Jean-Henri Roger

Jean-Henri Roger, né le à Marseille et mort le à Saint-Cast-le-Guildo en Bretagne[1],[2],[3],[4], est un cinéaste français.

Pour les articles homonymes, voir Roger.

Biographie

Jean-Henri Roger naît dans une famille bourgeoise et intellectuelle et de parents militants communistes. Après une scolarité à Marseille, il rejoint Paris. Maoïste, il intègre La Cause du peuple[5].

Il rencontre Jean-Luc Godard à l'automne 1968 lors d'un cours à l'Institut de formation cinématographique et sympathise avec lui. À ce moment-là, Godard ne veut plus travailler seul, mais au sein d'un collectif, rejetant la notion d'auteur pourtant mise en avant par lui et les futurs réalisateurs de la Nouvelle Vague dans les années 1950. La collaboration entre Roger et Godard débute véritablement en décembre 1968 lorsque la société de production britannique Kestrel Films commande à Godard un portrait de l'Angleterre. Ils tournent British Sounds en à Oxford et Essex. L'originalité du film tient surtout à la dissociation entre la bande-image et la bande-son[6].

En , Godard et Roger partent à Prague avec l'opérateur Paul Bourron pour tourner Pravda. Leur séjour sur place ne dure pas longtemps parce qu'ils comprennent assez vite qu'il leur est très difficile de discuter avec les Tchèques[7]. En juin, ils partent à Rome pour tourner Vents d'Est avec Daniel Cohn-Bendit[8]. À la fin de la même année, Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin constituent le Groupe Dziga Vertov. Jean-Henri Roger est inclus dans le groupe parce qu'il a participé à la réalisation de British Sounds et Pravda, mais son rôle devient mineur à partir de Vents d'Est[9].

Après la dissolution du groupe Dziga Vertov en 1972, il s'engage dans le collectif Cinélutte (1973-1976) (avec Mireille Abramovici, Jean-Denis Bonan, Richard Copans, François Dupeyron et Guy-Patrick Sainderichin) qui réalise plusieurs films sur les luttes sociales[5].

Il a enseigné au département de cinéma du centre expérimental de Vincennes (devenu l'université Paris VIII) dès 1972[5].

Il s'associe à l'actrice Juliet Berto et avec elle il réalise ses deux premiers longs métrages de fiction Neige (1981) et Cap Canaille (1982). Neige remporte un certain succès auprès du public français avec 640 000 entrées[10].

Il signe son troisième long métrage, Lulu, en 2001. Puis ce sera Code 68 en 2005.

Jean-Henri Roger retrouve Godard dans les années 2000 quand ce dernier lui donne un second rôle dans Éloge de l'amour (2001)[11].

En 2005, il réalise en réaction à un air du temps qu'il considère comme anti-soixante-huitard Code 68, un film sur une réalisatrice qui tente de faire un film sur mai 68[12].

Jean-Henri Roger est professeur de cinéma à Paris VIII.

Il meurt le [13], des suites d'un malaise cardiaque[14]. À sa mort, plusieurs personnalités du monde du cinéma lui rendent hommage ensemble dans le quotidien Le Monde et soulignent le rôle moteur qu'il a joué dans différentes structures associatives comme l'ACID ou la SRF[15].

En 2014 sa fille Jane Roger lance la société de distribution JHR Films, nommée en hommage à son père[16].

Filmographie

Réalisateur

Scénariste

Acteur

Directeur de la photographie

Autres fonctions

  • Directeur de l'UFR arts, philosophie, esthétique de l'université Paris 8 de 1989 à 1993
  • Président de l'ACID de 1995 à 1997 (agence du cinéma indépendant pour sa diffusion)
  • Président de la SRF de 1998 à 2000 (société des réalisateurs de films)
  • Coprésident du BLOC de 2000 à 2002 (bureau de liaison des organisations du cinéma)
  • Président de la FERA de 2001 à 2003 (fédération européenne des réalisateurs)

Prix et distinctions

  • 1981 : Prix du jeune cinéma au festival de Cannes pour Neige[17]
  • 1982 : Nomination au César du meilleur premier film pour Neige

Publications

  • Danièle Dubroux, Jean-Henri Roger et Serge Le Péron, « Entretien avec Renato Berta, directeur de la photographie », Cahiers du cinéma, no 284,
  • Groupe Dziga Vertov, Jean-Luc Godard et Jean-Henri Roger, « Pravda », Cahiers du cinéma, no 240,

Bibliographie

  • Annette Insdorf, « Neige by Juliet Berto, Jean-Henri Roger », The French Review, vol. 56, no 2, , p. 358 (DOI 10.2307/391904, lire en ligne)
  • Stéphane Bouquet et Thierry Lounas, « Défense du cinéma : Entretien avec Jean-Henri Roger », Cahiers du cinéma, no 23 Hors série,
  • Stéphane Bouquet, « Marseille », Cahiers du cinéma, no 495,
  • Serge Le Péron, « Jean-Henri Roger, éloge de l'amour du cinéma », Cahiers du cinéma, no 686, février 2013, p. 60

Références

  1. Serge Toubiana, « Notre ami Jean-Henri Roger », Blog de Serge Toubiana, (lire en ligne)
  2. Décès du cinéaste Jean-Henri Roger Le Nouvel Observateur, 2 janvier 2013.
  3. Décès du réalisateur et professeur Jean-Henri Roger Laetitia Ratane, Allociné.fr, 3 janvier 2013.
  4. Communiqué de presse SRF-ACID: pour Jean-Henri Roger Société des Réalisteurs de Films, 3 janvier 2013.
  5. Édouard Launet, « Jean-Henri Roger, neige éternelle », Libération, (lire en ligne).
  6. Antoine de Baecque, Godard : Biographie, Paris, Fayard/Pluriel, coll. « Grand Pluriel », (1re éd. 2010), 960 p. (ISBN 978-2-8185-0132-0), p. 445-446.
  7. de Baecque 2011, p. 448-449
  8. de Baecque 2011, p. 450
  9. de Baecque 2011, p. 462-463
  10. « Neige », sur jpbox-office.com (consulté le )
  11. de Baecque 2011, p. 774
  12. Juliette Cerf, « L'Esprit de mai : Entretien avec Jean-Henri Roger », Regards, (lire en ligne)
  13. Serge Kaganski, « Mort du cinéaste Jean-Henri Roger », Les Inrockuptibles, (lire en ligne)
  14. Décès du cinéaste et professeur Jean-Henri Roger L'Express, 2 janvier 2013.
  15. Rabah Ameur-Zaïmeche et al., « Hommage au cinéaste Jean-Henri Roger après sa disparition », Le Monde, (lire en ligne)
  16. « «Derrière un film, il y a aussi un distributeur» », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  17. Enrique Seknadje, « Neige, de Juliet Berto et Jean-Henri Roger : Des anges mordent la poussière », Culturopoing,

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

  • Portail de la réalisation audiovisuelle
  • Portail du cinéma français
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.