Jean-Loup Chrétien

Jean-Loup Jacques Marie Chrétien, né le à La Rochelle, est un général de brigade aérienne français, pilote de chasse dans l'armée de l'Air puis spationaute au CNES.

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Cet article possède un paronyme, voir Jean-Louis Chrétien.

Jean-Loup Chrétien

Nationalité  Français
Sélection 1er groupe du CNES, 1979
Naissance
La Rochelle (France)
Occupation précédente Spationaute
Occupation actuelle Retraité
Grade Général de brigade
Durée cumulée des missions 43 j 11 h 21 min
Mission(s)
Insigne(s)

Il est le premier Français, le premier francophone et le premier Européen de l'Ouest, spationaute en 1982 lors de la mission franco-soviétique PVH à bord de la station Saliout 7.

Il est également le premier non-Russe et non-Américain à effectuer une sortie extra-véhiculaire dans l'espace[1].

Biographie

Origine et formation

Jean-Loup Chrétien a suivi son cursus scolaire à l'école communale de Ploujean, au collège Saint-Charles de Saint-Brieuc et au lycée Notre-Dame-du-Mur à Morlaix[2]. Puis il a suivi la classe préparatoire à l'École de l'air au lycée Saint-Charles de Saint-Brieuc.

Il intègre l'École de l'air en 1959, il en ressort deux ans plus tard breveté pilote de chasse et titulaire d'une maîtrise en génie aéronautique.

Carrière militaire

Il rejoint alors la 5e escadre de chasse d'Orange où il vole sur Super Mystère B2 puis sur Mirage III[2]. Au début des années 1970, Jean-Loup Chrétien devient pilote d'essai au Centre d'essais en vol d'Istres, il est responsable du programme Mirage F1 de 1970 à 1973. Il est nommé commandant en 1972. En 1977, il est nommé adjoint au chef de la division de défense aérienne Sud[2].

Jean-Loup Chrétien est placé en service détaché auprès du Centre national d'études spatiales entre 1980 et 1991, puis est réintégré dans les cadres du corps des officiers de l'air[3].

Activités d'astronaute

Insigne français de la mission franco-soviétique PVH (Premier Vol Habité), à bord du Soyouz T-6, en 1982.

Ingénieur de l'École de l'air, le lieutenant-colonel Jean-Loup Chrétien est sélectionné comme spationaute au CNES en 1980[2]. Après un entraînement de deux ans à la Cité des étoiles, près de Moscou en URSS, pour préparer la mission franco-soviétique PVH (Premier Vol Habité), il effectue le premier vol habité français du 25 juin au , au cours d'une mission franco-soviétique[4]. Premier Français, mais aussi premier Européen de l'Ouest dans l'espace, il est ingénieur de bord du vaisseau Soyouz T-6 et de la station Saliout 7 au cours de la mission PVH où il réalise en orbite neuf expériences scientifiques dans les domaines de la médecine, de la biologie, de l'astronomie et de l'élaboration des matériaux dans l'espace. Patrick Baudry est alors sa doublure.

En 1984-1985, il suit l'entraînement d'astronaute au Centre spatial Lyndon B. Johnson à Houston au Texas. Il s'entraine au cas où il devrait remplacer Patrick Baudry qui doit voler sur la mission STS-51-G. Aucun problème n'ayant lieu, il reste au sol[2].

En 1988, il fait partie de la mission ARAGATZ. Il effectue un second vol spatial à bord de Soyouz TM-7 (26 novembre au ), au terme d'un nouvel entraînement de deux ans à la Cité des étoiles[2]. Il participe au programme des expériences de la mission scientifique et technique franco-soviétique ARAGATZ à bord de la station Mir. Le , il effectue, en compagnie d'Alexander Volkov, une EVA (sortie extravéhiculaire) de près de six heures (5h57, alors record de durée d'une sortie dans l'espace[5]). Par rapport à son premier vol, des améliorations du lanceur Soyouz, notamment au niveau des moteurs, permettent d'augmenter la charge utile. L'équipage peut donc embarquer plus d'éléments personnels[6]. Jean-Loup Chrétien décide d'emporter un petit clavier[6], étant organiste amateur depuis son plus jeune âge[7].

Finalement, il est sélectionné pour la mission américaine STS-86 qui a lieu du 25 septembre au . Il participe en tant que spécialiste de mission au vol NASA STS-86 à bord de la navette américaine Atlantis avec amarrage à la station orbitale russe Mir dans laquelle il séjourne quatre jours[8]. A bord de la station, il récupère son petit clavier, qui était là depuis son vol en 1988, soit depuis 9 ans, et le ramène sur Terre[6].

Pendant 9 ans et demi, il fera partie du conseil des directeurs du CNES, qu'il quittera en pour rejoindre la station spatiale internationale (ISS) au centre de la NASA à Houston (Texas, États-Unis), en tant qu'astronaute américain et assistant du directeur du Johnson Space Center (il obtient également la nationalité américaine)[5].

Avec trois vols spatiaux à son actif, il totalise 43 jours de mission dans l'espace.

Autres activités

Jean-Loup Chrétien est vice-président du département Recherche & Développement de Tietronix Software Inc[9]. Fin 2002, il crée Tietronix Optics[10] à Lannion (Côtes-d'Armor) pour en étendre les applications sur terre.

Jean-Loup Chrétien est aussi président de Eclipse Aéro, société basée à Lannion, qui gère ses activités de conférencier et de pilote professionnel. Ses conférences portent aussi bien sur son expérience aérospatiale que l'avenir de l'Homme dans l'espace ou encore sur les hautes technologies.

Jean-Loup Chrétien a également été conseiller pour les activités spatiales auprès du président de Dassault et a fait partie du conseil d'administration de Brit Air. Il est membre de l'Académie de l'air et de l'espace, de l'association des explorateurs de l'espace, de l'Astronaute Club Européen, de l’American Institute of Aeronautics and Astronautics et de l’International Academy of Aeronautics. Président d'honneur de 3i3s (International Independent Institut for Space Satellite Solutions) pour l'année 2010.

Il totalise plus de 10 000 heures de vol sur de nombreux types d'avion. Il a été pendant cinq ans président de la Société d'encouragement au progrès.

Décorations et honneurs

Jean-Loup Chrétien est également Lauréat du Prix Henri Deutsch de la Meurthe de l'Académie des sports en 1988, récompensant un fait sportif pouvant entraîner un progrès matériel, scientifique ou moral pour l’humanité. Il est aussi membre du conseil pour l'Académie de l'air et de l'espace et du Musée de l'air et de l'espace. Il est membre de l'institut américain de l'aéronautique et de l'astronautique, de l'académie internationale de l'astronautique et de l'association des explorateurs de l'espace (Space Explorers Association).

En 1990, il reçoit la Grande médaille d'or de la Société d'encouragement au progrès.

En 1998, l'Association des Journalistes Professionnels de l’Aéronautique et de l’Espace (AJPAE) lui décerne le prix Icare.

Il y a aussi un collège à Questembert, en Bretagne (Morbihan), qui porte son nom, ainsi qu'une école primaire à Prémesques, dans le département du Nord. Il a été élu « Breton de l'année » par Armor magazine en 1997.

Vie privée

Jean-Loup Chrétien a quatre enfants d'un premier mariage et deux filles de son second mariage avec une Américaine. Il a 13 petits-enfants[5].

Vie sportive

Il est le copilote de Georges Houel — alors âgé de 71 ans — lors du Rallye Dakar 1984 (voiture no 198), à bord d'une Renault Fuego 4×4 Turbo[12].

Ouvrages

  • Jean-Loup Chrétien, Patrick Baudry et Bernard Chabbert, Spatiale première : le premier français dans l'espace, Paris, Plon, , 306 p. (ISBN 978-2-259-00927-0)
  • Jean-Loup Chrétien, Sonate au clair de terre : Itinéraire d'un Français dans l'espace, Paris, Denoël, coll. « Médiations », , 232 p. (ISBN 2-207-24153-X)
  • Jean-Loup Chrétien, Mission Mir : Journal de bord, Paris, Michel Lafon, coll. « Documents », (ISBN 978-2-84098-374-3)
  • Jean-Loup Chrétien et Catherine Alric, Rêves d'étoiles, Paris, Alphée, coll. « Documents », , 236 p. (ISBN 978-2-7538-0385-5)

Culture populaire

Dans le film La Tour de contrôle infernale réalisé par Éric Judor et sorti en 2016, Éric et Ramzy jouent Ernest Krakenkrick et Bachir Bouzouk, les deux meilleurs pilotes de l'Armée de l'air française en 1981 qui sont désignés pour devenir les premiers spationautes français pour le programme spatial de la fusée Ariane tandis que le troisième, joué par Alexis van Stratum, s'appelle Jean-Loup Muselim . Mais à la suite de la perte des facultés mentales des deux premiers dans le test de la centrifugeuse, le général annonce qu'ils vont désigner deux nouveaux volontaires, Jean-Loup Muselim est donc une référence parodique à Jean-Loup Chrétien qui fut le véritable premier Français à aller dans l'espace en 1982.

Notes et références

  1. Biographie en anglais de Jean-Loup Chrétien, consultant pour la société de tourisme spatial Excalibur Almaz
  2. « Le général Jean-Loup Chrétien », Air Actualités, no 507, , p. 42 (ISSN 0002-2152)
  3. « Décret du 22 avril 1991 portant réintégration dans les cadres, admission par anticipation dans la 2e section, promotion et nomination dans la 1re et dans la 2e section, affectation d'officiers généraux - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  4. « Juin 1982 : Jean-Loup Chrétien, premier astronaute français dans l’espace », sur L'Obs (consulté le )
  5. Documentaire télévisé de la série Empreintes : Jean-Loup Chrétien, l'étoffe d'un héros de Guy Beauché, 2008.
  6. « Jean-Loup Chretien Oral History », sur historycollection.jsc.nasa.gov (consulté le )
  7. « Il avait joué de l'orgue dans l'espace : l'astronaute Jean-Loup Chrétien donne un concert à Toulouse », sur ladepeche.fr (consulté le )
  8. Christian Sotty, « Le général Jean-Loup Chrétien dans l'espace: D'Atlantis à Mir », Air Actualités, no 507, , p. 40-43 (ISSN 0002-2152)
  9. Site Internet de Tietronix Software Inc., consulté le 14 mars 2012.
  10. Fiche d'informations sur l'entreprise Tietronix Optics, Bloomberg BusinessWeek en ligne, consultée le 14 mars 2012.
  11. http://www.warheroes.ru/hero/hero.asp?Hero_id=1890
  12. Fiche de participation au Dakar 1984.

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

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