour avignonnais[1].
Fondateur du Félibrige
Réuni avec ses amis, au château de Fontségune, à Châteauneuf-de-Gadagne, le , Brunet fut l'un des sept primadié, fondateurs du Félibrige[3].
De 1876 à sa mort, il est majoral du Félibrige.
Ce fut lui aussi, alors que le couple avait déménagé au 17 de la rue Galante qui reçut Víctor Balaguer (1824-1901), chef du parti libéral catalan et franc-maçon comme lui, lors de son exil en 1867[1].
Fervent républicain
Après la défaite de Sedan, après que la IIIe République eut été proclamée à Paris le , et à Avignon, par les soins d'Alphonse Gent, Mallarmé lui écrivit :
« La journée, si amèrement commencée, ne pouvait finir d’une façon plus grandiose. Seulement, c’était à vous de monter au balcon de l’Hôtel de Ville d’Avignon, pour y proclamer la République à la Provence[1]. »
Devenu capitaine des pompiers, il fut aussi élu conseiller municipal sur la liste républicaine le [1].
Poète triste et généreux
Il ne publia que quelques poésies empreintes de tristesse dans l'Armana, sous le pseudonyme de Felibre de l'Arc-de-Sedo[4], et travailla surtout à la rédaction d'un répertoire, resté inédit, de proverbes provençaux[2].
Ruiné par ses largesses, il décéda à l’hôpital d’Avignon en 1894, après avoir tenté de se suicider. Ce fut la municipalité qui paya ses obsèques. Devant son tombeau, au cimetière Saint-Véran, son ami Félix Gras, en tant que capoulié fit son éloge funèbre :
« Ce poète républicain a bataillé toute sa vie pour l’humanité sur la barricade de la charité[1]. »
Œuvres
Toute son œuvre, restée sous la forme manuscrite est déposée à la bibliothèque du Musée Arbaud à Aix-en-Provence[2]. Il en publia trois extraits :
- Bachinello e proverbi sus la Luno (1876) en ligne dans Ciel d'Oc
- Études des mœurs provençales par les proverbes et dictons, première version, (1882)
- Études des mœurs provençales par les proverbes et dictons, seconde version, (1884)
Bibliographie
- Eugène Lintilhac, Les Félibres, Éd. Alphonse Lemerre, 1895[5]
- René Jouveau, Histoire du Félibrige, T. I, II, III et IV, Imp. Bené, Nîmes.
Odonymie
(Liste non exhaustive)
- Une rue Bois-Colombes
- Une rue de Meudon
- Une rue de Montpellier
- Une rue de Poitiers
- Une rue de Sainte-Maxime
- Une rue de Villeneuve (Alpes-de-Haute-Provence)
Voir aussi
Liens externes
Notes et références
- Références
- Biographie de Jean Brunet
- « Jean Brunet », sur http://www.notreprovence.fr (consulté le )
- Les sept primadié sont désignés en provençal sous les noms de Jóusè Roumaniho, Frederi Mistral, Teodor Aubanel, Ansèume Matiéu, Jan Brunet, Anfos Tavan et Pau Giera.
- Le félibre de l'arc-en-ciel
- Les Félibres, in-12°, 136 p. Première partie : Félibres et Félibrige : L'énigme du Félibrige : les félibres de Paris, Cigaliers et félibres de Paris, le royaume poètique de Sainte-Estelle le capoulié Félix Gras, Un jour de printemps chez Mistral. Deuxième partie : Théodore Aubanel, La genèse du Félibrige et Aubanel, le mouvement de Mistral, Jasmin, l'œuvre d'Aubanel.
- Portail d'Avignon
- Portail de la Provence
- Portail de l’Occitanie
- Portail de la poésie